La clinique qui fait rêver Barrette
La Presse
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Édition du 15 mai 2016,
section ACTUALITÉS, écran 2
La clinique qui fait rêver Barrette
Ariane Lacoursière et Martin Leblanc
La Presse
Miniurgence de Gatineau
Des liens fluides
Ariane Lacoursière
La Presse
Lors du récent passage de La Presse, un petit patient soupçonné d’avoir une fracture à une jambe a immédiatement été dirigé en radiologie pour subir des examens. Directrice médicale de la miniurgence, la Dre Karine Clément explique que les liens entre l’hôpital de Gatineau et son centre sont fluides, ce qui facilite grandement le travail des médecins. « On peut avoir des résultats de radiographie et de prise de sang rapidement pour immédiatement commencer le traitement avec les patients », dit-elle. Les enfants très mal en point n’ont pas non plus besoin de repasser par les urgences de l’hôpital avant d’être hospitalisés. « Ils se présentent simplement à l’étage de pédiatrie », témoigne la Dre Clément.
Miniurgence de Gatineau
UNE SOLUTION DE RECHANGE À L’ONTARIO
Ariane Lacoursière
La Presse
Des ballons multicolores ornaient la salle d’attente du Centre de services ambulatoires en pédiatrie de l’Outaouais lors de la visite récente de La Presse. L’atmosphère était à la fête : après un an d’activité, la miniurgence a permis de diminuer de 3000 le nombre de consultations de petits Québécois au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO). Depuis des années, les parents de Gatineau préféraient éviter d’attendre 12, 13, voire 14 heures dans les urgences de la région et se rendaient au CHEO, explique Laurence Barraud, directrice de l’enseignement et de la recherche au centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais. « Ce nombre était en hausse constante. La diminution de cette année est donc un bel exploit », dit-elle.
Miniurgence de Gatineau
Rendez-vous rapide
Ariane Lacoursière
La Presse
La prise de rendez-vous a aussi été facilitée. Pas question d’obliger les parents à se présenter à 6 h le matin devant la clinique pour espérer avoir un rendez-vous. Les parents qui en sont à une deuxième visite peuvent obtenir en tout temps une consultation en utilisant le site internet du centre. En moins de 24 heures, un rendez-vous est généralement trouvé pour leur enfant.
Miniurgence de Gatineau
Faciliter l’enseignement
Ariane Lacoursière
La Presse
Selon la Dre Clément, les patients semblent apprécier les services de la miniurgence, car ils s’y rendent en grand nombre. Les pédiatres de l’hôpital ont également vu leur clientèle augmenter. « Auparavant, les patients qui allaient se faire soigner en Ontario restaient en Ontario pour leur suivi. À l’étage de pédiatrie à l’hôpital, on avait parfois seulement trois ou quatre patients hospitalisés. Maintenant, nous en avons beaucoup plus », affirme la Dre Clément. Du coup, la formation des étudiants en médecine s’est améliorée. « Nous avons beaucoup plus de cas à leur présenter », résume-t-elle.
Comparatif
Supercliniques envisagées par le ministre Barrette
Ariane Lacoursière
La Presse
NOMBRE DE JOURS D’ACTIVITÉ
365 jours par année
ACCÈS
12 heures par jour
NOMBRE DE CONSULTATIONS PAR ANNÉE
20 000
PRISE DE RENDEZ-VOUS
Chaque jour, jusqu’à 3 heures avant la fermeture
RESSOURCES
• Centre de prélèvements public au sein même de la superclinique
• Entente avec un laboratoire d’imagerie, situé au sein ou à proximité de la superclinique
Comparatif
Centre de services ambulatoires en pédiatrie de l’Outaouais
Ariane Lacoursière
La Presse
NOMBRE DE JOURS D’ACTIVITÉ
365 jours par année
ACCÈS
Du lundi au vendredi : de 9 h à 18 h. Samedi-dimanche et jours fériés : de 9 h à 15 h
NOMBRE DE CONSULTATIONS PAR ANNÉE
14 000
PRISE DE RENDEZ-VOUS
Par téléphone pour une première consultation. Les rendez-vous peuvent ensuite se prendre à toute heure du jour ou de la nuit par internet.
RESSOURCES
• 20 omnipraticiens
• 8 pédiatres
• 3 ou 4 infirmières praticiennes spécialisées
Miniurgence de Gatineau
Opération séduction
Ariane Lacoursière
La Presse
Afin de rapatrier sa clientèle pédiatrique, le CISSS a voulu créer une clinique qui réponde directement aux besoins des enfants et de leurs parents. Pour établir le concept de la miniurgence, une patiente partenaire a notamment été consultée. « L’objectif principal, c’est de voir les patients rapidement et de ne pas les faire attendre », résume Mme Barraud. En moyenne, les patients attendent 15 minutes avant de voir un médecin à la miniurgence.
Miniurgence de Gatineau
BÉNÉFICES DE LA MINIURGENCE
Ariane Lacoursière
La Presse
Les urgences de la région de Gatineau ont également bénéficié de l’ouverture de la miniurgence pédiatrique en connaissant des baisses de fréquentation importantes depuis un an.
BAISSES D’ACHALANDAGE AUX URGENCES
Hôpital de Wakefield : - 26 %
Hôpital de Gatineau : - 26 %
Hôpital de Hull : - 17 %
Miniurgence de Gatineau
Éduquer les parents
Ariane Lacoursière
La Presse
Victime de sa popularité, la miniurgence a dû faire un peu de pédagogie au cours des premiers mois d’activité. « Certains parents prenaient rendez-vous mais ne se présentaient pas. Nous les rappelions pour leur expliquer qu’ils avaient ainsi empêché un autre patient de prendre la place », note Mme Barraud qui ajoute que, depuis, les parents sont bien plus nombreux à rappeler quand ils savent qu’ils ne pourront se présenter au rendez-vous.
Miniurgence de Gatineau
Ouvert le week-end
Ariane Lacoursière
La Presse
À la miniurgence, des pédiatres, mais également des médecins de famille et des infirmières praticiennes spécialisées, sont invités à donner de leur temps. « L’objectif est d’avoir une mixité de pratiques pour répondre le mieux possible aux patients », affirme la Dre Clément. Ouverte sept jours sur sept, la miniurgence accueille également les patients la fin de semaine, de 9 h à 15 h. La Dre Clément reconnaît qu’il est « plus difficile » de trouver des gens pour travailler le week-end, « mais c’est comme ça dans tous les milieux », dit-elle. « On est tous conscients qu’un enfant, ce n’est pas malade du lundi au vendredi de 9 h à 17 h. On est prêts à faire des efforts par rapport à ça. Ici, on mise beaucoup sur le partage de la charge. Si on ne fait qu’une garde de fin de semaine tous les deux ou trois mois, ce n’est pas beaucoup », dit-elle.