« L’ ALARME A SONNÉ »

Trois villes mises sur pause. Quatre régions qui basculent dans le rouge. Jusqu’où ira Québec pour freiner la vague printanière du virus ? « On est mieux de prendre une décision imparfaite rapidement que d’attendre et de voir la situation se gâter dans les hôpitaux », insiste le premier ministre, François Legault.

le pire du confinement pour 10 jours

Québec, Lévis et Gatineau devront se plier à des mesures spéciales pour mater les explosions de cas

Québec — Couvre-feu à 20 h, fermeture des commerces non essentiels et des écoles jusqu’au 12 avril… Le premier ministre du Québec, François Legault, fait ressusciter pour Pâques le pire du confinement à Québec, à Lévis et à Gatineau. Un tour de vis que le Dr Horacio Arruda écartait il y a 48 heures à peine et qu’il associait même à de la « panique ».

« L’alarme a sonné. On ne doit pas faire de petites exceptions. Il faut suivre les règles à la lettre. C’est la seule façon dont on va éviter les explosions de cas comme on en voit à Québec, Lévis et Gatineau », a lancé le premier ministre Legault mercredi. Le traitement-choc pourrait être imposé ailleurs bientôt. « La situation évolue rapidement, et on ne peut pas exclure que, dans les prochains jours, il y ait d’autres régions qui s’ajoutent », y compris le Grand Montréal, a-t-il signalé.

Pour le moment, il met donc « sur pause » la Communauté métropolitaine de Québec (les villes de Québec et de Lévis), Gatineau et la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Les « mesures spéciales d’urgence », semblables aux restrictions de janvier, y entreront en vigueur ce jeudi, à 20 h, et le seront jusqu’au 12 avril.

Mesure qui fait « le plus mal au cœur » au premier ministre : les écoles fermées pour 10 jours à partir de la fin des classes, jeudi après-midi. Il y aura de l’enseignement à distance. Les services de garde en milieu scolaire resteront ouverts pour les travailleurs essentiels seulement. Québec décrète la fermeture des commerces non essentiels, aussi bien les détaillants que les gyms et les salons de coiffure, par exemple. Idem pour les cinémas et les salles de spectacle. Le couvre-feu sera ramené de 21 h 30 à 20 h, comme lors de l’introduction de la mesure en janvier. On ramène à 25 le nombre maximal de personnes pouvant se réunir dans un lieu de culte.

« Le nombre de cas continue d’augmenter presque de façon exponentielle » dans ces trois villes, a affirmé François Legault pour justifier l’imposition de mesures draconiennes. « On s’attend, dans les prochains jours, les prochaines semaines, à ce qu’il y ait une forte augmentation des hospitalisations. »

En zone orange depuis le 8 mars, l’ensemble des régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, de l’Outaouais et du Bas-Saint-Laurent passent en zone rouge. Les salles à manger des restaurants devront fermer, et le nombre de personnes pouvant se réunir pour des activités sportives et récréatives sera réduit. Rappelons qu’il n’y a pas d’autres différences entre les zones rouge et orange depuis les assouplissements annoncés au cours des dernières semaines.

Une aide financière sera offerte aux restaurants, mais aussi aux autres commerces non essentiels forcés de fermer dans les régions touchées.

Revirement de situation

Ce resserrement des consignes sanitaires représente tout un revirement de situation après les allègements annoncés au cours des dernières semaines. Il y a moins de 48 heures, le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, disait à La Presse qu’il n’était pas question de serrer la vis pour le moment et qu’il valait mieux attendre. « Il ne faut pas paniquer », répondait-il à ceux qui, comme nombre d’experts et le Collège des médecins, s’inquiétaient de la hausse du nombre des cas de COVID-19 et demandaient au gouvernement de reconsidérer les allègements.

« Les variants, on savait que ça augmenterait. Au secondaire, en ramenant les 3, 4, 5 [en classe à temps plein], on savait que ça augmenterait le nombre de cas. Tout ça, c’est comme planifié, affirmait le Dr Arruda. Même si j’ai 2000 cas au Québec, mais qu’on n’a pas d’hospitalisations ou de décès de façon importante, on peut vivre avec. C’est sûr qu’on va avoir, comme les personnes âgées sont protégées, des gens de votre âge qui, peut-être, vont se retrouver aux soins intensifs et mourir, ce qui est horrible. Mais en même temps, est-ce que de serrer tout et que les gens fassent [des choses] en cachette, c’est mieux ? »

Or, mercredi, lors d’une conférence de presse imprévue et annoncée subitement en matinée, François Legault a finalement resserré l’étau du confinement dans certaines villes et régions qui avaient été placées « sous haute surveillance » 24 heures plus tôt.

« On est mieux de prendre une décision imparfaite rapidement que d’attendre et de voir la situation se gâter dans les hôpitaux. On n’est pas différents d’ailleurs. Regardez ce que M. Macron, le président français, a annoncé. Regardez ce que l’Ontario va annoncer dans les prochains jours. Tout le monde est dans la situation où on s’ajuste. »

— François Legault, premier ministre du Québec

De son côté, le DArruda a plaidé que la situation évoluait rapidement avec les variants et que ce qu’il disait un jour pouvait changer le lendemain. Il se défend de « jouer au yoyo » et parle d’une « intervention d’urgence » dans des régions ciblées où il y a une forte transmission du virus.

Il y a deux jours, en ce qui concerne l’« augmentation des variants à Québec, on avait vu qu’il y avait une tendance à la hausse, mais on n’était pas dans cette pente aussi accélérée qu’on observe actuellement », a-t-il fait valoir. Dès dimanche, Québec franchissait le cap des 100 nouveaux cas par jour, une première depuis janvier.

« On n’a pas le choix », dit le Dr Arruda

Le Dr Arruda se dit « conscient » que ce tour de vis peut nuire au moral de la population et que « 10 jours, ça peut être beaucoup pour beaucoup, mais on n’a pas le choix, parce que sinon, ça va être une escalade, puis les systèmes de soins vont déborder ».

« De nombreuses personnes n’ont pas respecté les consignes » sanitaires dans ces villes et ces régions, ce qui explique la progression de la contamination, selon François Legault. On ne voit pas cette hausse de nouvelles infections en Estrie et en Mauricie–Centre-du-Québec, en zone orange, a-t-il relevé.

« On n’a pas tant relâché que ça en termes d’assouplissements, mais il y a eu un relâchement » de la part de la population, a soutenu le Dr Arruda. « On n’accuse personne, c’est un constat. L’adhésion aux mesures a probablement été faible » dans les régions mises sur pause.

À Montréal, la situation est stable pour le moment, mais « ça peut exploser demain, dans deux jours, la semaine prochaine », a prévenu François Legault. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, région placée sous haute surveillance mardi, « on voit que le nombre de nouveaux cas se stabilise. On va continuer de suivre la situation. On est un peu rassurés pour l’instant ».

Le premier ministre s’inquiète des rassemblements dans les maisons. Il appelle les Québécois à la plus grande prudence à l’approche du congé pascal. « On est très conscients qu’en fin de semaine, c’est Pâques, et qu’il y a une longue fin de semaine. Il ne faut vraiment pas que personne organise des partys puis des réunions. Cette année, il faut fêter Pâques chacun chez soi. » Comme l’an passé.

Bilan à la hausse encore

La tendance à la hausse du nombre des cas de COVID-19 se poursuit. Québec a rapporté mercredi 1025 nouveaux cas, ainsi que 9 décès supplémentaires. La moyenne quotidienne calculée sur une semaine atteint maintenant 943. La tendance semble s’être accélérée. Avec 194 nouveaux cas, la région de la Capitale-Nationale a rattrapé Montréal, affichant une moyenne quotidienne de 15,4 cas pour 100 000 habitants. Québec a vu son nombre de cas tripler en une dizaine de jours à peine. Avec 43 nouveaux cas, le Bas-Saint-Laurent devient la région la plus touchée. Sur une semaine, on y recense quotidiennement 20,5 cas pour 100 000 habitants. L’Outaouais enregistre 100 nouveaux cas et voit sa moyenne quotidienne grimper à 17,9 cas pour 100 000 habitants. Elle se classe ainsi au troisième rang des régions les plus touchées, derrière Laval. On recense 485 personnes hospitalisées, soit 2 de moins que la veille. On enregistre une baisse de 6 aux soins intensifs, pour un total de 120. Québec affirme avoir administré 42 298 doses de vaccin mardi, pour un total de 1,3 million. Ainsi, 15,7 % de la population a reçu une première dose à ce jour.

— Pierre-André Normandin, La Presse

Nouvelles restrictions

Une décision saluée, mais « l’incohérence » décriée

Si des experts saluent de nouvelles mesures « courageuses » annoncées par Québec mercredi, enseignants, commerçants et autres observateurs dénoncent toutefois l’incohérence du discours gouvernemental depuis quelques jours, qui contribue selon eux à « déstabiliser » la population.

« C’est triste et désolant d’en être là, mais la sécurité des gens demeure la priorité. C’est juste qu’on sent qu’il y a des enseignants exaspérés par l’incohérence des décisions des dernières semaines », résume la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini. À Québec, à Gatineau et à Lévis, les écoles fermeront jusqu’au 12 avril, dans le but de freiner la croissance des variants. « La semaine dernière, quand on avait appris qu’en zone rouge, les élèves de la troisième à la cinquième secondaire retourneraient à l’école à temps plein, on s’était demandé pourquoi ne pas attendre de voir venir les variants. Mais non, ç’a été du mur-à-mur, puis là on recule encore », déplore-t-elle.

À la Fédération autonome de l’enseignement, le président, Sylvain Mallette, est du même avis. « Il faut que le gouvernement arrête de jouer à deux pas en avant, deux en arrière. La situation n’est pas facile, mais ça fait depuis janvier qu’on demande un plan de match sur les variants », martèle-t-il. « On déstabilise le réseau. Il y a des élèves qui seront revenus à l’école pour un seul jour à temps plein », insiste-t-il.

« Ça va demander tout un travail de réorganisation », convient aussi le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement, Nicolas Prévost. « Quand on a 48 heures pour réagir, ça laisse une marge de manœuvre, mais là, 24 heures, c’est plus difficile. Demain, notamment à Québec, on a des écoles qui sont en journée pédagogique. Elles ne se sont pas organisées pour basculer en virtuel », dit-il.

Un maire préoccupé

À Lévis, le maire Gilles Lehouillier se dit surtout inquiet pour les commerces non essentiels, qui devront aussi fermer dans les trois régions visées. « Le gouvernement n’avait pas d’autre choix que d’agir. S’il avait eu une marge de manœuvre, il n’aurait pas fermé. Par contre, là, ça devient de plus en plus difficile à appliquer », soutient-il. Tous les deux mois, c’est 1 milliard de dollars que perdent au total les commerces de Lévis, selon la Ville. « C’est énorme », insiste M. Lehouillier. Malgré l’aide financière qu’a promise Québec aux commerçants touchés, la plupart d’entre eux « nous disent que ça ne leur donne plus rien, qu’ils n’ont juste plus de business », affirme l’élu.

« J’espère qu’après le 12 avril, on va être capables de rouvrir nos commerces. Entre-temps, il faut qu’on accélère la vaccination. Dans Chaudière-Appalaches, on est à environ 1000 doses par jour. Il faut tripler ça pour arriver à la cible du 24 juin. »

— Gilles Lehouillier, maire de Lévis

Au cabinet du maire de Québec, Régis Labeaume, on indique qu’on ne réagira pas aux annonces pour le moment. Une conférence de presse pourrait avoir lieu ce jeudi. « La cellule de crise analyse les annonces et discute des mesures », signale l’attaché de presse du maire, François Moisan. Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, devrait aussi s’exprimer devant les médias ce jeudi, après une rencontre avec les préfets de la MRC.

Geste « courageux »

Pour le virologue Benoit Barbeau, de l’UQAM, la décision de « mettre sur pause » Lévis, Québec et Gatineau est « courageuse ». « Je suis surpris qu’ils soient allés aussi loin. Je salue cette décision. Il fallait agir extrêmement fortement », soutient-il.

Mais selon M. Barbeau, le gouvernement aurait dû appliquer les mêmes règles aux zones rouges. « On comprend que les gyms et les spas vont demeurer ouverts. Je ne comprends pas cet entre-deux. On aurait pu être plus sévère, pour avoir la même chose partout et envoyer un message plus clair », indique-t-il.

À l’École de santé publique de l’Université de Montréal, la spécialiste Roxane Borgès Da Silva salue aussi ces nouvelles restrictions. « On ne pouvait pas se permettre de relâcher. Maintenant, j’espère que ça va avoir un effet. Avec les fêtes de Pâques, c’est prévisible que les gens ne respecteront pas les mesures. Ce laisser-aller risque d’entraîner un reconfinement dans d’autres régions », prévient-elle.

Commerçants déçus et vulnérables

« Ce gouvernement-là improvise. Il a créé ce problème-là par son incompétence », fulmine Jean-François Transon, propriétaire des magasins Club Chaussures. Selon lui, les commerçants sont pénalisés à cause d’une réouverture trop rapide des gyms et des restaurants dans les régions touchées. « On se retrouve dans le jour de la marmotte, sauf que la situation est plus difficile chaque fois que les commerces doivent refermer, commente François Vincent, vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). C’est dur pour le moral. »

La FCEI et les chambres de commerce de Québec et de Lévis demandent au gouvernement de faire parvenir rapidement de l’aide aux commerçants qui doivent fermer leurs portes, à un jour d’avis. Elles réclament que de l’aide soit directement envoyée aux entreprises et qu’elles n’aient pas à passer par un système gouvernemental compliqué.

« L’aide doit arriver dès [jeudi]. Il faut comprendre que les restaurateurs étaient pleins pour Pâques », dit Marie-Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce de Lévis.

Ce qu’ils ont dit…

« La décision prise par le premier ministre Legault était sans aucun doute difficile, mais c’est la bonne. Ça va aider à assurer la sécurité des Québécois, et je vous encourage tous à suivre les mesures en place dans votre région. »

— Justin Trudeau, premier ministre du Canada, sur Twitter

« François Legault se devait de poser des gestes forts. Cela dit, son gouvernement se doit d’intensifier les efforts de dépistage et de vaccination. »

— Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

« Les scientifiques et le personnel de la santé avertissent le gouvernement depuis le mois de février. Comment se fait-il que François Legault ait pu, dans la même semaine, défendre le retour des élèves du secondaire à temps plein et annoncer la fermeture des écoles ? »

— Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

« Le gouvernement se devait d’agir, après avoir refusé de voir la tendance et nié l’évidence encore [mardi]. Le nerf de la guerre, pour susciter l’adhésion, c’est la cohérence des messages. »

— Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de santé

Québec

Le bar Kirouac ferme, le gym Méga Fitness rabroué

Après 25 ans d’activité dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, le bar Kirouac, qui avait fait les manchettes l’automne dernier après une éclosion de COVID-19, a annoncé mercredi qu’il mettait définitivement la clé sous la porte. Non loin de là, le Méga Fitness Gym s’est quant à lui vu contraint de cesser d’accueillir des clients.

« Le temps est maintenant venu de tourner la page. Nous voulons remercier tous et chacun de vous pour votre soutien et encouragement au fil des ans. Nous garderons de merveilleux souvenirs de cette période », a indiqué le bar Kirouac dans une publication Facebook, en fin de matinée, remerciant également ses employés et les artistes qui s’y sont produits au fil du temps.

Johanne et Lucien Simard, les deux propriétaires de l’établissement, ajoutent avoir le « cœur gros », mais surtout la « tête pleine de merveilleux moments ».

L’automne dernier, le CIUSSS de la Capitale-Nationale avait confirmé 72 cas liés à l’éclosion au bar Kirouac, formée lors d’une soirée karaoké. Le foyer de contamination avait aussi généré au moins 18 cas secondaires dans la communauté, notamment dans plusieurs écoles de la région. Selon les plus récentes données disponibles, six hospitalisations et un décès y sont aussi liés.

Tragiquement, une habituée du Kirouac, Lucille Munro, 72 ans, était morte le 1er octobre, à l’hôpital de l’Enfant-Jésus. La police de Québec avait aussi ouvert une enquête et effectué de la surveillance lors de la réouverture du bar, dont la clientèle était composée en majorité de gens de plus de 60 ans.

Dans la foulée, le gouvernement provincial avait décidé d’interdire le karaoké dans les bars, suscitant un débat public sur la responsabilité des tenanciers. On a alors obligé les bars à tenir un registre des clients, afin de faciliter un éventuel traçage.

« La majorité des bars font un bon travail pour respecter les consignes, mais il y en a quelques-uns qui ne font pas un bon travail, en particulier les karaokés », avait notamment soulevé le premier ministre François Legault.

« Le temps de la retraite a sonné et on en est très heureux. […] Vous étiez notre deuxième famille. Au plaisir de vous croiser, prenez grand soin de vous et on en fera tout autant », concluent les deux entrepreneurs, qui ne sont pas revenus sur l’éclosion ayant touché leur établissement.

Sur ordre de la Santé publique

Plus tôt, la Santé publique de la Capitale-Nationale a ordonné la fermeture du Centre de conditionnement physique Méga Fitness Gym, après une éclosion qui aurait fait au moins 68 cas de COVID-19. La décision a été prise après une visite des lieux, mardi après-midi, qui aurait permis de constater d’« évidentes lacunes sanitaires », indique le CIUSSS de la Capitale-Nationale dans un communiqué.

Ainsi, on aurait constaté qu’il n’y avait pas de contrôle de la présence de symptômes à l’arrivée de la clientèle et des travailleurs, que des clients s’entraînaient à moins de deux mètres les uns des autres et que la protection individuelle était inadéquate pour les travailleurs. « Nos enquêtes épidémiologiques nous indiquent par ailleurs que les clients du Méga Fitness Gym sont associés à au moins huit éclosions dans leurs milieux de travail », indique aussi le CIUSSS dans son communiqué.

Mercredi, Le Journal de Québec a par ailleurs rapporté que le propriétaire du Méga Fitness Gym, Daniel Marino, est lui-même atteint de la COVID-19. Il serait actuellement hospitalisé aux soins intensifs d’un hôpital.

« Qu’on n’essaie pas de nous faire accroire qu’on a pris les précautions. Ben non ! Ce qui importe, c’est le cash. Il faut que l’argent rentre, je les comprends. […] Mais ce n’est plus de l’insouciance, là, c’est de la totale irresponsabilité. Et c’est grave. »

— Régis Labeaume, maire de Québec, à propos du Méga Fitness Gym

Selon le maire, l’évolution de la pandémie n’est pas inquiétante à Québec, mais est carrément devenue « dangereuse ».

« J’ai dit la semaine dernière qu’on était en train de l’échapper, et on l’a carrément échappé ! », a-t-il laissé tomber. La région de Québec rapporte plus de 100 nouveaux cas par jour, et « on approche des 200 cas », a- t-il souligné. « Il y a une semaine, on était à 50 cas à Québec. Demain, c’est au-dessus de 250 cas qu’on va avoir à Québec », a quant à lui soutenu le ministre de la Santé, Christian Dubé.

— Avec Tommy Chouinard, La Presse, et Le Soleil

Ville de Québec

Des employés au travail avec des symptômes de la COVID-19

Certains employés de la Ville de Québec qui se sont présentés au travail avec des symptômes de la COVID-19 ont forcé l’administration à lancer un rappel à l’ordre cette semaine. « Dernièrement, plusieurs interventions furent nécessaires auprès d’employés ne respectant pas les mesures préventives en milieu de travail. Également, des employés se sont présentés sur les lieux du travail avec des symptômes reliés à la COVID-19, ce qui constitue un manquement à risque élevé pour la santé et sécurité de nos employés », écrit la direction générale de la Ville, dans un communiqué interne envoyé à tous les employés mardi, que La Presse a obtenu. On y apprend que des consignes ont été données aux gestionnaires pour « prendre les mesures nécessaires » et « s’assurer du respect des mesures préventives par l’ensemble des employés ». Il faudra « intervenir rapidement face à des manquements ou des comportements inadéquats dans le contexte actuel », lit-on dans l’avis en question. — Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Ontario

Ford prend les grands moyens

Le gouvernement de Doug Ford devrait à son tour annoncer ce jeudi de nouvelles mesures de confinement. Au contraire du Québec, toutefois, celles-ci s’appliqueraient partout en Ontario, pour une durée d’au moins quatre semaines.

D’après les premières informations obtenues mercredi soir auprès de sources bien informées par divers médias anglophones, dont CBC News et Global News, ces restrictions s’appliqueraient dès samedi. Mais elles ne seraient pas aussi strictes qu’en décembre dernier, date à laquelle un ordre de rester à la maison avait été édicté, sauf pour les sorties essentielles.

L’objectif serait de mettre un « frein d’urgence » à la croissance des nouvelles infections des variants, qui sont prédominants en Ontario. Les restaurants et les gyms fermeraient donc leurs portes, tout comme les salons de coiffure ou de soins personnels ainsi que les espaces culturels ou de divertissement. À l’inverse, des activités sportives extérieures, comme le golf, demeureraient permises pour le moment.

Selon les premières informations, les commerces de détail non essentiels devraient rester ouverts, mais fonctionneraient à seulement 25 % de leur capacité d’accueil habituelle. Pour les commerces de détail essentiels, comme les épiceries, le taux serait de 50 %.

Pour ce qui est des écoles, elles continueront à fonctionner normalement pour le moment. Des sources indiquent toutefois que le cabinet de M. Ford n’est pas encore fixé quant à ce qui sera décidé après la semaine de relâche, soit la semaine du 12 avril.

Une situation fragile

Mercredi, l’Ontario a recensé 2333 nouveaux cas de COVID-19 et 15 décès supplémentaires. C’était le septième jour de suite où on dépassait les 2000 cas dans la province.

En conférence de presse plus tôt dans la journée, le premier ministre Ford n’a pas caché qu’une annonce se préparait pour le lendemain. « Restez à l’écoute. Vous entendrez une annonce demain, mais je suis très, très inquiet de voir les cas augmenter », a-t-il insisté, en se disant aussi préoccupé par « la capacité des soins intensifs ». Le nombre de patients aux soins intensifs était de 396 mercredi, dont neuf qui s’étaient ajoutés dans les dernières 24 heures.

« Nous devons tous être vigilants pendant les vacances au cours des prochains jours. Je demande simplement aux gens de ne pas se rassembler en grands groupes », a imploré le chef du Parti progressiste-conservateur ontarien.

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