Monsieur l'inspecteur  Vermiculite

Peut contenir de l’amiante

On la retrouve surtout dans les combles, sous les nattes d’isolant. On dirait des céréales à déjeuner, ou de la moulée pour hamster. Ne la remuez pas ! C’est de la vermiculite et elle pourrait contenir de l’amiante.

L’inspecteur monte dans les combles. Il soulève quelques nattes d’isolant, pour constater la présence du pare-vapeur qui doit empêcher l’humidité de migrer vers cette zone. Mauvaise surprise : il y a présence de vermiculite.

La vermiculite est un minerai qui se présente sous forme de granules. Il s’agit d’un excellent isolant : il est ignifuge et très durable. Un seul hic : il peut contenir des fibres d’amiante amphibolique, qu’il faut à tout prix éviter de respirer.

« Simplement en la regardant, on ne peut pas savoir si la vermiculite contient de l’amiante ou pas. Tant qu’une analyse en laboratoire n’a pas été réalisée, il faut supposer qu’elle en contient. » 

– Laurent Groux, vice-président chez Bengel Chimistes Conseil

La vermiculite contaminée est celle extraite de la mine Libby, au Montana, vendue au Canada principalement sous la marque Zonolite Attic Insulation. Elle a été utilisée des années 50 au début des années 80.

Dans les plus vieilles maisons n’ayant à l’origine aucune forme d’isolation, de la vermiculite peut avoir été épandue dans les combles, mais aussi dans des cavités murales et de faux planchers. Dans les années 70, elle a servi d’isolant principal dans les combles.

Les fibres d’amiante sont dangereuses pour la santé, mais seulement lorsqu’elles sont remuées et qu’elles se retrouvent dans l’air qu’on respire. C’est Santé Canada qui le dit : « Ces produits peuvent être dangereux si on les déplace pour l’entretien, les rénovations ou la démolition. Cependant, il n’y a pas de risque démontré pour la santé si l’isolant est scellé dans les panneaux muraux ou le plancher, isolé dans un grenier ou absent de l’air ambiant. »

DISSIMULÉE DANS LES COMBLES

« Souvent, la vermiculite est dissimulée en dessous d’une autre forme d’isolant, comme de la laine minérale ou de la cellulose, qui a été rajoutée pour améliorer l’isolation dans le comble », rapporte l’inspecteur en bâtiment Tony Berardinucci.

Les inspecteurs préachat les plus scrupuleux soulèveront l’isolant en plusieurs endroits. Il est possible que la vermiculite ait été retirée partiellement et qu’il en reste des traces. Si l’inspecteur en trouve, il en prélèvera un échantillon.

Certains propriétaires vendeurs ont déjà en main des résultats d’analyse infirmant la présence d’amiante dans la vermiculite. « En tant qu’inspecteur, je n’ai aucun moyen de vérifier la véracité de ces résultats, dit M. Berardinucci. Je recommanderai à mon client acheteur de commander son propre test. »

Trois options s’offrent alors : envoyer au laboratoire l’échantillon prélevé par l’inspecteur, prélever soi-même un échantillon (en s’assurant de porter un masque) ou demander au personnel du laboratoire de venir le prélever.

« Idéalement, il faut trois échantillons. Pour pouvoir affirmer que la vermiculite ne contient pas d’amiante, les résultats des trois analyses doivent être négatifs », explique Laurent Groux. Environ la moitié du temps, les échantillons s’avèrent positifs, et contiennent de 1 à 5 % d’amiante. Le seuil de tolérance est de 0,1 %.

Quand on trouve de la vermiculite contenant de l’amiante, il y a deux possibilités : sceller toutes les ouvertures entre le plafond et les combles ou la faire retirer à grands frais, par une entreprise spécialisée. La première option sera la moins coûteuse, mais la présence d’amiante nuira toujours à la revente de la maison.

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