Le camp d’entraînement du Canadien va commencer dans un mois, et les dernières semaines ont donné lieu à une foule d’histoires savoureuses et de solides rebondissements dans le monde du Tricolore. Rappel.

1 – Le repêchage a été dicté par la nouvelle culture d’entreprise

Qui ne se souvient pas de la belle époque où la direction du Canadien valorisait le talent avant tout, même si ce talent pouvait parfois aller se battre dans une fête avec son père, ou encore se ramasser dans un arbre après une soirée bien arrosée ? Eh bien, tout cela est du passé, mesdames et messieurs, et ça explique en gros la sélection de David Reinbacher au dernier repêchage. Ce n’est pas le moment de déterminer ici si ce jeune défenseur sera un jour un joueur de premier plan – on s’en reparlera dans 10 ans –, mais en misant sur lui en premier, le Canadien n’a pas misé sur un autre joueur, beaucoup plus spectaculaire, qui ne serait peut-être pas le candidat idéal pour cadrer dans un vestiaire calme et sans histoire. On verra si ces décisions vont mener à quelque chose, et, surtout, à quelque chose de bon, mais en attendant, de toute évidence, les nouveaux patrons montréalais veulent de bons joueurs qui sont aussi de bons coéquipiers.

2 – Sean Monahan a mérité un rappel

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Sean Monahan

Un rappel dans le sens d’un autre tour de piste, comprenez bien. Car le risque associé à cette nouvelle entente d’une seule saison, à 1,9 million de dollars, est à peu près nul. Alors pourquoi pas ? Il suffit ici de rappeler qu’au moment de tomber au combat, en décembre, Sean Monahan avait obtenu une jolie récolte de 17 points en seulement 25 matchs, et le club avait bien fière allure avec lui dans la formation. Puis, au moment où il a dû abdiquer à cause d’une fracture au pied droit et d’une blessure à l’aine, le club s’est mis à perdre. Coïncidence ? Sans doute, et nous n’allons pas ici prétendre que le Canadien aurait pu aspirer à la Coupe Stanley avec un Monahan en santé dans sa formation, mais au minimum, sa présence avait un effet d’entraînement sur le reste du groupe. Assez pour justifier ce rappel, et ce contrat d’une autre saison.

3 – Le Canadien nous a rappelé que l’inflation touchait tout le monde

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Alex Newhook

Pourquoi dépenser des sommes d’argent inutiles quand on ne vise pas le sommet de toute façon ? Un petit rappel ici que le propriétaire Geoff Molson a prononcé le mot « reconstruction » au mois de mai, pour la première fois, on pense. De mémoire, aussi, c’est sans doute le premier dirigeant du Canadien qui ose le mot en R depuis toujours. En attendant, le mot d’ordre a été respecté, et le Canadien s’est contenté d’un été très modeste au tableau des dépenses en allant chercher les Brady Keeper, Philippe Maillet, Lias Andersson et autres Alex Newhook. Combien de ces joueurs seront des membres importants du club dans un avenir plus ou moins rapproché ? On vous laisse penser à ça. En attendant, et puis de toute évidence, la saison qui s’en vient devrait ressembler à la précédente, ou à peu près.

4 – Des gardiens en masse

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Jake Allen

Un peu tout le monde a été surpris de l’acquisition récente de Casey DeSmith. Est-ce que le Canadien a vraiment besoin d’un autre gardien, un vétéran de 32 ans de surcroît, qui n’est pas supérieur à ceux qui sont déjà en place ? La réponse est non, et il ne faudrait pas se surprendre si jamais le passage de DeSmith au Centre Bell était plutôt bref. Dans l’immédiat, Samuel Montembeault est clairement le numéro un, alors que Jake Allen et son contrat de 3,8 millions de dollars sont difficilement échangeables. Reste Cayden Primeau, un espoir choisi par l’administration précédente, qui devra passer par le ballottage si jamais il ne reste pas au Centre Bell cette fois-ci.

5 – Où est Jeff Petry ?

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Jeff Petry

Pas à Montréal pour le moment. Viendra-t-il même ici avant le début du camp ? Ça dépend de l’intérêt des autres à son endroit. Si le Canadien peut l’échanger, contre n’importe quoi ou presque, on ne le reverra pas, et c’est sans doute ça, le plan dans son cas. Cependant, si jamais le téléphone de Kent Hughes ne sonne pas à son sujet, la situation pourrait rapidement devenir inconfortable, d’autant plus que le principal intéressé avait très hâte de sortir d’ici la dernière fois.