Cinéma/Animation

Une rencontre internationale… à la maison !

Ils venaient du Québec, de la France, de la République tchèque, de la Croatie, de l’Autriche et d’ailleurs pour une rencontre de travail dans la ville côtière de Dingle, en Irlande. La pandémie a tout arrêté. Qu’à cela ne tienne, cette vingtaine de producteurs en animation ont échangé par vidéoconférence. La Québécoise Nancy Florence Savard, qui y participait, nous raconte son expérience.

Le 18 mars, sur sa page Facebook, Nancy Florence Savard a publié une curieuse photo prise devant un écran d’ordinateur où 19 personnes souriantes envoyaient la main en même temps. Son commentaire accompagnant la photo était éloquent.

« Lorsque les producteurs d’animation affichent présents à ACE Animation malgré des dizaines de milliers de kilomètres de distance et l’obstacle de la COVID-19 ! Une communauté qui partage et s’entraide en toute sécurité ! », écrivait-elle.

Jointe par La Presse quelques jours plus tard, la présidente de 10e Ave ProductionsAve (La légende de Sarila, Le coq de St-Victor) était encore satisfaite de cette réunion virtuelle impromptue, malgré tous les écueils imputables à la crise.

« Normalement, ACE Producers se concentre en fiction et en documentaire. C’était la toute première rencontre en animation. Galilé Marion-Gauvin [de l’Unité centrale, à Montréal] et moi y étions invités, résume-t-elle. Ce genre de forum permet d’échanger sur des projets de coproduction et suivre des ateliers de toutes sortes : sur l’art de peaufiner nos projets, sur les erreurs à éviter, etc. »

Le matin de notre entrevue, Nancy Florence Savard s’est penchée sur le cas d’un film qui a dû faire son montage financier durant la crise financière de 2008-2009. On peut présumer que cette séance lui a été fort utile, d’autant plus que dans le monde de l’animation, les projets se financent souvent par des préventes, indique-t-elle.

Félix et le trésor de Morgäa

C’est le cas justement de Félix et le trésor de Morgäa, prochain projet de long métrage d’animation de 10e Ave ProductionsAve. La productrice est récemment allée le présenter à la Berlinale, mais elle comptait beaucoup sur le Festival de Cannes et celui d’Annecy [le Cannes de l’animation] pour continuer le travail.

« Sans un marché du film, c’est plus difficile [de faire des préventes]. Et avec toutes ces salles de cinéma fermées, l’appétit des distributeurs est moindre. C’est notre plus gros enjeu. »

— Nancy Florence Savard

Elle note en revanche que la crise de la COVID-19 rend actuellement disponibles des artistes qui auraient normalement été sollicités ailleurs, comme en tournée ou au théâtre.

Reste à voir si ces maillages seront réalisables dans un contexte de distanciation sociale. Mme Savard cite en exemple l’enregistrement des voix en studio. « Bientôt, nous allons enregistrer les voix pour Félix et le trésor de Morgäa. En studio, l’artiste est d’un côté et le technicien de l’autre. Quant à nous [les producteurs], on pourrait intervenir à distance, en utilisant Skype, par exemple. Je ne sais pas ce que l’Union des artistes va dire de cela. »

Autre secteur où la crise actuelle pourrait avoir un impact positif : le visionnement en ligne. Mme Savard indique ainsi que Le coq de St-Victor est offert sur Netflix aux États-Unis et qu’un autre de ses films, Nelly et Simon : Mission Yéti, est diffusé par plusieurs plateformes sur le marché américain. « J’ai hâte de voir si cela va solliciter d’autres acheteurs », philosophe-t-elle.

Culture sur le web

La chanson de Rivard

Depuis la semaine dernière, Michel Rivard offre chaque jour sur sa page Facebook une « chanson spontanée » à ses « fans », tirée de son répertoire ou créée spécialement pour l’occasion. À 68 ans, souffrant de problèmes de santé, l’auteur-compositeur-interprète est confiné à son domicile depuis le début de la crise de la COVID-19, à l’instar de nombreux citoyens. Le chanteur a dû annuler, entre autres, la tournée nationale de son plus récent spectacle L’origine de mes espèces, acclamé autant par la critique que le public.

— Luc Boulanger, La Presse

Culture sur le web

La pièce Rouge offerte en radio-théâtre

Après l’expérience de Mademoiselle Julie sur ICI Première, le Théâtre La Bordée a décidé à son tour d’offrir une production annulée en formule radio-théâtre. En partenariat avec la station communautaire de Québec CKIA 88,3 FM, Rouge, le radio-théâtre, sera diffusé en ondes, le mercredi 25 mars à 20 h. La Bordée souhaite ainsi rendre le théâtre accessible au plus grand nombre en cette période d’isolement. Rouge met en vedette Michel Nadeau et Steven Lee Potvin. Les deux acteurs seront accompagnés du metteur en scène Olivier Normand (aux didascalies). La trame sonore est signée Nicolas Jobin. Il est aussi possible de consulter la version audio de la pièce Rouge de John Logan, sur le site du Théâtre La Bordée.

— Luc Boulanger, La Presse

Culture sur le web

Les fables de Luchini

Fabrice Luchini a diffusé lundi matin sur son compte Instagram sa première lecture d’une fable de Jean de La Fontaine, un geste que le comédien s’est engagé à faire tous les deux ou trois jours, faisant ainsi sa « petite participation » contre « cette chose épouvantable » qui bouscule la planète. « J’entends inlassablement depuis une semaine le mot “confinement”, dit l’irrésistible conteur, dans un statut sous le mot-clic : #ensembleàlamaison. Je me suis rappelé cette fable de La Fontaine, L’ours et l’amateur des jardins, qui parle de deux êtres qui n’en peuvent plus d’être seuls. » Puis, un air de Chopin en fond musical, une photo de l’acteur Louis Jouvet accrochée au mur et un livre entre les mains, Luchini entame la fable L’ours et l’amateur des jardins avec sa verve légendaire.

— Luc Boulanger, La Presse

Culture sur le web

Shakespeare par Patrick Stewart

« Un sonnet par jour tient le docteur éloigné », écrit le comédien Patrick Stewart sur son compte Twitter, faisant bien sûr référence au vieux proverbe sur la pomme que sa mère lui disait, enfant. L’interprète du capitaine Jean-Luc Picard dans la série télévisée Star Trek : La nouvelle génération et du professeur Xavier dans la saga X-Men au cinéma a entamé dimanche sa lecture du premier des 154 sonnets de Shakespeare, publiés en 1609. La voix riche, calme et rassurante de Stewart a eu un effet instantané sur ses millions d’abonnés ravis de son entreprise poétique. 

— Luc Boulanger, La Presse

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