Rondelle libre

À quand Sean Farrell à Montréal ?

Une autre phase de la reconstruction du Canadien s’entamera d’ici les prochaines semaines : l’accueil de nouvelles recrues, Sean Farrell en tête.

Les saisons de certains espoirs dans la NCAA et en Europe prendront fin sous peu, ou sont déjà terminées, et des contrats attendent déjà les plus prometteurs.

L’an dernier, par exemple, le défenseur Jordan Harris s’était joint à l’équipe avec une dizaine de matchs à disputer, après l’élimination de Northeastern. Ces quelques rencontres lui avaient permis de se familiariser avec son nouvel environnement et il est devenu un permanent cette saison.

Farrell, 21 ans, est sans l’ombre d’un doute l’espoir le plus emballant susceptible de rejoindre le club. Ce choix de quatrième ronde en 2020 domine outrageusement dans la NCAA, à Harvard, cet hiver avec 51 points, dont 20 buts, en 31 matchs.

Sa production lui vaut le deuxième rang des compteurs du circuit universitaire au chapitre de la moyenne de points par match, derrière Adam Fantilli, qui sera probablement le deuxième choix au repêchage en 2023. Farrell a un point de plus que Logan Cooley, troisième choix en 2022, en trois matchs de moins. Il est cependant le plus vieux du lot.

À titre comparatif, Cole Caufield a obtenu 52 points, dont 30 buts, en 31 rencontres à sa deuxième et dernière saison dans la NCAA.

Farrell évolue aussi dans l’ECAC, une division moins compétitive que celle dans laquelle Caufield jouait avec Wisconsin. Mais Adam Fox, John Marino et Alex Killorn, entre autres, proviennent aussi de l’ECAC, communément appelée l’Ivy League.

Ça ne saurait enlever du mérite à Farrell, boudé pendant presque quatre tours au repêchage en raison de sa taille, 5 pieds 9 pouces.

Après une production de 101 points en 53 matchs en USHL avec le Steel de Chicago, le deuxième joueur de l’histoire de ce circuit junior américain à atteindre la marque des 100 points, on se demandait si Farrell allait poursuivre sa productivité dans la NCAA. Il l’a fait.

Farrell et Caufield ont la petite taille en commun, même si le premier dépasse le second de quelques pouces. Mais il s’agit de joueurs différents. Farrell n’est pas un marqueur comme Caufield. Il demeure néanmoins un extraordinaire passeur.

Harvard a éliminé Princeton vendredi, lors du deuxième match de la série quarts de finale au cours duquel Farrell a obtenu deux autres points. Le Crimson affrontera Cornell vendredi.

Il faudra donc attendre la fin de la saison de Harvard avant de voir Farrell – également membre de la formation américaine aux Jeux olympiques et au Championnat du monde en 2022 – porter l’uniforme du CH. À moins d’un renversement de situation incroyable, Farrell signera un contrat avec l’organisation montréalaise ce printemps. Et ce ne sera pas pour jouer au sein d’un quatrième trio…

Contrairement à Farrell, le défenseur gaucher Jayden Struble, 21 ans, choix de deuxième tour en 2019, a vu sa saison prendre fin le week-end dernier à Northeastern.

Le Canadien s’attend à le voir rejoindre l’organisation prochainement malgré l’abondance de défenseurs gauchers à Montréal et au sein de la banque d’espoirs.

Struble est proche du directeur général Kent Hughes. Celui-ci agissait à titre de conseiller familial avant d’accepter le poste à Montréal, Struble jouait avec les fils du DG à Northeastern et a même habité chez Hughes pendant le confinement.

Struble est d’abord reconnu pour sa robustesse et une bonne mobilité pour un joueur de son gabarit. Mais sa production offensive est faible.

Il demeure derrière Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj en matière de potentiel pour l’instant, et devra aussi se battre éventuellement contre Lane Hutson, Adam Engström et William Trudeau, entre autres, pour un poste. Sans compter la présence de Mike Matheson pour les prochaines saisons à Montréal.

Mais choisir le Canadien pourrait néanmoins constituer un choix intelligent pour lui. Il se retrouverait en territoire connu, au sein d’une belle équipe de développement. Les défenseurs de l’organisation ont tous fait des pas de géant cet hiver.

On ne se bousculera pas nécessairement aux portes le 15 août si jamais Struble renonçait au Canadien, et à long terme, le jeune homme sera avantagé, à Montréal ou ailleurs, s’il se développe adéquatement. Mais il aura besoin de temps dans la Ligue américaine.

On pourrait lui offrir un contrat de la LNH pour lui permettre de rejoindre le Canadien et écouler plus rapidement sa première année de l’entente ou encore signer un contrat d’essai professionnel de la Ligue américaine pour lui permettre de rejoindre le Rocket de Laval en prévision des séries, si l’équipe se qualifie.

Un troisième candidat est considéré, Emil Heineman, 21 ans lui aussi, obtenu des Flames de Calgary dans l’échange de Tyler Toffoli. Heineman a 15 points en 35 matchs avec Leksands, en première division suédoise (SHL). Leksands dispute un match décisif de séries mardi. Heineman a été relégué du premier au quatrième trio récemment.

Il pourrait rejoindre le Rocket de Laval à l’élimination de son équipe, mais compte tenu du nombre impressionnant de blessés à Montréal, on pourrait le convoquer directement au Centre Bell.

Malgré une progression étonnante cet hiver, les jeunes défenseurs de 19 ans Lane Hutson et Adam Engström, repêchés au deuxième et au troisième tour en 2022, seront appelés à disputer une saison supplémentaire dans leurs circuits respectifs, la NCAA et la SHL. Engström a 16 points en 43 matchs à Rögle, les adversaires de Leksands mardi, et Hutson 44 points en seulement 34 matchs à Boston University.

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