COVID-19

Le ton monte

Estimant avoir fait preuve d’assez de patience envers les récalcitrants qui ne respectent pas les mesures de protection contre la COVID-19, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, lève le ton. Plus d’inspections seront menées, et des amendes suivront. En conférence de presse mardi à Montréal, le ministre Dubé a aussi présenté un nouveau système de couleurs pour établir le risque de COVID-19 dans chaque région.

COVID-19

Québec a été « assez patient »

Le ministre Dubé promet de serrer la vis aux citoyens récalcitrants

Le ministre de la Santé estime avoir été « assez patient » avec les citoyens récalcitrants qui ont négligé les mesures de protection contre la COVID-19 cet été. En conférence de presse mardi, il a promis qu’il y aurait « plus d’inspections » dans les régions plus à risque et que les amendes suivraient.

« Il va y avoir des contraventions supplémentaires. Ça, c’est sûr. On avait été indulgents à date. On va en donner plus. Parce que là, on se dit : malheureusement, si les gens n’écoutent pas, on va passer à cette étape-là », a dit le ministre Dubé.

En expliquant son nouveau système d’alertes régionales (voir autre onglet), le ministre a annoncé que les inspections de la Santé publique et de la CNESST, notamment, seront plus fréquentes dans les régions à risque.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a indiqué préparer un plan complémentaire au code de couleurs présenté par le ministre Dubé, qui comprendrait « des mesures coercitives […] très opérationnelles et très claires » en matière de sécurité publique.

« Plus la couleur sera chaude, plus on va sévir. »

— Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, lors d’une annonce à Québec

L’objectif sera de stopper les « groupes d’individus » récalcitrants.

Le Québec a enregistré 163 nouveaux cas de COVID-19 mardi, pour un total de 63 876. Cela représente un taux de 21,08 cas par million d’habitants. Le ministre Dubé vise un taux de 20 cas par million d’habitants pour bien maîtriser la maladie. Aucun nouveau décès et aucune nouvelle hospitalisation n’a été rapporté mardi.

Il s’agit d’une légère baisse de cas par rapport aux 215 nouveaux cas rapportés lundi. « Je prends ça avec un grain de sel parce qu’on est dans les jours suivant un long week-end », a dit le ministre Dubé.

Attention à la période du dîner

Qualifiant le virus de « traître », le directeur national de santé publique du Québec, le DHoracio Arruda, a expliqué que les nouveaux cas touchent des personnes dans différents milieux. Il a incité les gens à être prudents, notamment pendant les heures de dîner, où un relâchement est souvent constaté. « Les gens, quand ils sont au travail, ils appliquent les mesures. Mais quand ils rentrent dans la cuisine, c’est comme s’ils étaient en famille et ils enlèvent leur masque, ils parlent, ils mangent… »

Sans rejeter du revers de la main la transmission aérienne du virus, le DArruda affirme qu’il ne s’agit « pas du moteur principal » de transmission de la maladie. « Ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien d’aérer les maisons », dit le DArruda. Mais il précise que les meilleurs moyens de protection demeurent le respect des deux mètres de distanciation, le port du masque et le lavage de mains. « Concentrons-nous sur le deux mètres, parce que ça, c’est dangereux », dit-il.

— Avec la collaboration de Fanny Lévesque, La Presse

La Colombie-Britannique ordonne la fermeture des boîtes de nuit

La médecin-hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique ordonne la fermeture des boîtes de nuit et des salles de réception pour maîtriser la propagation de la COVID-19. La Dre Bonnie Henry affirme qu’elle prend cette décision à la suite de récentes augmentations de cas liées à ces établissements. Mme Henry indique qu’il y a eu 429 nouveaux cas de COVID-19 en Colombie-Britannique depuis vendredi. Mme Henry affirme que ses ordonnances révisées en matière de santé publique incluent également l’interdiction de vendre de l’alcool après 22 h dans les bars et les restaurants. Ces établissements doivent fermer à 23 h, à moins qu’ils ne servent de la nourriture. La médecin-hygiéniste en chef fait valoir que la province doit se concentrer sur le retour des élèves à l’école et le retour des gens au travail, ce qui signifie réduire les interactions sociales. « Nous devons maintenant concentrer nos actions et notre attention sur les choses importantes », a-t-elle déclaré mardi lors d’une conférence de presse.

— La Presse Canadienne

COVID-19

Vert, jaune, orange ou rouge ?

Québec présente un système de couleurs pour établir le risque de COVID-19 dans chaque région

Un nouveau système d’alertes régionales permet désormais d’établir le niveau de risque pour chaque région aux prises avec la COVID-19. Actuellement, quatre régions sont classées « jaune », soit en situation de « préalerte », a révélé Québec mardi matin.

Le système à quatre paliers – vert (vigilance), jaune (préalerte), orange (alerte modérée), rouge (alerte maximale) – « précisera, pour chacune des régions du Québec, les mesures additionnelles à déployer pour assurer la santé et la sécurité des Québécois », a expliqué le ministre de la Santé, Christian Dubé, dans une conférence de presse.

Actuellement, la Capitale-Nationale, l’Estrie, l’Outaouais et Laval sont dans la catégorie « jaune ». Il s’agit d’un « premier signal d’alarme », selon le ministre Dubé.

Comment évaluer le risque ?

Pour établir dans quelle catégorie est classée chaque région, trois critères sont analysés, soit la situation épidémiologique, la maîtrise de la transmission et la capacité du système de soins. Une analyse qualitative est aussi effectuée. Aucune pondération n’est donnée pour chacun de ces critères.

« On a une multitude de facteurs que nous allons interpréter en fonction des enquêtes qui se font sur le terrain. »

— Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

La situation de chaque région est réévaluée chaque semaine. Certaines sous-régions plus problématiques pourraient aussi subir la même évaluation.

Selon ce système d’évaluation, on peut voir que certaines régions classées « jaune » au mois d’août sont aujourd’hui de retour dans le « vert ». C’est le cas de Montréal et des Laurentides, qui étaient considérées dans la zone « jaune » dans la semaine du 15 août, mais qui sont aujourd’hui incluses dans les régions « vertes ».

Avec son système de classement par paliers, le gouvernement veut permettre à la population de « savoir qu’est-ce qui s’en vient » et aider les citoyens « à se responsabiliser dans ce contexte-là ». « La contamination, elle est communautaire. Cette contamination communautaire a un impact sur nos milieux de vie, nos milieux de soins et sur nos écoles », dit M. Dubé.

Le ministre rappelle à la population que « nous sommes responsables de nos actes » pour réduire la transmission. « La solution est entre nos mains », affirme-t-il. Parce que le virus n’évolue « pas partout de la même façon » et que « malheureusement, le respect des consignes sanitaires n’est pas suivi dans toutes les régions de la même façon », ce système d’alerte par paliers permettra « une approche graduelle et adaptée à la réalité des différentes régions du Québec », selon M. Dubé.

Quelles restrictions ?

En fonction du classement, différentes mesures de protection seront adoptées. Par exemple, passer du vert au jaune fera augmenter le contrôle de l’accès à certains lieux publics. « Il y aura plus d’inspections », dit le ministre Dubé.

Une région classée « orange » se verra imposer une réduction du nombre de personnes dans les rassemblements intérieurs privés, par exemple.

Dans les régions classées « rouges », une limitation des déplacements interrégionaux et un horaire réduit de certains secteurs commerciaux pourraient être imposés. « Il pourrait y avoir certains types de commerces qu’on voudrait fermer », a expliqué le DÉric Litvak, conseiller médical stratégique adjoint à la Direction générale de santé publique. Mais ces fermetures ne seraient pas aussi massives que lors du confinement du printemps, a précisé le DLitvak.

Le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, tient pour sa part à rappeler que « le virus est un traître » et que ce n’est « pas parce qu’on est dans le vert qu’on peut ne pas faire attention ».

Pause dans les essais cliniques du vaccin d’AstraZeneca

Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a annoncé mardi une pause dans les essais cliniques de son vaccin expérimental contre la COVID-19 après l’apparition d’une « maladie potentiellement inexpliquée », sans doute un effet secondaire grave, chez un participant. AstraZeneca est le partenaire industriel de l’université britannique Oxford, et leur vaccin est l’un des projets occidentaux les plus avancés, testé sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud et, depuis le 31 août, aux États-Unis, dans ce qu’on appelle la phase 3 des essais, la dernière, devant vérifier sécurité et efficacité. « Nous avons volontairement fait une pause dans les vaccinations pour permettre une évaluation des données de sécurité par un comité indépendant », a déclaré un porte-parole de la société dans un communiqué. On ignore la nature et la gravité de l’évènement, mais selon le site Statnews, la personne concernée devrait se rétablir. C’est la première suspension connue d’un essai clinique concernant un vaccin expérimental contre la COVID-19.

— Agence France-Presse

COVID-19

Labeaume n’est pas fier de Québec

Québec — Le maire de Québec presse ses concitoyens de « débarquer de la liste jaune » et les appelle à se ressaisir pour freiner la progression de la COVID-19 dans la capitale.

« On ne peut pas être trop fiers de nous autres ! On était les champions de la précaution au Québec, on est passés à travers le confinement de façon extraordinaire. On a été exemplaires », lance Régis Labeaume dans une vidéo qu’il a publiée sur les réseaux sociaux.

« Et tout d’un coup, on relâche, et ça fait en sorte qu’on est à Québec dans les quatre régions où il y a de l’inquiétude, on est dans l’alerte jaune. »

Le gouvernement a dévoilé un nouveau code de couleurs pour classer les régions selon la progression de la pandémie (voir onglet précédent). Mardi, elles étaient toutes « vertes » (vigilance), sauf la Capitale-Nationale, l’Outaouais, Laval et l’Estrie. Ces quatre régions étaient en jaune (préalerte).

Lors de la première vague, la Capitale-Nationale avait enregistré beaucoup moins de cas que Montréal, Laval, la Montérégie ou l’Estrie, toutes proportions gardées. Mais depuis quelques jours, la région figure parfois en tête de liste au moment de dénombrer les nouveaux cas quotidiens.

La Direction de santé publique du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale a dénombré 39 nouveaux cas dans les 24 dernières heures. Il n’y a aucun nouveau décès.

« Souvenez-vous avant, on disait : “Montréal, ce n’est pas pareil, nous autres, nos affaires vont bien.” Mais là, Montréal n’est même pas dans les quatre lieux où il y a de l’inquiétude », a réagi Régis Labeaume.

« Ce qu’on veut, c’est débarquer de la liste jaune. »

— Régis Labeaume, maire de Québec

Il a invité ses citoyens à prendre la pandémie au sérieux. « On est vigilants, on se lave les mains, on respecte la distanciation, on porte un masque. Ça ne veut pas dire de ne plus sortir. Si on se met à ne plus sortir, il y en a qui vont souffrir, comme les commerces et les restaurants. »

« Félicitations » au karaoké

La situation s’est rapidement dégradée à Québec. La région de la Capitale-Nationale pouvait se targuer la semaine dernière d’être venue à bout de toutes les éclosions dans les lieux d’hébergement.

Mais en l’espace de quelques jours, des éclosions sont apparues dans quatre résidences pour aînés. La plus importante se trouve à la résidence Place Alexandra, avec 27 infections confirmées.

La Santé publique a par ailleurs indiqué mercredi que l’éclosion à la microbrasserie La Souche totalisait désormais 12 cas.

Mais la plus importante reste celle au bar Le Kirouac. La fameuse soirée de karaoké du 23 août a entraîné 68 cas confirmés, selon le CIUSSS.

Le maire Labeaume a d’ailleurs adressé des remerciements sarcastiques à la direction de l’établissement.

« En passant, je voudrais féliciter les organisateurs du karaoké. […] Évidemment, personne n’aurait pensé qu’un micro pouvait charrier un virus… J’y aurais pensé, moi, me semble. Et puis chanter, c’est fantastique, on se crache dans la figure mutuellement », a lancé le maire de Québec, visiblement irrité.

« Si un jour tous les bars ferment, j’espère que vous allez vous en souvenir. »

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