2 millions pour sortir les jeunes de la « petite criminalité »
Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal investissent ensemble près de 2 millions pour instaurer un programme d’accompagnement de jeunes délinquants visant à les détourner de la criminalité.
Le projet PIVOT s’inspire de l’« approche Glasgow », du nom de la ville écossaise, qui consiste à suivre de très près certains adolescents et jeunes adultes pour leur offrir des solutions de rechange à la vie criminelle. Il sera d’abord mis en œuvre à Montréal-Nord et dans Rivière-des-Prairies.
PIVOT « assure un juste équilibre entre prévention et répression », a dit le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, lundi, en conférence de presse à Montréal. Les jeunes visés se verront offrir des possibilités de changer leur vie, mais recevront en même temps un message clair : « ils sont surveillés, ils vont être à nouveau arrêtés et sanctionnés s’ils récidivent ».
« L’idée, c’est de les sortir de la petite criminalité en leur donnant de l’espoir, pour ne pas qu’ils se dirigent vers la moyenne ou la grande criminalité », a continué le ministre.
Josefina Blanco, responsable de la diversité au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, a fait valoir que l’annonce découlait du dernier forum montréalais sur la violence armée, tenu l’an dernier. Une nouvelle édition est prévue cet automne, a-t-elle annoncé. Le projet « va permettre d’augmenter concrètement les services de soutien et d’accompagnement dans les lieux touchés par la violence », a-t-elle dit.
Le conseil municipal a voté en soirée une somme de 513 000 $ pour la mise en place de ce projet.
Camillien-Houde : Dominique Ollivier doit se défendre
Par ailleurs, en conseil municipal, le bras droit de Valérie Plante a dû défendre son appui à l’interdiction des voitures sur la voie Camillien-Houde, alors qu’elle a coordonné une grande consultation qui recommandait l’inverse. Dominique Ollivier était présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) jusqu’à son arrivée en politique en 2021. Après avoir consulté 10 000 citoyens, en 2019, l’organisme recommandait de maintenir « la circulation automobile sur l’ensemble de l’axe » Remembrance–Camillien-Houde, mais de le sécuriser.
« Pourquoi on tourne le dos à 10 000 personnes qui se sont prononcées ? », a demandé l’élue de l’opposition Chantal Rossi. « Projet Montréal n’a rien appris et n’a rien changé de ses méthodes. »
Mme Ollivier s’est défendue en faisant valoir que les 10 000 personnes consultées étaient loin d’être unanimes en faveur du maintien de la circulation automobile et que le rapport de l’OCPM ne peut être réduit à ce seul élément.
« Sur les 16 recommandations [de l’OCPM], le plan qui a été dévoilé en inclut la quasi-totalité : le chemin de plaisance, le chemin de ceinture, la sécurisation de Camillien-Houde, le nouveau belvédère, la sécurisation de l’échangeur Remembrance et de l’intersection du Parc/Mont-Royal », a-t-elle décrit.
« Tout est là-dedans, sauf une chose, a-t-elle continué. On a fait exactement ce que l’OCPM nous avait dit de faire. » Elle a ajouté : « C’est un projet ambitieux, c’est un projet d’avenir et j’aurais voulu voir les gens de l’opposition être avec nous là-dessus. »
« Je suis un petit peu éberluée, a répliqué Mme Rossi. La présidente du comité exécutif, qui était à ce moment-là à l’OCPM, a signé le rapport. La première recommandation du rapport, c’est de ne pas aller de l’avant avec la fermeture de Camillien-Houde. »
Valérie Plante a annoncé jeudi dernier qu’elle comptait transformer la voie Camillien-Houde en chemin cycliste et piétonnier accessible aux véhicules d’urgence d’ici 2027.
« Bien que la place de l’automobile sur la montagne ne fasse pas l’unanimité depuis près de 90 ans, aucun plan ou consultation depuis plus de 25 ans ne propose son interdiction », indiquait le rapport de l’OCPM de 2019. « Avant tout, le problème demeure la circulation de transit, qui demeure encore aujourd’hui une préoccupation. »
Mobilisation pour le soccer hivernal
En soirée, environ 200 jeunes et leurs parents se sont déplacés en autobus pour manifester devant l’hôtel de ville contre la décision de l’arrondissement de Saint-Léonard de retirer son financement au dôme hivernal installé depuis 10 ans au-dessus des terrains de soccer.
Les responsables disent avoir été informés de cette décision en juillet dernier. « Il y a 700 enfants qui ne pourront peut-être pas jouer au soccer cet hiver », a déploré Salvatore Macri, membre du conseil d’administration de Soccer Saint-Léonard, au cours de la période de questions du conseil municipal.
Dominic Perri, conseiller de l’arrondissement, a expliqué que le montage et le démontage du dôme, qui coûtaient l’année dernière 290 000 $, ont grimpé à 464 000 $ cette année, une hausse de près de 60 %. Il faut ajouter à cette facture les frais de chauffage de 150 000 $ par saison.
« De plus, la toile doit être refaite, a ajouté M. Perri. Quand on sait que seulement 12 % des participants au club sont des résidants de Saint-Léonard, l’arrondissement n’a tout simplement pas les moyens de payer une telle somme. »
Caroline Bourgeois, responsable des sports au comité exécutif, a fait part de son étonnement devant cette décision de Saint-Léonard et a affirmé que la Ville comptait tenter de trouver une solution avec l’arrondissement.