Salon de jeux au Centre Bell

Loto-Québec attend l’avis de la Santé publique nationale

Mécontente d’être confrontée à un avis négatif de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal sur un possible salon de jeux au Centre Bell, Loto-Québec dit maintenant attendre l’avis de la Direction nationale de santé publique (DNSP) sur son projet. Un avis qui est « en cours de rédaction », selon le ministère de la Santé.

La société d’État responsable des jeux de hasard et d’argent a réagi lundi au dossier que nous avons publié, qui faisait état d’un avis costaud de la DRSP de Montréal sur le projet de salon de jeux1. Pour la DRSP, les Montréalais ne seraient clairement pas gagnants si Loto-Québec obtenait le feu vert pour ouvrir son salon de jeux au Centre Bell.

« Nous sommes étonnés que la Santé publique de Montréal ait décidé d’envoyer son rapport et d’accorder des entrevues à des journalistes plutôt qu’au principal intéressé, soit Loto-Québec. Nous sommes aussi surpris puisque nous collaborons avec la DRSP Montréal sur ce dossier depuis deux ans, avant même le dépôt du projet. Celle-ci a d’ailleurs salué notre transparence dès les premières rencontres. Nous avons répondu à toutes ses questions et nous avons toujours été disponibles pour répondre à ses questions et préoccupations », indique Renaud Dugas, porte-parole de Loto-Québec, dans un communiqué.

Loto-Québec dit « mal s’expliquer » pourquoi sa proposition de réduire de 20 % le nombre d’appareils de loterie vidéo (ALV) dans la ville de Montréal « est considérée mauvaise ». Loto-Québec dit maintenant attendre l’avis de la Direction nationale de santé publique sur son projet, qu’on prévoyait ouvrir sur les lieux du restaurant Taverne 1909, un édifice de quatre étages jouxtant le Centre Bell. La société d’État désirait y installer 350 machines à sous provenant du Casino de Montréal.

L’avis de la DNSP est « en cours de rédaction », précise Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux. « L’avis de la Direction de santé publique de Montréal est un intrant important qui alimentera la rédaction de cet avis. »

Trop de risques, dit la Santé publique

Rappelons que pour la DRSP de Montréal, un tel salon de jeux représenterait une « modification substantielle » de l’offre de jeu « dans l’un des secteurs les plus achalandés de Montréal », souligne le chercheur Jean-François Biron. L’avis est prêt depuis plus d’un mois.

« On a fait une analyse de risques complète, a expliqué la directrice de santé publique de Montréal, Mylène Drouin, en entrevue avec La Presse. Et on arrive à une conclusion solide : le projet tel qu’amené, il présente des risques à la santé de la population, des risques suffisants pour ne pas qu’on recommande ce projet. »

« Le projet de Loto-Québec est susceptible de rejoindre et d’initier au jeu un nombre important de joueurs vulnérables avec les impacts tributaires sur la santé que l’on connaît », a pour sa part écrit le chercheur Jean-François Biron, qui a rédigé son avis avec la collaboration d’autres chercheurs renommés, notamment Sylvia Kairouz, de l’Université Concordia, et Annie-Claude Savard, de l’Université Laval.

Quant à la baisse projetée d’ALV mise de l’avant par Loto-Québec pour vendre son projet, elle ne change pas du tout la donne, tranche le rapport. La société d’État proposait de déplacer 350 machines du Casino de Montréal vers ce nouveau salon de jeux, mais aussi de retirer environ 500 appareils répartis dans l’île de Montréal.

Procès d’Alexandre Boudreau-Chartrand

Du sang de la victime dans presque toutes les pièces

Du sang d’Andréane Ouellet a été retrouvé dans de nombreuses pièces de la maison familiale de Saint-Donat. Et à au moins deux endroits, c’est un « impact » qui a projeté son sang, a appris le jury lundi au procès d’Alexandre Boudreau-Chartrand, accusé du meurtre de sa conjointe, il y a deux ans.

Un banc d’entraînement et trois chaises disparates dans un coin. Un chiffon imbibé de sang et une mèche de cheveux traînent sur le plancher. Des dizaines de fines gouttelettes de sang éparpillées au bas du mur, sur les pattes de chaises et au sol ; le sang d’Andréane Ouellet.

Et il ne s’agit pas de sang qui a simplement coulé d’un nez ou qui provient d’une personne se blessant dans une chute. Non, c’est un « impact » sur une personne ou quelque chose en position basse qui a créé cette constellation de très fines gouttes de sang.

C’est ce que la spécialiste en biologie judiciaire et en analyse des taches et projections de sang, Jacinthe Prévost, a expliqué au jury lundi dans un témoignage très technique.

Andréane Ouellet, mère de cinq enfants, est morte par des « traumatismes multiples à la tête ». Selon un enquêteur, son visage n’était pas reconnaissable à l’arrivée des policiers. Comment s’est-elle blessée ? Cette question est au cœur du procès.

Le sang était celui de la victime

Dans un appel au 911 présenté au jury au début du procès, l’accusé Alexandre Boudreau-Chartrand soutient que sa conjointe a probablement déboulé les escaliers après avoir fait une surdose en ingérant des médicaments. Il raconte aussi qu’Andréane Ouellet était déjà tombée dans les marches ce matin-là, mais qu’il l’avait raccompagnée au lit.

Or, pratiquement aucun sang de la victime n’a été retrouvé dans les escaliers intérieurs de la résidence ou dans l’escalier menant au sous-sol. Seules des traces de sang de la victime ont été repérées sur quelques barreaux à l’étage. Et ce sang n’était pas « contemporain » à la mort d’Andréane Ouellet, indique Jacinthe Prévost.

De la cuisine à la chambre du sous-sol, du sang de la femme a été retrouvé dans la plupart des pièces de la maison. Dans quelles circonstances s’est-il retrouvé là ? On l’ignore toujours. Et ce n’était pas le rôle de la biologiste judiciaire de trancher cette question. L’experte a cependant permis au jury de confirmer que le sang retrouvé à de nombreux endroits était bien celui de la victime.

Au sous-sol de la résidence, par exemple, Andréane Ouellet s’est vraisemblablement déplacée en saignant puisque son sang a dégoutté au sol pendant le trajet. Dans la pièce adjacente, la couette et le matelas d’un lit étaient en partie imbibés de sang « contemporain » à l’évènement. Selon l’experte, la victime pourrait avoir, entre autres, craché du sang à cet endroit.

Le procès se poursuit ce mardi devant le juge Eric Downs. Les procureures MValérie Michaud et MCaroline Buist représentent le ministère public. L’accusé est défendu par MCatherine Ranalli et Me Élise Pinsonnault.

Congestion et files d’attente à l’aéroport Montréal-Trudeau

« Ce n’est pas l’image qu’on veut », avoue la Ville

Congestion, transport collectif surchargé, touristes et résidants désorientés : la situation à l’aéroport Montréal-Trudeau est « problématique », reconnaît la Ville de Montréal, qui promet de trouver des solutions pour renverser la tendance rapidement.

« Vous avez tout à fait raison, c’est une situation qui est problématique et ce n’est pas du tout l’image qu’on veut que les gens vivent quand ils arrivent à Montréal. L’un des premiers endroits où ils découvrent la ville, c’est l’aéroport », a tranché lundi la responsable de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle.

Elle répondait ainsi à une question, lors de la séance du conseil municipal, du maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui s’inquiétait des problèmes d’accès devenus carrément « honteux », selon lui, à l’aéroport. « Vendredi dernier encore, on a vu des gens marcher avec leur valise et parfois avec leurs jeunes enfants. C’est extrêmement dangereux », a-t-il martelé.

Tout ce débat survient aussi alors que La Presse rapportait lundi que le retour en force des voyageurs surcharge la ligne d’autobus 747, les files d’attente se faisant de plus en plus longues. À court terme, plusieurs mesures sont envisagées comme l’ajout de distributrices de titres, l’ajout d’un terminal de point de vente mobile ou la vente de titres en concession.

« Il faut trouver des solutions. On va s’asseoir avec nos partenaires de l’aéroport », a promis Mme Mauzerolle lundi, en se disant aussi « déjà en discussions avec la STM pour voir comment on peut optimiser l’accès en transport collectif ». Sur Twitter, M. DeSousa, lui, a déploré que la Ville ne se soit toujours pas assise avec les dirigeants d’Aéroports de Montréal (ADM) afin de trouver des solutions. « Où est le leadership de cette administration ? », a-t-il demandé.

Enjeu de champs de compétence

Sans vouloir « se dédouaner », Mme Mauzerolle a quant à elle rappelé que « l’aéroport est sur un terrain fédéral […] qui est connecté par plusieurs autoroutes provinciales et qui est opéré » par ADM.

« Ce sont tous des acteurs avec qui on a une relation privilégiée, avec qui on échange et avec qui on trouve des solutions, comme quand on a fait lors du Sommet sur les chantiers. On a assis tout le monde autour de la table, on a trouvé des solutions conjointes et on a une situation qui s’améliore. Ce sera la même chose pour l’aéroport », a encore martelé Mme Mauzerolle, se disant « confiante » d’y arriver.

À ses dires, des discussions devront toutefois d’abord avoir lieu avec le ministère des Transports, qui gère plusieurs chantiers dans le secteur.

Ce n’est pas le seul enjeu à avoir été décrié aux alentours de l’aérogare dans les derniers mois. En juin dernier, le gouvernement Legault avait en effet serré la vis aux « taxis illégaux » de plus en plus nombreux à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Des amendes allant jusqu’à 50 000 $ seront dorénavant données aux chauffeurs non autorisés. ADM doit depuis cette date tenir un « registre des autorisations délivrées », en plus d’augmenter le nombre d’inspecteurs.

Ex-employé de l’Agence spatiale canadienne

Un projet chinois « louche » promu par un fonctionnaire canadien

Le procès pour abus de confiance d’un ancien scientifique de l’Agence spatiale canadienne s’est ouvert à Longueuil, lundi, avec le témoignage du président d’une entreprise ontarienne qui a expliqué comment il s’est retrouvé dans l’embarras lorsque l’accusé, un de ses contacts importants au sein de l’appareil fédéral, a insisté à répétition pour qu’il embarque dans le projet « louche » d’une entreprise chinoise.

Wanping Zheng, qui a travaillé au siège de l’Agence spatiale, dans l’arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil, de 1993 à 2019, avait la charge d’interagir avec plusieurs entreprises canadiennes de l’industrie de l’aérospatiale dans ses fonctions. La thèse de la poursuite est qu’il a commis un abus de confiance en servant en parallèle les intérêts de Spacety, une entreprise d’exploration spatiale chinoise. « Pendant plusieurs années, il a agi dans l’intérêt d’une organisation étrangère », a martelé le procureur de la Couronne fédérale, MMarc Cigana, dans sa déclaration d’ouverture au palais de justice de Longueuil, lundi matin.

Accès à la première dame de l’Islande

Le premier témoin appelé à la barre a été Ewan Reid, président de l’entreprise Mission Control Services, une firme d’Ottawa qui offre des services de logiciels en matière d’exploration spatiale. M. Reid a témoigné que l’Agence spatiale canadienne était son principal client, mais aussi un pourvoyeur de financement important pour les projets de son entreprise.

L’un de ses contacts les plus importants au sein de la société de la Couronne était Wanping Zheng, qui devait juger si les produits de Mission Control Services correspondaient aux besoins du Canada, a-t-il expliqué.

Or, en 2018, M. Zheng a contacté M. Reid pour lui demander s’il pouvait aider une entreprise chinoise, Spacety, dans un projet d’installation d’une station de communications au sol pour ses satellites, en Islande.

« Il a dit qu’il était au courant que j’ai des liens étroits avec l’Islande », a raconté M. Reid à la cour.

« Ma sœur est mariée au président de l’Islande », a-t-il précisé.

Au fil des échanges étalés sur plusieurs mois, M. Reid a réalisé qu’aucune des expertises de pointe de son entreprise n’était nécessaire pour bâtir ou exploiter la station satellitaire chinoise en Islande. Ce que Spacety voulait, c’était qu’il obtienne l’autorisation du gouvernement islandais pour l’usage de certaines fréquences de transmission réglementées.

« De plus en plus louche »

Ewan Reid a finalement décliné l’offre. « Il devenait clair que ce qui importait, c’était d’obtenir les allocations de fréquences, en raison de mon influence… que je n’ai même pas », a-t-il précisé.

Wanping Zheng aurait insisté, en faisant valoir que ce projet ouvrirait la porte à une relation à long terme entre l’entreprise ontarienne et Spacety, qui pourrait ensuite installer d’autres stations de communications pour ses satellites sur le site de l’Université Carleton, à Ottawa, ainsi qu’à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest.

« C’est devenu de plus en plus louche », a raconté M. Reid.

Toutefois, il craignait de froisser M. Zheng en refusant. « Wanping était un contact important à l’Agence spatiale canadienne, qui est un client très important », a-t-il dit.

« Nous voulions certainement conserver une relation positive avec les gens à l’Agence spatiale canadienne », a-t-il ajouté.

Agence des services frontaliers

Une attaque informatique revendiquée

Une attaque informatique a été revendiquée contre le site internet de l’Agence des services frontaliers du Canada dimanche, le jour même où une panne a paralysé les bornes d’enregistrement aux postes de contrôle frontalier des aéroports canadiens. L’attaque de type déni de services distribués (DDoS) a été revendiquée par l’utilisateur NoName057. Il a déjà revendiqué plusieurs autres attaques ayant touché des sites canadiens. Dimanche, en fin d’après-midi, une « panne informatique nationale » des bornes d’enregistrement a provoqué un ralentissement dans les postes de contrôle frontalier à travers le pays.

— Vincent Larin et Hugo Joncas, La Presse

Lutte contre la violence armée à Laval

Un homme de 29 ans arrêté

Un homme de 29 ans soupçonné d’avoir déchargé une arme à feu près d’un bar du quartier Chomedey, en mai dernier, a été arrêté par la police de Laval. Jean-Élie L’Espérance a été arrêté jeudi dernier par les enquêteurs de l’Escouade du crime organisé du Service de police de Laval (SPL), assistés du Groupe d’intervention tactique du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le suspect était alors en possession d’un pistolet 9 mm, chargé. L’enquête a débuté le 27 mai dernier. Jean-Élie L’Espérance est notamment accusé de possession d’arme à feu restreinte et d’avoir eu en sa possession un dispositif prohibé. Il demeure détenu et doit revenir en cour jeudi prochain. — Mayssa Ferah, La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.