En un coup d’œil

Venise croule sous les touristes

L’UNESCO doit annoncer d’ici quelques jours si elle place Venise sur sa liste du patrimoine mondial en péril. Victime de son succès, la Cité des Doges ne peut plus absorber les excès du surtourisme, alors que le nombre de ses résidants ne cesse de fondre… et que ses fondations sont menacées par la montée des eaux. La ville tente de répondre à l’urgence, mais est-ce trop peu, trop tard ?

Jean-Christophe Laurence La Presse

56e sur la liste

Après la recommandation, la décision. Jugeant que l’Italie a pris des mesures « insuffisantes » pour lutter contre la détérioration de Venise, l’UNESCO annoncera d’ici le 23 septembre si elle ajoute la ville sur sa liste du patrimoine mondial en péril. Ce « club sélect » compte actuellement 55 sites, dont Jérusalem, Tombouctou et le centre historique d’Odessa, en Ukraine. Venise est menacée par le tourisme de masse et la montée des eaux, accentuée par les changements climatiques.

49 693

Une ligne rouge vient d’être franchie. Selon des chiffres tout récents du site Ocio, Venise compterait 49 693 lits pour les visiteurs contre 49 304 pour les habitants. La population de Venise était de 120 000 dans les années 1950. Le surtourisme expliquerait en partie ce dépeuplement. La ville accueillerait entre 13 millions et 28 millions de visiteurs par an, selon diverses sources.

5 euros

Dans l’espoir de freiner le surtourisme, la « Sérénissime » compte exiger une taxe de 5 euros par touriste de plus de 14 ans afin de dissuader les visiteurs d’un jour, qui ajoutent à la pression déjà existante. Selon le conseil municipal, cette nouvelle mesure sera implantée en 2024, pendant la saison haute. « C’est un premier pas […] Nous faisons une expérimentation », a affirmé le maire Luigi Brugnaro, promettant que le « système sera simple à utiliser ». « Une taxe de 5 euros n’empêchera personne de venir à Venise », a rétorqué le conseiller Gianfranco Bettin.

25 000 tonnes

Les bateaux de croisière de plus de 25 000 tonnes de jauge brute, de plus de 180 mètres de long, de 35 mètres de tirant d’air, ou dont les émissions contiennent plus de 0,1 % de soufre ne sont déjà plus autorisés à entrer dans le bassin de Saint-Marc. Cette mesure, en vigueur depuis 2021, vise à limiter les vagues qui érodent les fondations de la ville.