Chronique Techno

Les véhicules électriques solaires sur la ligne de départ

Après l’électricité et l’hydrogène, l’énergie solaire pour propulser nos voitures pourrait être une nouvelle option bientôt offerte pour nos voitures de ville.

Avec deux entreprises qui travaillent sur la première voiture solaire au monde, il semble en effet que ces véhicules électriques solaires puissent bientôt devenir réalité.

La société suédoise Koenigsegg et la société néerlandaise Lightyear partagent actuellement des technologies exclusives et brevetées qui leur permettent de développer des véhicules performants.

Leurs panneaux solaires sont utilisés pour attraper l’énergie du soleil, qui est ensuite stockée dans des batteries qui, une fois remplies, alimentent les moteurs électriques. Le plus grand avantage de cette technologie étant, bien sûr, qu’elle est entièrement renouvelable et sans émission.

Il pourrait s’agir d’une percée majeure dans le domaine de la technologie automobile, et il sera intéressant de suivre son évolution. D’ailleurs, le travail est déjà passablement avancé.

C’est un départ

La première voiture solaire au monde, la Lightyear 0 (pour zéro émission), a en effet été lancée l’été dernier, le 9 juin 2022, et entrera en production cet automne. La voiture est un modèle berline équipé de panneaux à double courbure sur une surface de 5 mètres carrés. Ceux-ci permettent de recharger le véhicule tout en conduisant, ou simplement en le garant devant chez soi.

Dans des conditions optimales, le véhicule pourra parcourir jusqu’à 70 km par jour, en plus de l’autonomie de ses batteries, estimée à 695 km.

Des tests (qui se sont passés dans le sud de l’Europe en période estivale, notez-le) ont démontré que si un conducteur effectue des déplacements ne dépassant pas 35 km par jour, il peut rouler jusqu’à sept mois sans avoir à se brancher à une borne électrique. Quand même.

Si on échelonne le tout sur une année, on peut dire que les panneaux solaires pourraient alimenter jusqu’à 11 000 km d’énergie par année. On prédit par ailleurs qu’elle sera économique, sa consommation moyenne prévue étant de 10,5 kWh/100 km. Enfin, avec une puissance maximale de 130 kW, le modèle pourrait atteindre les 160 km/h.

Sur une note plus esthétique, la voiture est assez grande, avec une longueur de 5,08 m. Or, elle ne pèse que 1575 kg grâce à l’utilisation d’éléments en fibre de carbone recyclé. À l’intérieur de l’habitacle, tout est fait de matériaux recyclables, en fait.

Or, outre ce premier modèle, les constructeurs poursuivent le travail avec de nouvelles technologies qui pourraient permettre d’améliorer encore l’efficacité énergétique du véhicule dans un horizon pas trop lointain.

Le deuxième modèle de Lightyear (le Lightyear 2) devrait entrer en production dès la fin de l’année 2024, sinon au début de 2025. Pour les plus curieux, on passe de 0 à 2 parce que le nom Lightyear One avait déjà été utilisé pour nommer le prototype de la marque.

Sur l’avenue des carburants verts 

Les véhicules électriques solaires arrivent à temps pour offrir une solution de rechange à la fine pointe de la technologie et devraient ravir tous les conducteurs qui sont soucieux d’aider la planète et de contribuer à l’effort commun.

La partie n’est toutefois pas gagnée, car encore faut-il que les gens puissent avoir les moyens de se procurer un véhicule du genre.

Pour la Lightyear 0, modèle haut de gamme tiré à 946 exemplaires seulement, il faudra débourser près de 255 000 euros (près de 339 000 $ CAN). Mais côté prix, on devrait voir déjà une nette amélioration avec le second modèle, puisque le prix de base de la Lightyear 2 se situerait davantage autour de 30 000 euros, donc tout juste sous la barre des 40 000 $ CAN.

Pour le consommateur moyen, disons qu’on commence à jaser.

Mon pays, ce n’est pas un pays…

Petite information manquante pour nous, les deux constructeurs automobiles n’ont donné à ce jour aucune précision sur la possibilité d’utiliser les véhicules à panneaux solaires dans des pays qui connaissent de durs hivers, comme au Canada.

Plusieurs questions demeurent à ce sujet. Par exemple, comment pourrons-nous charger ce type de voiture sous nos tempêtes de neige ? Faudra-t-il déneiger la voiture souvent ? Est-ce que la charge de la batterie sera aussi efficace à - 30 oC qu’en période estivale ? On s’entend qu’il y aura là plusieurs éléments à suivre. Il n’en demeure pas moins que la recharge solaire pourrait être une vraie belle option pour les voitures de l’avenir. Un avenir pas trop lointain, en plus.

Cette solution de rechange est d’autant plus une bonne nouvelle qu’elle survient dans une période de réchauffement climatique. Si on constate déjà les effets néfastes de ce réchauffement, on pourra au moins profiter des rayons de ce soleil et s’en servir pour aider le climat à se stabiliser.

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