Le chiffre de la semaine

20

C’est le nombre d’espèces menacées au Québec. Cette liste comprend le béluga et le carcajou.

Un sauvetage qui peut coûter cher

Sans s’en rendre compte, les deux randonneuses s’écartent du sentier sur le mont Dix, dans les Adirondacks. Elles suivent une dalle rocheuse escarpée au lieu de bifurquer vers le bois où une balise marque l’entrée du sentier. La dalle est glacée, une des deux jeunes femmes glisse et se casse une jambe.

Toutefois, elle a de la chance dans son malheur. Si elle avait été dans les montagnes Blanches, au New Hampshire, plutôt que dans l’État de New York, elle aurait pu avoir à débourser une petite fortune pour l’hélicoptère venu la chercher sur place.

L’État de New York, comme le Vermont et la plupart des États américains, n’envoie pas de facture aux personnes que ses rangers doivent secourir.

« La raison principale, c’est que ça pourrait inciter les gens à ne pas chercher de l’aide lorsqu’ils savent qu’ils sont dans une situation précaire », indique Benning DeLaMater, agent de relations avec les médias au Département de la conservation environnementale de l’État de New York.

La Mountain Rescue Association, une coalition de 90 équipes de recherche et de sauvetage en Amérique du Nord, s’oppose aussi à l’idée de facturer ces services.

« Souvent, les gens vont retarder un appel à l’aide parce qu’ils craignent une telle facture. Dans les montagnes, ce délai peut entraîner une augmentation des risques pour la personne et pour les secouristes. »

— Charley Shimanski, président sortant de la Mountain Rescue Association, dans une prise de position publiée en 2009

Toutefois, en 2008, le New Hampshire a décidé de facturer les services aux personnes secourues si les autorités estiment qu’elles ont été négligentes. Par exemple, si elles sont parties en montagne sans l’équipement approprié, sans carte, sans lampe de poche, sans l’expérience nécessaire. En moyenne, une facture pour une mission de recherche et de sauvetage se situe autour de 2830 $ (2100 $ US).

Dans les faits, le New Hampshire ne facture qu’une petite proportion des missions de recherche et de sauvetage : entre 2008 et 2015, une soixantaine de missions ont donné lieu à l’envoi d’une facture, sur un peu plus d’un millier de missions.

Mais depuis 2014, les adeptes de plein air, qu’ils soient résidants ou non, peuvent se procurer une carte Hike Safe auprès du département de la chasse et de la pêche du New Hampshire, au coût de 33 $ (25 $ US) par personne ou 47 $ (35 $ US) par famille. Cette carte, d’une validité d’un an, permet d’éviter les frais de recherche et de sauvetage, même si on est négligent. Toutefois, si on agit de façon vraiment téméraire (bref, si on s’attire volontairement des ennuis), il faudra payer.

Au Canada et au Québec

Dans les parcs nationaux du Canada, les personnes secourues n’ont pas à rembourser le coût des opérations. Parcs Canada rappelle cependant que les visiteurs ont une responsabilité quant à leur propre sécurité : ils doivent bien planifier leur excursion.

Par contre, dans les parcs de la SEPAQ, les personnes secourues doivent assumer les coûts des missions de recherche et de sauvetage.

Certaines assurances privées peuvent rembourser les frais d’évacuation au Canada et ailleurs s’il s’agit d’une urgence médicale, comme une jambe fracturée. Il faut toutefois vérifier auprès de son assureur avant de partir dans le fin fond des bois.

Il existe une autre solution pour l’aspect « évacuation médicale » de l’équation. Il est possible de s’abonner à AirMedic et d’ainsi profiter d’un service gratuit d’évacuation médicale au Québec en cas de pépin.

L’entreprise possède deux avions et trois hélicoptères spécialement aménagés. Elle opère à partir de trois bases, soit Saint-Hubert, Saint-Honoré (au Saguenay) et Chibougamau.

Ses clients sont surtout des chasseurs, des pêcheurs, des motoneigistes, mais aussi des randonneurs.

« Dès qu’une personne sort des grands centres urbains, ça devient intéressant. On s’adresse à ceux qui vont dans des régions où le système ambulancier québécois pourrait ne pas être en mesure de faire un sauvetage dans un délai raisonnable, par exemple, un secteur où les routes ne sont pas carrossables. »

— Genevière David, responsable des communications chez AirMedic

Elle fait valoir que l’équipage comprend une infirmière et un technicien ambulancier paramédical, ce qui permet de commencer à prodiguer des soins.

L’abonnement annuel est de 120 $ pour une personne, mais il est possible de se procurer un abonnement familial ou une protection temporaire de 7 ou 14 jours.

« C’est notamment pour les mordus de la chasse, qui font une seule grande expédition par année », note Mme David.

Il y a toutefois un hic : contrairement aux forfaits individuel et familial, la protection temporaire n’est valide qu’au sud du 51e parallèle. Les randonneurs qui veulent explorer les monts Groulx, à environ 300 km au nord de Baie-Comeau, devront se procurer un forfait individuel annuel… ou une bonne assurance.

Le service AirMedic a également moins d’intérêt pour ceux qui fréquentent assidûment les montagnes du Nord-Est américain.

Pour l’instant, l’entreprise n’entend pas étendre ses services au sud de la frontière, ou conclure des ententes avec des firmes américaines, mais il y a quand même un début de réflexion à ce sujet.

« Dans la mesure où on voit le développement d’un marché, où on voit que nos membres sont très intéressés à avoir ce genre de couverture-là, on est ouverts aux suggestions, note Mme David. On évolue beaucoup au rythme des besoins de notre clientèle. »

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