COMMANDITÉ

La petite histoire du syndicalisme au Québec

Depuis le début du 19e siècle, le mouvement syndical a fait beaucoup pour l’amélioration des conditions de travail des Québécois. Survol de quelques grandes dates de la syndicalisation.

1818

La Société amicale des charpentiers et menuisiers de Montréal est le premier syndicat connu à voir le jour au Québec, en 1818. À cette époque, les regroupements syndicaux sont toutefois clandestins et illégaux.

1834

À partir de 1830, le mouvement syndical se renforce par la création d’organisations locales de métiers, notamment chez les charpentiers, les peintres et les tailleurs de pierres. En 1834, l’Union des syndicats des métiers de Montréal voit le jour, mais elle ne durera pas longtemps.

1843

En 1843, une grève éclate au chantier du canal de Beauharnois. Les ouvriers – qui doivent notamment travailler 15 heures par jour et sont contraints de s’approvisionner dans les magasins de la compagnie – protestent pour obtenir de meilleures conditions de travail. Des soldats sont envoyés pour maîtriser les grévistes. Durant les combats, plusieurs ouvriers meurent ou sont blessés. Ce massacre demeure l’acte de répression ouvrière le plus sanglant de l’histoire du Québec et du Canada.

1872

À la suite de la grève des typographes de Toronto, le Parlement du Canada adopte la Loi des unions ouvrières, en 1872. Cette dernière rend légales les associations de travailleurs et la grève, jusque-là prohibées. Les tentatives de syndicalisation continuent toutefois à être durement réprimées par les employeurs et les forces de l’ordre.

1886

Le Congrès des métiers et du travail du Canada (CMTC) voit le jour en 1886. C’est la première véritable centrale ouvrière moderne en Amérique du Nord.

1921

Afin de contrer les syndicats internationaux qui diffusent des idées «  socialistes et anticléricales  », l’Église catholique du Canada encourage la création de syndicats. En 1921, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada est fondée. Celle-ci se déconfessionnalisera en 1960 pour devenir la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

1940

Après plusieurs pressions exercées par les syndicats, le premier programme national d’assurance-chômage obligatoire est institué en 1940 et entre en vigueur en 1941. Le Canada représente alors le dernier grand pays occidental à instaurer un tel régime.

1944

Inspirée du Wagner Act américain, la Loi des relations ouvrières voit le jour en 1944. Les principes de cette loi, qui favorise et encadre le processus de négociation collective, constituent un gain très important pour le mouvement syndical. Ils se trouvent encore aujourd’hui à la base du système de relations de travail.

1949

Déclenchée en février 1949, la grève de l’amiante – qui a paralysé les principales mines du Québec pendant près de cinq mois – est considérée comme un symbole pour le mouvement syndical. Ce conflit de travail, l’un des plus longs et des plus violents de l’histoire du Québec, a contribué à jeter les bases de la Révolution tranquille.

1964

En 1964, après s’être battus avec acharnement pour améliorer les conditions de travail de leurs membres, les syndicats obtiennent l’adoption d’un Code du travail québécois. Ce dernier accorde aux syndiqués des secteurs public et parapublic le droit de grève, sauf au personnel enseignant et aux fonctionnaires provinciaux, qui l’obtiendront en 1965.

1972

En 1972, les trois principaux syndicats de l’époque, soit la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la CSN et la Corporation des enseignants du Québec (CEQ), ainsi que quelques syndicats indépendants, forment le premier Front commun afin d’avoir plus de poids dans leurs négociations avec le gouvernement. D’autres fronts communs semblables, établis durant les négociations, se créeront au cours des années subséquentes.

1983

En 1983, alors que la crise économique sévit, le gouvernement impose des baisses salariales importantes et modifie les régimes de retraite des enseignants. Les grèves déclenchées se terminent par l’adoption du projet de loi 111. Cette loi particulièrement répressive, qui force notamment les enseignants à retourner au travail sous peine de congédiement, est dénoncée par la Ligue des droits et libertés du Québec et par la Fédération internationale des droits de l’homme.

1986

En 1986, après deux journées de grève des infirmières, le gouvernement vote la loi 160 afin d’assurer le maintien des services essentiels dans les secteurs de la santé et des services sociaux. Cette loi, qui met fin à une importante grève dans le secteur public, possède un caractère punitif sans précédent qui est vivement dénoncé par les organisations syndicales.

2010

En 2010, les syndicats créent le plus important front commun de l’histoire du Québec. Ce Front commun, qui représente 475 000 employés, réunit tous les grands syndicats dans les secteurs public et parapublic. Il permet d’obtenir des gains significatifs quant aux conditions salariales et de travail.

2020

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les organisations syndicales se mobilisent afin de venir en aide aux travailleuses et travailleurs du Québec, notamment pour protéger leur santé, leur sécurité, leurs droits et leurs finances.

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