COVID-19

Noël, à vos risques et périls

Devant la vitesse de propagation du variant Omicron, le gouvernement Legault et la Santé publique font « appel à l’intelligence des Québécois » en prévision des festivités de fin d’année.

Rassemblements maintenus à un maximum de 20 personnes

« On n’a pas peur de changer d’idée »

Les rassemblements de 20 personnes vaccinées à partir du 23 décembre sont toujours au menu du gouvernement pour les Fêtes. Mais avec le variant Omicron qui vient jouer les trouble-fête, le ministre de la Santé, Christian Dubé, prévient qu’il est possible à tout moment que les consignes changent. « On n’a pas peur de changer d’idée si on voit qu’on ne va pas dans la bonne direction », a-t-il indiqué mardi en point de presse.

Le nombre de cas de COVID-19 est en hausse au Québec, de même que les hospitalisations. Actuellement, 30 % des quelque 800 lits réservés à la COVID-19 dans les hôpitaux sont occupés. Et l’arrivée du variant Omicron pourrait changer la donne.

Mardi, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué que le virus se propage « à une vitesse inédite » et a invité les autorités de santé à faire preuve de prudence « pour éviter que les systèmes de santé soient rapidement submergés à l’approche des fêtes de fin d’année ».

Le DHoracio Arruda, directeur national de santé publique du Québec, fait « appel à l’intelligence des Québécois » en prévision des festivités de fin d’année. Il affirme qu’il n’y a « pas de recette magique » et rappelle que le virus « se nourrit de contacts ». « Moi, je tiens à vous dire : on va être sept chez nous à Noël. On devait être 15. J’ai décidé de baisser à sept. Parce qu’on peut gérer son risque comme ça. »

« Les gens sont assez intelligents […] Si vous avez des craintes et que vous voulez vraiment gérer votre risque : faites de plus petits rassemblements et n’en faites pas plusieurs non plus. »

— Le Dr Horacio Arruda

Retour du télétravail

Afin de se préparer à l’arrivée du variant Omicron, Québec demande dès maintenant aux employeurs de réinstaurer le télétravail à 100 %. Plus de vaccinateurs sont recherchés afin d’accélérer l’administration des troisièmes doses. Et des tests rapides seront rapidement distribués à l’ensemble de la population dans 1900 pharmacies à travers le Québec. Seulement en décembre, 10 millions de ces tests rapides auront été distribués au Québec. Par ailleurs, le port du masque dans les aires communes des résidences privées pour aînés redevient obligatoire dès maintenant.

En Ontario, la proportion des cas positifs causés par le variant Omicron est passée de 10 % à 30 % en une semaine à peine. La progression est « fulgurante », note le DArruda. Pour savoir à quel point le variant est présent ici, la Santé publique criblera tous les cas positifs confirmés ce mardi, a-t-il annoncé.

Certaines caractéristiques du variant Omicron restent à déterminer. Mais chose certaine, il est de « deux à trois fois plus contagieux », dit le ministre Dubé, qui s’attend donc à une hausse du nombre de cas dans les prochaines semaines. Les autorités suivront étroitement la situation pour voir à quel point elle se traduit par une hausse des hospitalisations.

Actuellement, seulement 426 éclosions touchent des milieux de travail au Québec. Au plus fort de la deuxième vague, on comptait 1300 milieux de travail en éclosion. Dans ces conditions, revenir au télétravail est-il vraiment la meilleure des mesures de prévention ? Ne serait-il pas préférable de limiter les grands rassemblements à Noël ?

« Depuis le début, je ne suis pas enchanté par les rencontres de 20 personnes », dit Benoît Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Selon lui, avec le variant Omicron, il pourrait être sage de revenir à des rassemblements de 10 personnes. Et de limiter le nombre de rassemblements successifs possibles.

« Actuellement, le risque est trop élevé et le fameux nombre 20 est trop élevé. Il faudrait revenir sur cette décision. Passer à 10 personnes ou moins, c’est mieux que 0. »

— Benoît Barbeau, virologue et professeur à l’UQAM

Benoît Mâsse, épidémiologiste et professeur à l’Université de Montréal, indique que selon les prévisions, le variant Omnicron devait arriver plus tard en décembre. « Mais là, c’est aux portes », dit-il. M. Mâsse note toutefois qu’il est « un peu tard » pour changer les consignes de Noël, puisque de nombreuses personnes « vont garder leurs plans ». M. Mâsse souligne que la pause scolaire aidera à limiter la propagation de la COVID-19. Mardi, 600 écoles primaires étaient en éclosion. En entrevue à TVA, le ministre Dubé n’a pas écarté mardi soir la possibilité de prolonger le congé de Noël pour les enfants.

Hélène Carabin, professeure d’épidémiologie des maladies infectieuses à l’Université de Montréal, croit pour sa part que revenir au télétravail est « une bonne idée ». « C’est une bonne approche de faire que les gens aient le moins de contacts possible avant Noël pour qu’on puisse voir notre famille à Noël sans risquer de l’envoyer à l’hôpital », dit-elle.

Tests rapides et vaccination accélérée

Selon Québec, la solution pour que les rassemblements soient les plus sécuritaires possible durant les Fêtes passe en partie par les tests rapides et la vaccination. Dès lundi, des tests rapides seront distribués à la population dans les pharmacies, mais il n’est pas clair si toutes les pharmacies en auront. Déjà, 6 millions de ces tests ont été distribués ou sont en train de l’être dans les garderies et les écoles. En tout, 10 millions de tests rapides seront distribués en décembre, selon le responsable de la vaccination, Daniel Paré.

À l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), la professeure Roxane Borgès Da Silva accueille favorablement l’arrivée des tests rapides en pharmacie.

« C’est une excellente nouvelle qui va réellement permettre de minimiser la contagion dans les partys. Quelques éclosions évitées, c’est toujours un plus pour la gestion de la pandémie après. »

— Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’Université de Montréal

Le ministre Dubé affirme que l’un des bons outils pour combattre le variant Omicron est l’administration des troisièmes doses du vaccin. Déjà, les personnes immunosupprimées, les travailleurs de la santé et les personnes âgées de 70 ans et plus peuvent la recevoir. Et M. Dubé invite ces personnes à le faire rapidement. Les personnes de 60 ans et plus pourront recevoir leur dose de rappel en janvier. Mais Québec espère recruter 500 nouveaux vaccinateurs par le site Je Contribue. Avec plus de vaccinateurs, Québec pourrait ouvrir avant janvier l’administration des troisièmes doses aux personnes de 60 ans et plus. De 300 000 vaccins par semaine administrés actuellement, Québec veut faire passer le tout à 600 000 en janvier.

Dans les 28 derniers jours, 30 000 Québécois ont contracté la COVID-19. De ce nombre, 550 ont été hospitalisés, dont 150 aux soins intensifs. Plus de 50 % des personnes qui se retrouvent à l’hôpital sont non vaccinées, note le ministre Dubé, même s'ils ne représentent plus que 10% de la population.

Pour le DAndré Veillette, professeur de médecine et directeur de l’Unité de recherche en oncologie moléculaire à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, il importe de « réactiver la machine » de la vaccination.

« Il faut qu’on trouve plus de vaccinateurs et ça presse vraiment, dit-il. On ne doit pas se limiter au réseau de la santé. Il y a plein de gens qui peuvent faire des injections. Dans mon laboratoire, tous les scientifiques seraient capables. Même chose pour les chimistes, les pharmaceutiques. Il faut envoyer des messages très clairs qu’on a besoin d’eux. On doit en quelque sorte réactiver la machine », affirme l’expert.

— Avec la collaboration d’Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Retour du télétravail

Des employeurs « pris par surprise », des commerçants inquiets

S’ils comprennent la nécessité de réduire les contacts en vue de l’arrivée du variant Omicron, les représentants du milieu des affaires s’inquiètent toutefois des effets qu’aura le retour du télétravail dans les grandes villes comme Montréal, surtout s’il se prolonge au-delà du temps des Fêtes. Dans la fonction publique, ce retour au télétravail sera rendu obligatoire pour tous.

« On a été pris par surprise. On est déçus et inquiets sur l’impact que ça aura sur les petites entreprises des centres-villes de Montréal, Québec, Gatineau, où on avait commencé à retrouver de la vie », lâche le vice-président pour le Québec à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), François Vincent.

Il se dit pourtant « persuadé » qu’il demeure possible de protéger et d’assurer la santé des travailleurs dans un bureau, « notamment avec un pourcentage de vaccination élevé et toutes les mesures prises par les entreprises, dont certaines vont même plus loin que ce qui est déjà prescrit ». « Les entrepreneurs sont fatigués du yo-yo », glisse aussi M. Vincent, qui rappelle que 64 % des PME ne peuvent tout simplement pas mettre en place le télétravail, vu leur modèle d’affaires.

À la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le président Michel Leblanc n’a pas non plus caché sa déception du retour au télétravail.

« Beaucoup d’entreprises ont pris des décisions quant au retour qui s’est amorcé et dans bien des cas, c’était à compter du 10 janvier. Il va falloir voir ce que cela implique pour les plans de retour. »

— Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en mêlée de presse, mardi

M. Leblanc demande que les mesures d’aide déployées par le fédéral demeurent en place. Il demande également à Ottawa d’imiter Québec avec une « stratégie centre-ville ». Il s’inquiète surtout pour les commerçants et les restaurateurs de la métropole, puisque leurs revenus dépendent beaucoup de la présence des travailleurs au centre-ville.

« Ce sont les commerces qui sont au bout de leurs liquidités et dans bien des cas, qui se sont dit qu’après la période des Fêtes, ça devrait mieux aller. Si on leur dit que nous ne sommes plus certains, ça va faire en sorte que beaucoup de ces entreprises dans les centres-villes risquent de jeter l’éponge », illustre-t-il.

Des facteurs facilitants

Glenn Castanheira, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville, veut toutefois voir le « verre à moitié plein ». « C’est dommage, mais on comprend pourquoi la décision a été prise. Et comme on est à une semaine de Noël, on s’attendait déjà à une baisse de l’achalandage. La bonne nouvelle pour les commerces, c’est que ça coïncide avec les Fêtes et que les boutiques restent ouvertes », dit-il.

Si toutefois le télétravail se poursuivait après le temps des Fêtes, « ça deviendrait vite inquiétant », prédit M. Castanheira, qui rappelle que Montréal était parvenu à ramener près de 50 % des travailleurs au centre-ville, malgré les mesures en place. « On performait très bien », souligne-t-il.

Le président et chef du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, appelle quant à lui les autorités à rendre les tests rapides disponibles dans les entreprises « dès que possible ». « La venue en pharmacie était plus que nécessaire, mais maintenant, si on est capables de les avoir directement dans le milieu des affaires, ce sera souhaité. »

« [L’arrivée des tests rapides] C’est une des clés pour nous permettre de briser la chaîne qui nous force à ramener le télétravail chaque fois qu’il y a une hausse des cas ou un nouveau variant. »

— Karl Blackburn, président et chef du Conseil du patronat du Québec

« D’ici là, c’est le consommateur qui décide où il va créer des emplois avec son argent. J’invite vraiment les gens à aller magasiner dans le centre-ville pendant les Fêtes. C’est un appui qui, je sais, sera très apprécié des commerçants », rajoute M. Blackburn, qui dit aussi « comprendre la décision gouvernementale ».

Obligatoire pour la fonction publique

Dans la fonction publique, le retour en télétravail sera carrément « obligatoire », confirme la présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPPGQ), Line Lamarre. Soutenant la chose, son groupe affirme toutefois que les autorités gouvernementales devront apprendre de leurs erreurs, au retour des Fêtes.

« Ça fait un moment qu’on dit à l’employeur que notre retour devrait se faire de façon plus calme, qu’on devrait attendre un peu, que la pandémie n’est pas terminée, mais malheureusement, le gouvernement n’a jamais réellement voulu nous écouter dans ce dossier-là », soutient Mme Lamarre.

Elle affirme néanmoins que « pour la grande majorité des salariés », le retour du télétravail « est une bonne chose ». « Et surtout, pour nous tous, c’est une bonne idée pour protéger la santé de tout le monde. Le hic, c’est que ça veut dire que la pandémie reprend du contrôle sur nos vies. Et ça, c’est une mauvaise nouvelle », raisonne la syndicaliste.

RENDEZ-VOUS REPORTÉ POUR LA STM

Dans le réseau de la Société de transport de Montréal (STM), le retour du télétravail signifie que l’organisme doit reporter son « rendez-vous avec les travailleurs pour leur retour éventuel au centre-ville », avoue le porte-parole Philippe Déry. Il rappelle toutefois « que l’utilisation de notre réseau demeure sécuritaire grâce aux mesures en place ». « Que ce soit pour des déplacements réguliers ou occasionnels, le bus et le métro sont des modes de transport efficaces et sensés. Le temps des Fêtes est une période propice aux déplacements partout en ville, et les clients peuvent opter pour la STM en toute tranquillité d’esprit », assure-t-il.

RÉSUMÉ DES ANNONCES DU JOUR

Retour dès maintenant du télétravail

Tests de dépistage rapide pour toute la population disponible en pharmacie à partir de lundi prochain

Maintient des rassemblements jusqu’à 20 personnes vaccinées à Noël pour l’instant

Recrutement intensif de vaccinateurs via la plateforme Je contribue

Possibilité de devancer l’administration de la 3e dose aux personnes de 60 ans et plus avant janvier.

Imposition du port du masque de procédure dans les lieux communs en résidences privées pour aînés

— Ariane Lacoursière, La Presse

Retour en télétravail

« On dirait le jour de la marmotte »

Moins d’un mois après avoir encouragé le retour au bureau, Québec fait volte-face et recommande le télétravail. Déception, incompréhension, soulagement : comment l’annonce est-elle perçue par les travailleurs ? La Presse est allée recueillir leurs réactions à la sortie des bureaux du centre-ville de Montréal.

« L’incertitude, avec le temps, devient de moins en moins évidente à gérer », a laissé tomber Arnaud Bérange, croisé au centre-ville. L’architecte venait tout juste d’apprendre la recommandation de Québec de retourner en télétravail, en marge de l’explosion du nombre de cas. « J’avoue qu’à la première vague, j’étais content d’être à la maison. Mais après un an de recul, je vois que je suis quand même plus productif, efficace au bureau », constate-t-il. Sans oublier l’aspect social. Les conversations avec les collègues, le badinage autour de la machine à café. « Il y a une petite appréhension à retourner 100 % à la maison et d’être isolé. »

À l’inverse, l’annonce de Québec fait plutôt l’affaire de Sophie Nadeau. « Même si j’aime [le modèle hybride], je suis contente d’être à la maison pendant l’hiver et les Fêtes. On a développé un bon système pour travailler en télétravail », lance-t-elle, aux abords de la station Square-Victoria–OACI. À l’approche de Noël, elle juge également « sage » la décision de Québec. « On a tendance à se relâcher un petit peu. Il faut faire attention encore. »

Mardi soir, Julie-Catherine Côté avait le moral à plat. Affligée par la perspective de s’isoler à nouveau, elle songeait déjà à une porte de sortie. « Je vais demander une dérogation pour continuer d’aller au bureau. C’est ça ou je vais partir en maladie. Il est hors de question que je retourne m’enfermer dans mon petit appartement. Je suis incapable de revivre ça », a-t-elle lancé, soufflée par l’émotion. La volte-face du gouvernement – Québec avait recommandé le retour au bureau fin novembre – choque d’autant plus Mme Côté, qui déplore « un manque de cohérence dans les directives ». « Il faut encore détricoter ce qu’on a tricoté. C’est juste déception par-dessus déception », critique-t-elle.

Annie Lavoie a terminé sa journée avec une étrange impression de déjà-vu. Comme si on retournait une année en arrière, alors qu’on annonçait une nouvelle restriction sanitaire après l’autre, à la veille de Noël. Devrait-elle revoir ses plans pour les Fêtes ? « On n’est pas encore sûrs si on va [faire un rassemblement], surtout avec les grands-parents. On attend de voir comment ça se passe, un jour à la fois », dit-elle. Et pour ce qui est du télétravail, Mme Lavoie se dit « déçue » de l’annonce, elle qui se décrit comme une personne sociable, qui carbure aux interactions.

Dans la boîte de Sylvain Blouin, il n’est toujours pas clair si le télétravail sera simplement encouragé ou carrément obligatoire. « Moi, ça ne me dérange pas, je fais déjà deux jours à la maison », a dit l’ingénieur civil. Ce qui le chicote, toutefois, c’est l’étau qui se resserre, alors que le nombre de cas explose. « Ça fait comme l’année passée, au même moment. On dirait que c’est le jour de la marmotte. »

Montréal

Des tests rapides à la clinique de dépistage de l’Hôtel-Dieu

Depuis mardi, des tests rapides sont administrés aux gens symptomatiques dans la file du centre de dépistage de l’Hôtel-Dieu de Montréal. L’objectif : réduire les files d’attente et pallier le manque de personnel.

Dans l’entrée de l’Hôtel-Dieu de Montréal, mardi après-midi, une file s’étale sur une centaine de mètres. Certaines personnes poireautent depuis une bonne heure, rien comparé au temps d’attente des derniers jours.

Depuis samedi, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal enregistre une augmentation de la demande en dépistage, en marge de la flambée des cas. « Samedi et dimanche, on a eu environ 1300 dépistages. Lundi, 1600 dépistages. On ne pouvait pas continuer comme ça, on devait agir », a affirmé sur place le porte-parole du CIUSSS, Jean Nicolas Aubé.

Pour répondre à la demande, des tests rapides ont été ajoutés à l’arsenal de la plus grande clinique de dépistage du CIUSSS. Les tests sont accessibles aux gens dans la file qui présentent des symptômes.

Si le résultat est négatif, la personne est libre de partir, mais devra surveiller ses symptômes au cours des prochains jours. Les cas positifs devront rester à la clinique pour passer un test PCR officiel.

Le tout ne prend pas plus d’un quart d’heure.

Le but ? Alléger la charge dans les laboratoires et les centres de dépistage, en évacuant rapidement les personnes négatives. C’est le cas de Boris Thibodeau qui est retourné chez lui, mardi après-midi, la tête vide, après un test négatif.

« C’est fun de ne pas être obligé de s’isoler trois jours pour attendre un résultat négatif. Ça sauve du temps, c’est plus pratique. »

— Boris Thibodeau

En conférence de presse, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a précisé qu’on procède ainsi, car « il manque de personnel ». « C’est pour ça qu’on demande aux gens de venir nous donner un coup de main rapidement avec Je contribue. Si on a du monde, on va en envoyer un peu en vaccination, un peu en dépistage », a-t-il dit.

Une « excellente nouvelle »

La professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Roxane Borgès Da Silva n’avait que de bons mots à dire sur l’initiative, elle qui a longtemps milité pour l’implantation des tests rapides. « C’est le signe qu’enfin le Québec reconnaît la validité des tests rapides dans un contexte de symptômes. »

« Cela fait plus d’un an que mes collègues et moi clamons sur la place publique que ces tests devraient être ajoutés à notre coffre à outils pour faire face à cette pandémie. »

— Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

Selon la professeure, le Québec accusait un retard par rapport à l’Europe en raison de la « lenteur » de Santé Canada pour alléger les règles entourant l’administration de ces tests et du manque de réactivité du gouvernement provincial.

La stratégie, qui n’avait pas été déployée à Montréal jusqu’à présent, pourrait être implantée dans d’autres cliniques de dépistage. Ces derniers jours, le CIUSSS de la Capitale-Nationale a également eu recours aux tests rapides.

« Si ça fonctionne bien, et ça semble bien fonctionner pour l’instant, on pourrait appliquer cette façon de faire dès demain dans nos autres centres de dépistage du CIUSSS », affirme Jean Nicolas Aubé.

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