Tragédie de la garderie de Laval

L’accusé sera jugé pour deux meurtres prémédités

Pierre Ny St-Amand, le chauffeur d’autobus accusé d’avoir tué deux enfants et d’en avoir blessé quatre en fonçant sur une garderie à Laval l’année dernière, a été inculpé au terme d’une enquête préliminaire qui aura duré quatre jours.

L’homme de 52 ans aura donc un procès pour des meurtres prémédités, selon la décision du juge François Landry rendue jeudi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme. Il est accusé d’avoir foncé dans une garderie éducative du secteur de Sainte-Rose au volant d’un autobus du réseau de transport de la ville, le 8 février 2023, évènement qui avait secoué tout le Québec.

Les deux enfants qui ont péri sont une petite fille de 5 ans et un petit garçon de 4 ans. Il est aussi accusé de tentative de meurtre et de voies de fait graves.

Ny St-Amand avait été arrêté le jour de la tragédie. Il avait blessé un agent de la paix au visage lors de sa comparution. Il se trouvait alors à l’hôpital.

L’accusé avait été jugé apte à subir un procès après une évaluation psychiatrique ordonnée par le juge quelques jours après le drame.

Plusieurs témoins entendus

Plusieurs témoins ont été entendus depuis lundi, dont deux expertes de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel et la conjointe de Pierre Ny St-Amand. Une ordonnance de la cour nous empêche toutefois de diffuser le contenu des témoignages entendus lors des quatre derniers jours.

L’enquête préliminaire est une étape visant à déterminer si l’ensemble de la preuve est suffisant pour tenir un procès.

La suite du processus judiciaire aura lieu le 11 avril prochain. L’enquête préliminaire s’était tenue à Saint-Jérôme en raison du manque de salles disponibles à Laval. MKarine Dalphond et MSimon Blais représentent le ministère public dans ce dossier. L’accusé est défendu par MVéronique Talbot et MJulien L’espérance Hudon.

Pompiers noyés dans Charlevoix

La CNESST fustige une « gestion déficiente de l’intervention »

La mort des deux pompiers emportés par les eaux en mai dernier, alors qu’ils tentaient d’aider des résidants aux prises avec les inondations à Saint-Urbain, a été causée par l’utilisation inappropriée d’un véhicule amphibie ainsi qu’une absence de planification et un manque de formation.

C’est ce qu’a tranché jeudi la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), dans un rapport qui était très attendu.

Selon l’organisme, quatre causes sont à l’origine de cet accident, dont « l’utilisation inappropriée d’un véhicule amphibie muni de chenilles et d’un moteur hors-bord, dans un champ inondé présentant des courants », ce qui a ultimement mené à la dérive du véhicule.

Par ailleurs, « l’absence de planification des mesures de prévention pour gérer les situations d’inondation a mené à une gestion déficiente de l’intervention, ce qui a provoqué la noyade de deux pompiers », affirme la commission.

En mai dernier, les pompiers Christopher Lavoie et Régis Lavoie avaient été emportés par les eaux de la rivière du Gouffre alors qu’ils tentaient d’aider des citoyens aux prises avec les inondations à Saint-Urbain, petite localité située à une demi-heure au nord de la ville de Baie-Saint-Paul. Elle était alors coupée en deux à la suite d’une crue historique qui avait isolé près d’un millier de personnes.

« Il adorait ce métier-là. […] Je comprends l’adrénaline de mon fils, mais à quel point a-t-il été influencé dans ces décisions ? Qui va aller prendre la responsabilité de tout ça ? », s’était par la suite interrogé Davy Lavoie, le père de Christopher Lavoie, en entrevue avec La Presse.

Formation déficiente

Dans son rapport, la CNESST pointe également « l’absence de formation pour effectuer des travaux à proximité et au-dessus de l’eau », une situation qui a « exposé les pompiers à un danger de noyade alors qu’ils ne disposaient pas des compétences, des connaissances et des équipements nécessaires ».

« Les pompiers ont été emportés et submergés après que leur véhicule amphibie se soit retrouvé coincé contre un arbre, par le courant, alors qu’ils se dirigeaient vers une résidence pour effectuer une intervention de secours », explique l’organisme.

Ce dernier dit avoir interdit toute activité à proximité de l’eau par des pompiers ne détenant pas les équipements et la formation appropriés. L’employeur devra apporter des correctifs en matière de formation, de planification et d’équipements avant que cela ne soit permis à nouveau.

De nombreuses recommandations

De nombreuses recommandations sont formulées par la CNESST. Au ministère de la Sécurité publique, elle suggère d’élaborer des orientations pour outiller les villes dans la création de schémas de sécurité civile en cas de sinistres majeurs et de s’assurer de l’application du plan municipal de sécurité civile, par des mécanismes de suivi clairs et établis.

On propose par ailleurs à l’École nationale des pompiers du Québec « d’aborder les interventions à proximité de l’eau dans les cursus de formation obligatoires en sécurité incendie » ou encore de développer une formation spécifique aux interventions survenant dans un contexte d’inondation. Le ministère de l’Éducation est d’ailleurs invité à faire de même pour le diplôme d’études professionnelles en sécurité incendie.

Coups de feu à Montréal

Les suspects meurent en fuyant la scène

Deux présumés tireurs sont morts dans une collision après avoir ciblé deux automobilistes par projectiles d’armes à feu jeudi matin dans les secteurs de Rosemont et du Plateau-Mont-Royal, à Montréal.

Des coups de feu ont d’abord retenti vers 5 h à l’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue de Bellechasse. Les tirs provenaient d’un véhicule en mouvement et ont atteint un autre conducteur au haut du corps.

Les suspects ont ensuite fui la scène. L’homme ciblé, âgé de 41 ans, s’explique mal pourquoi les présumés tireurs s’en sont pris à lui.

La victime a été hospitalisée et est actuellement hors de danger, selon l’agent relationniste du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Jean-Pierre Brabant.

Un large périmètre a été érigé et le boulevard Pie-IX a été fermé entre la rue Beaubien et le boulevard Rosemont.

Quelque temps après l’évènement, un autre automobiliste a été ciblé par des coups de feu à l’angle du boulevard Saint-Joseph et de l’avenue Henri-Julien, dans le secteur du Plateau Mont-Royal.

Le conducteur de 58 ans n’a pas été touché malgré les coups de feu tirés en sa direction à partir du véhicule suspect.

Une collision possiblement liée

Quelques minutes plus tard, le véhicule conduit par les suspects a heurté un arbre, rue Saint-Zotique, non loin de la 20Avenue. À l’intérieur de la voiture se trouvaient deux hommes dans la vingtaine. L’un est mort sur place, alors que l’autre victime a succombé à ses blessures à l’hôpital.

Selon nos informations, il s’agirait du véhicule suspect dans les deux fusillades.

Un policier du SPVM conduisait son véhicule de patrouille avec gyrophares, en réponse à un appel fait au 911 concernant les tirs. L’agent aurait repéré le véhicule qui circulait dangereusement et semblait correspondre à la description de la voiture où se trouvaient les tireurs.

« Le policier se serait mis en direction du véhicule, l’aurait suivi sur une courte période et il l’aurait perdu de vue », résume le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) par communiqué.

La Sûreté du Québec (SQ) a pris en charge le dossier, qui fait l’objet d’une enquête du BEI.

Armes à feu et stupéfiants

Le SPVM torpille une ligne d’approvisionnement des Hells Angels

Une vingtaine d’armes de poing, dont une mitraillette, des milliers de munitions, plus de 65 dispositifs permettant de transformer des pistolets en armes automatiques, des chargeurs à haute capacité, près de 100 kilogrammes de cocaïne, 600 000 comprimés de méthamphétamine, des dizaines de kilogrammes de crystal meth… Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aurait porté un dur coup à une ligne d’approvisionnement des Hells Angels de la section de Montréal, a appris La Presse.

« L’organisation ciblée fait partie des hautes sphères du crime organisé montréalais et avait établi des liens avec différentes organisations à travers le continent. Les têtes dirigeantes sont associées aux bandes de motards hors-la-loi », affirme Francis Renaud, commandant de la Division du crime organisé du SPVM.

« Les clients identifiés au Québec sont de plusieurs souches différentes, ce qui démontre qu’elles ne refusent pas de faire affaire avec d’autres organisations », ajoute l’officier.

Des dispositifs sophistiqués

Les enquêteurs de la Division du crime organisé du SPVM, en collaboration avec la section Gun & Gang de la police de Toronto, la Police régionale de York, la Police régionale d’Halton et la Police provinciale de l’Ontario (OPP), ont effectué 20 perquisitions mercredi soir et dans la nuit de mercredi à jeudi dans la région de Toronto, à Montréal, à Longueuil et à Châteauguay.

Outre ce qui est décrit plus haut, les limiers ont également mis la main sur 100 000 $ en argent dans le cadre de cette enquête baptisée Atlas.

C’est à Toronto que toutes les armes à feu et les éléments qui y sont reliés ont été trouvés. Selon le commandant Francis Renaud, il est rare que la police trouve autant de dispositifs (appelés en anglais Glock switches) qui permettent de transformer un pistolet en arme automatique.

Autre fait rare, les policiers ont trouvé plusieurs chargeurs ronds – surnommés tambours – qui peuvent contenir jusqu’à 50 projectiles.

Un individu relié aux gangs de rue de Toronto, qui a des liens avec la découverte de ces armes, a été arrêté et devait comparaître dans la Ville Reine.

« Le projet Atlas a démontré non seulement qu’il y a des clients de Montréal qui s’approvisionnent en cocaïne à Toronto, mais aussi en armes à feu », explique le commandant du SPVM.

« C’est sûr et certain qu’il y a un distributeur à Toronto et ce qu’on pense, c’est qu’une partie des armes à feu saisies là-bas était destinée au marché montréalais.

« C’est une autre démonstration que des organisations criminelles établies peuvent être approvisionnées par des gangs de rue. Comme quoi les gangs jouent dans les hautes sphères aussi », ajoute M. Renaud.

Accusés de trafic

En tout, huit suspects, dont une femme, âgés de 24 à 35 ans, ont été appréhendés.

Les sept suspects du Québec, qui habitent tous à Montréal, sont Alexandre Daigneault-O’Brien, 33 ans, Keven Berthiaume, 30 ans, Maxime Charrette, 24 ans, Thierry Prévost-Chartree, 28 ans, Tommy Lévesque, 25 ans, Shahid Humayun, 25 ans, et Frédérique Tremblay, 32 ans.

Ils ont été accusés de trafic de stupéfiants, jeudi matin, au palais de justice de Montréal. Les actes qui leur sont reprochés auraient été commis entre le 8 janvier et le 27 mars 2024.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Graffitis haineux à Châteauguay

Une femme de 23 ans accusée d’incitation à la haine

Une femme dans la vingtaine soupçonné d’être l’auteure de graffitis haineux visibles sur différents édifices à Châteauguay a été arrêtée cette semaine, puis accusée jeudi d’incitation à la haine. La suspecte, Sandrine Allard Girardot, est une femme de 23 ans originaire de Châteauguay. Les autorités ont également effectué une perquisition dans ce dossier « relativement à des infractions d’incitation à la haine », précise-t-on par communiqué. Elle a comparu jeudi matin au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield pour faire face à des accusations d’incitation publique à la haine et pour avoir fomenté volontairement la haine. « Elle a été libérée sous promesse avec des conditions à respecter », indique le corps policier. La jeune femme aurait visé des lieux de culte, des écoles, des commerces, ainsi que d’autres endroits bien visibles du grand public. Plusieurs médias avaient documenté à la mi-mars la présence de dessins de croix gammées et autres symboles haineux envers la communauté juive sur certains bâtiments.

— Mayssa Ferah, La Presse

Défense de copropriétaires floués

L’avocat Vincent Ranger honoré par le Barreau

L’avocat Vincent Ranger, qui a défendu gratuitement une vingtaine de copropriétaires floués dans un stratagème immobilier, a été honoré jeudi par le Barreau du Québec. « Me Vincent Ranger représente, par son altruisme et sa ténacité, l’archétype de l’auxiliaire de justice que doit être l’avocat. Son engagement pro bono [bénévole] hors du commun et son dévouement envers ses clients vulnérables ont servi les intérêts de la justice d’une façon remarquable, et son action rejaillit sur la confiance du public envers le système de justice », a déclaré dans un communiqué le Barreau du Québec. MVincent Ranger s’est démarqué en défendant pro bono pendant plus de cinq ans une vingtaine de copropriétaires floués dans un stratagème immobilier complexe. « Le Mérite lui est décerné pour son engagement exceptionnel envers la justice sociale, son éthique professionnelle et son approche centrée sur l’humain », a ajouté le Barreau.

— Alice Girard-Bossé, La Presse

Québec solidaire

La députée Manon Massé a subi une troisième opération au cœur

La députée de Québec solidaire (QS) Manon Massé a annoncé jeudi avoir subi une troisième opération au cœur et qu’elle serait en convalescence pour les prochaines semaines. Sur le réseau social X, l’ancienne co-porte-parole de QS a d’abord voulu être rassurante, affirmant que « non seulement l’opération s’est très bien déroulée, mais je sens que cette fois-ci c’est la bonne ». « Après la 1re opération, j’ai pratiquement enfourché mon vélo à ma sortie de l’hôpital pour revenir au bureau. Puis, à la suite de la seconde opération, j’ai rapidement repris le travail en mode “retour progressif” à 4 jours/semaine. Cette fois-ci, j’écoute mon cœur, parce que j’ai envie de continuer à vous écouter, représenter et accompagner », a-t-elle déclaré. Après avoir reçu un diagnostic d’arythmie cardiaque, Mme Massé a été opérée une première fois en août dernier et une seconde fois en novembre.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse

La météo sera très clémente pour le congé pascal

Les Montréalais auront droit à du temps clément et ensoleillé pour le congé de Pâques, où des températures atteignant 11 oC sont attendues. « Pour le congé de Pâques, la météo sera très clémente pour Montréal. On se situera entre 8 et 11 oC degrés maximum », dit Grégory Yang, météorologue pour Environnement Canada. Ce beau temps s’explique par l’influence d’un anticyclone. « On est très chanceux parce qu’on se trouve littéralement entre deux systèmes », explique M. Yang. En effet, au même moment, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord seront touchés par un système qui apportera beaucoup de neige et de pluie. De la neige est également attendue en milieu de semaine prochaine, à cause d’un système en provenance des États-Unis. Tout le sud de la province et potentiellement le centre du Québec seront touchés. Il n’y aura toutefois pas de grande baisse de température. « On va quand même rester proche de 0oC », dit le météorologue.

— Alice Girard-Bossé, La Presse

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