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Où aller pour bien boire et bien manger ? Chaque semaine, notre équipe vous présente les nouveautés et les évènements qui font vibrer la scène gastronomique.

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JunJun : encore un beau hasard

« Est-ce que les Montréalais sont prêts pour un restaurant philippin ? »

Huit ans plus tard, c’est évident que la réponse est oui. Mais ce ne l’était pas à l’époque quand les frères Toddy et Jojo Flores ont inauguré le restaurant Junior avec leur sœur Bic, rue Notre-Dame Ouest.

Les propriétaires du Club Peopl voulaient tenir un café, mais le local à louer – voisin de la crêperie Spanel, où ils étaient des habitués – était doté d’une cuisine. Résultat : aussi bien créer un restaurant qui permettra aux Montréalais de découvrir des plats comme le Lechon kawali et le Daing na bangus.

Junior a connu le succès que l’on sait. Tellement que les frères Flores et leur sœur Bic viennent tout juste d’ouvrir JunJun, à quelques portes voisines. Une fois de plus, le projet s’est concrétisé sans avoir été longuement réfléchi quand le local de l’ancien Chez Sophie s’est libéré.

À vocation plus gastronomique, JunJun donne à la cuisine traditionnelle des Philippines une touche contemporaine qui affriande l’œil et les papilles gustatives. « La cuisine philippine n’a pas assez d’attention sur le plan culinaire et technique », souligne le chef exécutif Nicholas Bramos, qui a notamment fait ses classes chez Toqué ! et Marcus. « Chez Junior, c’est plus traditionnel et accessible. Chez JunJun, c’est comme la deuxième génération. Le plat de poulet adobo est réinventé avec du canard », illustre-t-il.

Impossible de citer tous les noms de son équipe, mais soulignons ceux des cochefs Neil John Gayo et Lorenzo Aquino. La sommelière Leslie Roberts est responsable de la carte des vins, alors que Steph Bobey élabore les cocktails.

Les Flores ont ouvert JunJun de façon impromptue alors qu’ils mijotaient comme plan d’avoir un autre Junior rue de la Montagne. Il reste maintenant à voir si Junior déménagera ou aura – et c’est l’option souhaitée – une deuxième succursale.

Avant d’aller chez JunJun, Jojo Flores nous avait donné rendez-vous au Café Gotsoul, ouvert en 2021 (entre le Junior et le JunJun !). Un endroit que tous les amateurs de vinyles et de systèmes audio vintage doivent connaître, et un secret déjà connu des amateurs de chaussures de sport de collection. « Il y a un sneakeasy sur rendez-vous au sous-sol. Mon frère est l’un des plus grands collectionneurs d’espadrilles au Canada », rappelle-t-il.

Pour sa part, Jojo Flores continue d’officier comme DJ et directeur musical (notamment au Bar George). Des restaurants et des hôtels (dont Honeyrose) ont aussi recours à ses services pour améliorer leur acoustique.

Bref, les frangins Flores sont un peu partout. Leur entreprise porte bien son nom : JuniorMafia.

1974, rue Notre-Dame Ouest, Montréal

— Émilie Côté, La Presse

Ouverture

Bonjour/Hi/Ohayo Montréal !

Fort respecté par ses pairs et connu des fines bouches montréalaises, le chef Hiroshi Kitano est encore un « secret bien gardé » pour le commun des mortels. Celui qui aime bien cuisiner en solitaire dans son restaurant de l’avenue du Mont-Royal, Kitano Shokudo (anciennement appelé Otto Bistro), s’expose un peu plus avec l’ouverture du Café Ohayo, dans le local voisin. Pour faire rouler ce nouveau projet, il s’est associé à son fidèle employé Samath Mom et a embauché une petite équipe en cuisine, menée par la chef Kohko Hasegawa, et aux commandes de la Marzocco, Cadillac des machines à espresso. Les deux propriétaires sont amateurs de café et ils servent les grains de Yamabiko, excellent microtorréfacteur établi à Sutton.

C’est dans le cadre le plus décontracté qui soit que l’on peut se réconforter avec une cuisine japonaise occidentalisée bien gourmande, du mercredi au dimanche, de jour seulement. Il y a un tamago sando particulièrement riche, en version tartine. La tranche de pain grillé est recouverte de salade d’œuf ultracrémeuse. C’est possible d’ajouter des œufs de saumon ou du jambon à cette merveille, selon l’envie. On dit beaucoup de bien du « burger de crevettes » d’Ohayo (qui signifie « bonjour », le matin, en japonais), moins courant que le sandwich au poulet frit. Mais c’est le ramen végane épicé dans une sauce crémeuse au sésame qui réchauffe le plus, à ce temps-ci de l’année.

145, avenue du Mont-Royal Est, Montréal

— Ève Dumas, La Presse

À découvrir

Bar Bello : Boire à l’italienne

Bar Bello nous invite à décompresser et à socialiser autour de l’aperitivi ou du digestivi. Création de Kevin Demers (El Pequeño, Coldroom, Bisou bisou) et de Benny Bello (Bello Deli), l’établissement de la Petite Italie se veut un hommage à la culture italienne.

Le cocktail de prédilection pour l’apéro italien, le negroni, est ici mis en valeur. On peut choisir le Classico ou se laisser tenter par les autres options (Cardinale, Boulevardier, Cioccolato, etc.) qu’on pourra aller chercher directement d’une vieille machine distributrice. Les negroni sont soigneusement embouteillés chaque jour et il ne reste qu’à se procurer un jeton pour vivre l’expérience.

La carte des cocktails, montée par le gérant Arnaud Savard, Nyzar Baz et Kevin Demers, renferme quelques coups de cœur, dont le Tiramisu, digestivi inspiré du dessert du même nom, et l’Ossola Sour, une version alcoolisée inspirée du goût des gnocchis au beurre noisette et sauge.

Des grignotines pour l’apéro sont aussi au menu pour accompagner notre verre : olives, taralli, sardines, plateau de charcuteries. Si un creux nous tenaille, on se délecte des croquettes cacio e pepe (de la Croqueteria), gourmandes à souhait, ou du nouveau sandwich sur focaccia avec pesto maison, mortadelle et stracciatella.

Des nouveautés s’ajouteront bientôt aux évènements mensuels : des brunchs (italiens, bien sûr), des supper clubs avec des chefs invités et des soirées « meatballs ». « Bar, c’est un mot large, je veux que ce soit une place de rencontres », résume le copropriétaire Kevin Demers.

6740, boul. Saint-Laurent, Montréal

— Florence Dancause, La Presse

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