« Notre rêve est à portée de main », dit Legault à ses militants
TERREBONNE — « Notre rêve est à portée de main », « marquons l’histoire », a lancé le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, devant plus de 700 militants et entouré d’une centaine de ses candidats réunis dans un centre sportif de Terrebonne, hier soir.
C’était le plus gros rassemblement du parti, mais aussi seulement le deuxième, depuis le début de la campagne électorale. Il s’est déroulé en terre péquiste et devait faire figure de démonstration de force à deux jours du scrutin.
« Ce que je veux dire aux Québécois à l’approche de l’échéance, alors que notre rêve est à portée de main, c’est la chose suivante : lundi, nous espérons transformer votre volonté de changement en un vote de confiance. Nous espérons avoir le mandat de changer les choses », a déclaré M. Legault.
Il a invité ses troupes à « travailler, travailler, travailler », « jusqu’à la dernière minute », car « on a l’occasion de tourner la page sur 15 longues années ». « Marquons l’histoire ! », a-t-il ajouté, faisant allusion aux près de 50 ans d’alternance au pouvoir entre le Parti libéral et le Parti québécois.
François Legault a profité de son discours pour rappeler les origines du parti né en novembre 2011, « une petite équipe qui rêvait de réunir des gens de tous les horizons politiques », qui voulait « mettre derrière nous les vieilles chicanes pour faire plus et mieux pour les Québécois ».
« Sept ans plus tard, on rêve de mettre concrètement en chantier les idées qu’on a mises de l’avant ensemble », en santé, en éducation et en économie.
« À deux jours du vote, si proche du but, je ne peux pas m’empêcher de penser au chemin qu’on a parcouru depuis sept ans. Ça va faire sept ans en novembre. Je regarde l’équipe ce soir, et je suis ému. »
— François Legault, chef de la Coalition avenir Québec
Plus tôt dans la journée, François Legault ne cachait pas sa nervosité à l’approche du scrutin.
« Le sondage montre que c’est très serré entre le Parti libéral et la CAQ. Donc c’est un peu stressant », a lâché François Legault. Sans un bon taux de participation, il craint que le pouvoir ne lui échappe.
« Si les gens ne vont pas massivement voter, il y a un risque qu’il n’y ait pas de changement », a-t-il ajouté lors d’une mêlée de presse au Verger Le Gros Pierre, à Compton, dans Saint-François, circonscription libérale de l’Estrie.
Selon le coup de sonde de la firme Ipsos réalisé pour le compte de La Presse et de Global News, libéraux et caquistes sont au coude à coude à l’approche du scrutin du 1er octobre. La CAQ aurait obtenu 32 % des suffrages, un point de plus que le PLQ, si des élections avaient eu lieu vendredi. Le Parti québécois récolte 18 % des intentions de vote, Québec solidaire, 16 %.
« Je suis fébrile. On a travaillé depuis six ans et demi pour arriver proche du but. Moi, je suis confiant que si les Québécois vont voter massivement, on va avoir un gouvernement majoritaire de la CAQ. Mais il faut que les gens aillent voter. »
— François Legault, chef de la Coalition avenir Québec
II a martelé que son parti était « le seul qui peut battre les libéraux ». « Ce n’est pas bon pour la démocratie d’avoir un parti qui est là depuis 15 ans » à la tête de l’État, a-t-il soutenu, faisant fi comme à son habitude des 18 mois de gouvernement péquiste de Pauline Marois.
La CAQ a selon lui une « excellente organisation qui n’a rien à voir avec celle de 2014 ». Reste que le parti n’a pas beaucoup de militants. « On s’est organisés, on a un budget, on a identifié nos sympathisants avec des numéros de téléphone. Et lundi, on va les appeler pour qu’ils aillent voter. La clé, c’est qu’il faut que les gens aillent voter massivement. »
La CAQ avait commencé la campagne à 36 % dans les intentions de vote. François Legault a refusé de donner une explication à cette baisse. « De façon générale, on a fait une bonne campagne », a-t-il soutenu. « Moi, je suis humain, j’essaie de faire de mon mieux. Quand je fais des erreurs, je les corrige. Mais je pense que c’est ce que les Québécois apprécient. »
Il estime que la décision de Philippe Couillard d’opter pour une campagne électorale de 39 jours au lieu de 33 lui a été favorable. « Quand un parti existe depuis six ans et demi, plus on a le temps d’expliquer notre programme, mieux c’est. »
Maternelle 4 ans : Il y a de la place dans les écoles, selon Legault
Il faudrait ajouter 5000 classes pour offrir la maternelle à tous les enfants de 4 ans comme le promet François Legault, mais il serait nécessaire d’en construire seulement 1250, selon lui. Le chef caquiste croit qu’il y a suffisamment d’espace dans les écoles à l’heure actuelle pour aménager les 3750 autres classes. « C’est possible de le faire à l’intérieur des écoles telles qu’elles sont là », a-t-il soutenu hier. Comment le sait-il ? « C’est le meilleur estimé qu’on peut faire avec les informations qu’on a. » Il n’a pas donné plus de détails. Lors de la rentrée scolaire, la CSDM se plaignait pourtant d’un manque d’espace. La CAQ prévoit que la construction de 1250 classes coûterait 153 millions, soit en moyenne 122 400 $ par classe. La somme ne se trouve pas dans son cadre financier ; il s’agit d’une part des 1,2 milliard qu’un gouvernement caquiste investirait chaque année dans les infrastructures scolaires – une baisse de 400 millions par rapport aux investissements de cette année dans selon le Plan québécois des infrastructures. La CAQ estime que le coût de fonctionnement de la maternelle 4 ans – les dépenses pour payer les enseignants, par exemple – serait de 250 millions par année à compter de 2022-2023. Ses adversaires l’accusent de sous-estimer les coûts.