Intelligence artificielle

Alloprof se laisse séduire

Service d’accompagnement en ligne pour les élèves du primaire et du secondaire, Alloprof a toujours dû agir en fonction des disponibilités de ses enseignants bénévoles. Grâce à l’intelligence artificielle, les jeunes qui fréquentent sa « Zone d’entraide » reçoivent désormais une aide instantanée – et qui reste personnalisée.

Auparavant, si un élève posait une question à Alloprof au milieu des heures de cours ou tard le soir, il se pouvait qu’il doive patienter avant d’obtenir sa réponse, étant donné qu’un enseignant ou un modérateur devait lui-même la rédiger.

Les codes d’intelligence artificielle (IA) qui y sont maintenant utilisés, fournis par l’institut de recherche Mila, permettent de suggérer trois fiches d’étude correspondant à la question à l’intérieur d’une demi-seconde. Ces fiches couvrent toutes les matières scolaires et présentent du texte, des images, des exemples, parfois même des exercices. Elles sont aussi adaptées au niveau scolaire de l’enfant ou de l’adolescent. Dans près des deux tiers des cas, l’élève va suivre l’un des liens affichés.

« L’idée, c’était de mettre quelque chose en place le plus rapidement pour les problèmes auxquels ils font face dans leur programme scolaire… et l’IA vient naturellement », soutient Jean-François Pilon, directeur T.I. chez Alloprof.

« Le français des jeunes contient des fautes, leur grammaire n’est pas toujours correcte, les enfants écrivent à leur façon. C’est beaucoup de défis », ajoute pour sa part Michel Dubois, directeur du programme Activation IA à Mila. C’est pourquoi son équipe et lui ont développé des codes ainsi que des modèles entraînés pouvant reconnaître ces erreurs et comprendre la question malgré tout.

« Ça enlève une couche de pression. Les questions peuvent rentrer à tout moment, et les profs ne sont pas là à tout moment. Comme ça, l’élève n’est plus laissé tout seul face à son problème. »

— Jean-François Pilon, directeur T.I. chez Alloprof

La première version autonome de la Zone d’entraide, là où les questions sont posées, a été mise en ligne en mai 2022. Puis, en janvier dernier, Mila y a apporté une mise à jour. « On n’a pas les nouveaux chiffres, mais on espère que ça va augmenter pas mal. On veut les aider, donc s’ils utilisent nos outils, on est bien contents », illustre M. Pilon.

Où aller chercher l’IA ?

Les entrepreneurs, groupes ou PME qui souhaitent recourir à l’intelligence artificielle pour alléger certaines de leurs tâches ne savent pas toujours par où commencer. C’est là que le programme Activation IA intervient. Fondé l’été dernier, il vise à « aider les entreprises bloquées ou qui ne savent pas à qui s’adresser », explique Michel Dubois.

« On travaille avec les plus grands chercheurs en IA. La PME québécoise, on l’a à cœur depuis l’été passé. On vise surtout les quick wins dans les opérations de tous les jours. Payer des factures, trouver des défauts sur un type d’opération en chaîne, des traitements plus vite en relations humaines… des tâches un peu moins éclatantes, mais fortement utiles. »

— Michel Dubois, directeur du programme Activation IA à Mila

Le processus est simple : une première rencontre plus générale avec Mila, une deuxième où on discute des détails techniques, puis une troisième où les deux parties signent le contrat. S’ensuit une collaboration de deux à quatre mois, en fonction du projet.

Aux PME curieuses par rapport à l’intelligence artificielle, Jean-François Pilon recommande de faire confiance aux experts. « Cernez bien vos besoins, n’arrivez pas avec une solution. Ils vont regarder où ils vont faire les quick wins. »

Quant à la Zone d’entraide, Alloprof travaille présentement avec deux étudiants de Polytechnique Montréal pour y incorporer un système de reconnaissance des images. Ainsi, l’élève pourrait par exemple envoyer une photo de son devoir et recevoir de l’aide cohérente.

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