APN

Une croissance qui passe par la… Californie

Alors que tous les projecteurs sont braqués sur Bombardier, qui a cédé le pas au géant français Airbus pour la fabrication de l’A220, une PME technologique de Québec, la firme APN, poursuit sur sa lancée et s’apprête à acquérir une troisième entreprise en Californie.

« Il y a un fort potentiel du côté américain dans la fabrication de pièces usinées de haute précision, pour l’industrie de l’aéronautique, notamment, et nous voulons en tirer avantage », explique Yves Proteau, copropriétaire, avec son frère Jean, de l’entreprise familiale.

Ce faisant, la PME de 200 employés prévoit de hausser son chiffre d’affaires de 25 %, dès 2021.

Il ne veut pas dévoiler le nom de l’entreprise courtisée – « étant donné que nous sommes en négociation finale », précise-t-il – mais il assure qu’elle contribuera à hausser le chiffre d’affaires annuel « de 20 millions, avec l’ajout de 100 employés ».

Cette acquisition – et celles que les deux frères Proteau ont réalisées au cours des 10 dernières années aux États-Unis – devrait permettre à la PME québécoise d’accéder à de nouveaux marchés, tant en Amérique du Nord qu’à l’international.

« Tu ne peux pas juste te dire : “J’ai un bon client, j’ai un très bon projet” ; tu dois t’améliorer jour après jour, et ne jamais tenir les choses pour acquises. C’est ma façon de voir les choses et je m’efforce de la communiquer à nos employés. »

— Yves Proteau

Créer une dynamique

Outre l’acquisition de l’entreprise californienne située près de Los Angeles, APN vient de réaliser d’importants travaux d’agrandissement et de mise à niveau à son usine du Parc technologique du Québec métropolitain.

« Nous avons plus que doublé la superficie de nos installations [de 20 000 à 55 000 pieds carrés]. Nous allons y greffer des équipements d’usinage automatisés ainsi que des robots pour la production usinée des pièces. À la fin, nous aurons investi 7 millions de dollars. »

Il ajoute qu’une « multitude de projets », dont l’implantation de robots mobiles, seront réalisés au cours des prochains mois.

« Tout cela dans le but d’améliorer notre productivité en ayant recours à des méthodes d’automatisation beaucoup plus efficaces, soumet-il. Nous voulons maintenir notre croissance, dit-il, et poursuivre nos efforts en recherche et développement pour livrer des pièces de plus en plus performantes, avec des matériaux qui correspondent aux besoins de nos clients. »

Parmi ces clients se trouve le géant United Technologies (Pratt & Whitney). À ce propos, Yves Proteau signale fièrement qu’APN a été certifiée en 2019 fournisseur gold, une note d’excellence accordée à seulement 10 % des meilleurs fournisseurs dans le monde.

« Je ne vous cacherai pas que c’est très positif et que ça nous ouvre les portes de marchés mondiaux, parce qu’il ne faut pas oublier que nous sommes en compétition avec des concurrents de partout dans le monde. Nous bataillons face à des Chinois, des Allemands, des Américains, des Européens ».

L’après-Bombardier…

Le coprésident de la firme APN concède que les « déboires » de Bombardier ont nui à l’image de l’industrie québécoise de l’aéronautique. « Il serait temps qu’on parle davantage des entreprises québécoises qui connaissent du succès », expose Yves Proteau. Il s’attend par ailleurs à ce que la présence plus marquée d’Airbus au Québec permette à son entreprise de mettre la main sur des contrats « technologiques ». « Ça avance. On a des discussions. On pourrait concevoir des logiciels de connectivité, pour tout ce qui touche le 4.0 », dit-il, sans élaborer.

APN en bref

Année de fondation : 1970

Actionnaires majoritaires : Yves et Jean Proteau (avec une participation d’Investissement  Québec)

Chiffre d’affaires : 40 millions

Nombre d’employés : 200

Siège social : Québec

Nombre d’usines : 5

Marchés d’exportation : États-Unis, Europe et Chine

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