L’entente de 2,8 milliards entre Ottawa et des Premières Nations a été approuvée

Une juge de la Cour fédérale a approuvé une entente de règlement de 2,8 milliards entre le gouvernement canadien et les plaignants représentant les survivants des pensionnats pour Autochtones.

La juge Ann Marie McDonald a déclaré dans sa décision rendue jeudi que le règlement visait à aider à prendre des mesures pour inverser le cours de la perte du patrimoine, des langues et de la culture par l’entremise d’un organisme à but non lucratif dirigé par des Autochtones.

Elle a qualifié l’accord d’« historique » et estimé qu’il marquait un tournant « capital » (transformational), ajoutant que le règlement ne libérait pas le gouvernement canadien de futures poursuites liées à des enfants morts ou disparus dans des pensionnats.

Le gouvernement fédéral a initialement conclu un accord avec les plaignants en janvier, mais la Cour fédérale devait également approuver l’accord.

La poursuite a été intentée à l’origine il y a plus de dix ans par l’ancien chef des Tk’emlúps te Secwepemc, Shane Gottfriedson, et l’ancien chef de la Nation shishalh, Garry Feschuk.

Une période s’ouvre maintenant, au cours de laquelle un appel de la décision peut être fait, après quoi l’argent sera transféré à un fonds à but non lucratif géré par un conseil de dirigeants autochtones.

« Quatre pilliers »

M. Gottfriedson a affirmé à la juge de la Cour fédérale à Vancouver que parvenir à une entente avec le gouvernement fédéral « signifiait tout » pour lui.

Il mentionnait à la Cour à la fin de février qu’il était « à peu près temps que le Canada se retire » et laisse les Premières Nations décider elles-mêmes comment atténuer les dommages causés par les pensionnats.

Les deux dirigeants ont intenté l’action collective pour demander justice et réparations pour les élèves d’externats qui ont été maltraités pendant qu’ils fréquentaient les pensionnats.

Les communautés autochtones touchées pourront chacune décider ce qu’elles entendent faire de leurs fonds liés au règlement, sur la base des principes des « quatre piliers » décrits dans l’accord : la renaissance et la protection de la langue autochtone ; la renaissance et la protection de la culture autochtone ; la protection et la valorisation du patrimoine ; le bien-être des communautés autochtones et de leurs membres.

La décision de la juge indique également que les fonds ne peuvent pas être utilisés pour financer des projets individuels ou des entreprises commerciales, ou comme garantie pour obtenir des prêts.

Cas de plagiat allégués

Laurent Turcot défend sa démarche sur YouTube

L’historien Laurent Turcot défend sa démarche en ligne après avoir fait l’objet de nouvelles allégations de plagiat, cette fois dans des vidéos publiées sur sa chaîne YouTube. L’omission de certaines références est une « erreur de bonne foi » de ses collaborateurs responsables de l’écriture de ses textes qu’il a immédiatement corrigée, dit-il en déplorant un « procès d’intention » à son endroit.

Jeudi, Le Journal de Montréal a fait état d’une vingtaine de cas où le professeur de l’Université du Québec à Trois-Rivières semble reprendre mot à mot dans des vidéos publiées sur sa chaîne YouTube L’Histoire nous le dira, qui compte près de 450 000 abonnés, les propos d’anciennes vidéos d’autres chaînes.

L’un de ces exemples est celui de la vidéo Tatouage, mythes et histoire où Laurent Turcot reprend mot à mot six passages d’une autre vidéo, publiée en 2014 sur la chaîne TED-Ed, et intitulée L’histoire des tatouages.

Aucune référence de cette ancienne vidéo n’apparaissait dans le descriptif de la vidéo de Laurent Turcot jusqu’à ce que Le Journal lui pose des questions à ce sujet.

Comme l’a souligné Radio-Canada, dans une réponse fournie au Journal, « en audio et en vidéo, les avis de référence ne font généralement pas partie des pratiques [et ce] pour ne pas alourdir les propos et nuire à l’écoute » d’une capsule vidéo, s’est défendu Laurent Turcot lorsque joint jeudi soir.

« Les capsules vidéo et les balados d’histoire s’appuient sur des faits, des dossiers de recherche qui vont contenir des sources, mais c’est un travail de vulgarisation, de synthèse de contenu et on essaie de s’adapter au format », assure-t-il.

Des « erreurs de bonne foi »

Dans le cas des emprunts à d’autres créateurs cités par Le Journal, Laurent Turcot affirme qu’ils ont été faits par certains de ses collaborateurs qui « reconnaissent que c’est de la paraphrase et que les références auraient dû apparaître ». Les références ont d’ailleurs été ajoutées dans le descriptif des vidéos dès que l’historien en a été informé.

« Au volume de vidéos qui sont produites, des fois, il y a des omissions qui ont été faites », reconnaît Laurent Turcot. « [Mais] on me fait un procès d’intention sur des choses qui sont fausses et ma bonne foi a été reconnue par mes éditeurs », ajoute-t-il.

Questionné pour savoir pourquoi les références n’avaient pas été incluses dès le départ dans le descriptif des vidéos visées par les cas de plagiat allégués, Laurent Turcot a répondu qu’il « ne pouvait pas [nous] répondre là-dessus ».

« Mais vous pouvez être assurés de ma bonne foi, de mon honnêteté et de mon intention de transmettre. Parce que c’est ça, la chaîne YouTube : c’est de raconter l’histoire le plus simplement à un grand public », explique-t-il.

Les vaches en cavale étaient-elles déjà des sans-abri ?

La saga des vaches en cavale, qui a captivé tout le Québec fin 2022, semble avoir été le dénouement d’un quotidien déjà chaotique. C’est du moins ce que laissent entendre les antécédents de la ferme Clément Lapointe et Fils au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Insalubrité, négligence, avis et constats de non-conformité ponctuent depuis 2010 le dossier de l’entreprise laitière de Saint-Barnabé, rendu public en vertu de la loi d’accès à l’information.

On apprend que les autorités ont notamment répondu à des plaintes déplorant que les animaux passent les hivers au grand froid. « Est-ce normal qu’ils soient sans-abri ? », demande l’auteur d’un signalement.

Les observations des inspecteurs du Ministère font peine à lire. Tandis que certains éléments relèvent de formalités telles l’étiquetage des bêtes, d’autres évoquent des manquements graves au bien-être animal, certaines vaches étant apparemment en piteux état.

« J’ai constaté la présence de plusieurs veaux gardés dans des conditions insalubres. Ceux-ci n’ont pas d’aire de repos propre et sèche pour se coucher. Les veaux ont les pattes, les flancs et le ventre croûtés de fumier. Le plancher et les murs sont recouverts d’excréments solides et liquides de couleur brunâtre », écrit notamment un inspecteur du MAPAQ en 2016, photos à l’appui.

Ces nouveaux éléments viennent assombrir une histoire qui revêtait presque jusque-là les aspects d’un conte rural intemporel1. Les révélations contenues dans l’accablant dossier ont d’abord été ébruitées par Radio-Canada Mauricie, jeudi matin.

Selon une compilation faite par la société d’État, des constats totalisant plus de 5000 $ auraient été émis entre 2013 et 2016 par le ministère de la Justice. La ferme Clément Lapointe et Fils devrait toujours plus de 4000 $ relativement à des constats d’infraction impayés.

Notons que le MAPAQ n’a pas voulu commenter le dossier.

Les Lapointe se défendent

Le triste épilogue est accueilli avec un mélange de stupeur et de résignation sur la ferme du rang du Bas-Saint-Joseph.

« On est assez découragés… Je pensais que c’était confidentiel, ça », confie Valérie, fille du fermier Pierre Lapointe.

« Y’a des affaires là-dedans, ça date de 2010. C’est sûr qu’il y a des affaires qui ont changé. Il y a eu plein de monde pour l’aider », soutient Mme Lapointe. « Je ne nie pas… mais il y a des choses que le MAPAQ… T’sais ! L’oiseau mort dans une buvette v’là cinq ans… Si l’oiseau est mort dans le ciel et qu’il est tombé dans une buvette, peut-être qu’on l’a pas vu le jour même. »

« Oui, il y a des choses qui ne sont pas payées, mais ce qui n’est pas dit, c’est qu’il y a la succession, puis qu’on est pris là-dedans », note encore la fille du fermier. Pierre Lapointe a hérité de l’entreprise agricole à la suite du décès de son père Clément, en 2021, rappelle-t-elle.

Martin Marcouiller, président de l’UPA Mauricie, tempère cependant les constats du Ministère, et observe que les producteurs agricoles du Québec croulent sous une charge réglementaire et bureaucratique. « Que ce soit le bien-être animal, l’environnement, la lourdeur administrative est énorme », pointe le président de l’UPA régionale. Difficile dans ces conditions d’être à niveau sur tous les fronts, remarque-t-il.

« L’épidémie invisible »

Une enquête de La Presse en lice pour un prix international prestigieux

L’enquête « L’épidémie invisible » du journaliste Philippe Mercure et du graphiste Maxime Jean est en nomination aux Global Media Awards, une série de prix prestigieux remis par l’International News Media Association (INMA).

C’est ce qu’a annoncé jeudi l’INMA, qui compte plus de 20 000 membres travaillant au sein de 900 entreprises médiatiques de 89 pays. À l’occasion de la 86édition des Global Media Awards, l’INMA récompensera des reportages dans 20 catégories.

Pas moins de 54 experts des médias de 20 pays ont évalué, en février, 775 candidatures soumises par 239 entreprises médiatiques situées dans 40 pays. Les finalistes proviennent des quatre coins de la planète.

Les critères de sélection allaient des résultats exceptionnels découlant des reportages soumis à la singularité de leur concept en passant par la forte créativité, la pensée innovante et la synergie entre différentes équipes nécessaire à leur réalisation.

Parmi les thèmes des candidatures retenues : la santé, la sensibilisation des jeunes publics, le sport, les changements climatiques, la guerre en Ukraine.

Dans le cas de « L’épidémie invisible », l’éditorialiste Philippe Mercure a fouillé plus de 1250 rapports de coroner afin de mettre en lumière le fléau des drogues contaminées et des médicaments contrefaits qui coûtent la vie à des gens de tous les âges et de toutes les classes sociales. Son travail a profité de l'apport du graphiste Maxime Jean.

« Un travail journalistique de fond »

L’enquête est nommée dans la catégorie « Best Use of Visual Journalism and Storytelling Tools » (« Meilleure utilisation des outils de journalisme visuel et de narration »).

« L’épidémie invisible » s’est aussi retrouvée récemment parmi les finalistes du concours des prix du meilleur journalisme d’investigation au Canada, présenté par l’Association canadienne du journalisme.

« Voilà une nomination qui fait particulièrement plaisir ! », a réagi l’éditeur adjoint et vice-président Information de La Presse, François Cardinal, au sujet de l’annonce de l’INMA.

« Car pour faire partie de cette catégorie, il faut trouver le maillage parfait entre le contenu et la narration, ce qui nécessite un travail journalistique de fond, un recours à de multiples expertises et une collaboration exceptionnelle entre les artisans impliqués. Le tout, pour que le lecteur profite à plein de la richesse visuelle de nos plateformes », a-t-il ajouté.

Les gagnants seront annoncés le 26 mai prochain, au Harvard Club, à New York, à l’occasion du congrès annuel de l’INMA.

Honoré par la Foreign Policy Association à New York

Jean Charest plaide pour une défense commune de l’Arctique

Le Canada et les États-Unis doivent impérativement unir leurs efforts pour assurer une meilleure défense de l’Arctique devant les velléités expansionnistes de la Russie et de la Chine dans cette région du globe. C’est du moins ce qu’a proposé l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, dans un discours qu’il a prononcé à New York jeudi soir devant un parterre d’invités de marque réunis à l’occasion d’une rencontre de la Foreign Policy Association. M. Charest a été honoré par cet organisme, recevant la Foreign Policy Association Medal, la plus haute distinction remise à des individus pour souligner leur contribution à une meilleure compréhension des affaires internationales. La région de l’Arctique est plus que jamais convoitée par les puissances étrangères comme la Russie et la Chine en raison des ressources naturelles qu’elle recèle et qui deviennent plus accessibles en raison de la fonte des glaces causée par le réchauffement de la planète. — Joël-Denis Bellavance, La Presse

Élève exploitée sexuellement

La libérale Marwah Rizqy réclame une enquête indépendante

La députée libérale Marwah Rizqy demande la tenue d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les raisons pour lesquelles une adolescente, qui a été exploitée sexuellement par une éducatrice spécialisée, a pu se confier à une enseignante sans qu’il y ait de suivi. Véronie Campeau, 41 ans, a plaidé coupable mercredi, au palais de justice de Montréal, à des chefs d’accusation de contact sexuel sur une mineure de moins de 16 ans, d’incitation à des contacts sexuels et d’exploitation sexuelle. Pendant des années, elle a formé « officiellement » un « couple » avec une élève vulnérable dans une école secondaire de l’est de Montréal. « Face à des faits aussi graves et troublants », la députée Marwah Rizqy demande au ministre de l’Éducation Bernard Drainville « de déclencher dès maintenant une enquête administrative indépendante ».

— Marie-Eve Morasse, La Presse

Fusillade dans Rosemont–La Petite-Patrie

Québec n’aura pas ses amendements

Une policière a été impliquée dans un accident de la route alors qu’elle se rendait d’urgence sur les lieux d’une fusillade ayant laissé un homme blessé au bras, jeudi après-midi dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Les policiers ont été appelés à se rendre sur les lieux vers 15 h 50 après avoir reçu plusieurs appels signalant des coups de feu dans le secteur de la 19avenue, non loin du boulevard Rosemont. L’endroit est constitué d’un ensemble de blocs appartements. Ils ont alors localisé l’homme de 24 ans, blessé à un bras, qui a été transporté à l’hôpital tandis qu’il était conscient. On ne craint pas pour sa vie. Les suspects ont quant à eux pris la fuite avant l’arrivée des policiers. Un périmètre a été érigé dans le secteur et des enquêteurs sont en direction afin de tenter d’établir les circonstances ayant mené à cet évènement. On ne connaît pas pour le moment les raisons derrière cette fusillade et les enquêteurs attendaient toujours de pouvoir discuter avec l’homme blessé.

— Vincent Larin, La Presse

Arrondissement de Saint-Laurent

Deux suspects arrêtés pour avoir tiré sur un piéton innocent

Deux suspects âgés de 16 et 18 ans ont été arrêtés par la police de Montréal à la suite d’une tentative de vol et d’une tentative de meurtre à l’arme à feu commis à l’endroit d’un piéton dans l’arrondissement de Saint-Laurent le 7 janvier dernier. Jafaree Wright, 18 ans, a été appréhendé mercredi et accusé de tentative de meurtre, de vol qualifié avec usage d’une arme à feu, de décharge d’une arme à feu, de complot et de recel. Son complice âgé de 16 ans, dont l’identité ne peut être révélée puisqu’il est mineur, a quant à lui été arrêté plus tôt, à la mi-février, et a comparu à la Chambre de la jeunesse pour faire face à des chefs d’accusation de vol qualifié avec usage d’une arme à feu, de voies de fait graves, de complot et de recel. Les deux suspects demeureront détenus en attendant la suite du processus judiciaire, a indiqué le Service de police de la Ville de Montréal, jeudi.

— Vincent Larin, La Presse

Fusillade dans Rosemont–La Petite-Patrie

Une policière impliquée dans un accident en se rendant sur les lieux

Une policière a été impliquée dans un accident de la route alors qu’elle se rendait d’urgence sur les lieux d’une fusillade ayant laissé un homme blessé au bras, jeudi après-midi dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Les policiers ont été appelés à se rendre sur les lieux vers 15 h 50 après avoir reçu plusieurs appels signalant des coups de feu dans le secteur de la 19Avenue, non loin du boulevard Rosemont. L’endroit est constitué d’un ensemble d’immeubles résidentiels. Ils ont alors localisé l’homme de 24 ans, blessé à un bras, qui a été transporté à l’hôpital tandis qu’il était conscient. On ne craint pas pour sa vie. Les suspects ont quant à eux pris la fuite avant l’arrivée des policiers. Un périmètre a été érigé dans le secteur et des enquêteurs sont en direction afin de tenter d’établir les circonstances ayant mené à cet évènement. On ne connaît pas pour le moment les raisons derrière cette fusillade et les enquêteurs attendaient toujours de pouvoir discuter avec l’homme blessé. — Vincent Larin, La Presse

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