Bulletin 2018 de Participaction

Note de D+ pour l’activité physique

Il n’y a pas de quoi être fier. Le Bulletin 2018 de Participaction, rendu public aujourd’hui, attribue aux enfants et adolescents canadiens la note alarmante de D+ pour l’ensemble de l’activité physique.

Seulement 35 % des jeunes de 5 à 17 ans satisfont aux niveaux recommandés d’activité physique, alors que la recherche démontre l’importance de bouger pour avoir un cerveau en santé. « Il n’y a pas eu d’amélioration ou presque depuis le dernier Bulletin, en 2016 », regrette Pierre Morin, directeur des opérations de l’organisme à but non lucratif Participaction au Québec.

Pour la première fois, un énoncé d’experts – qui stipule que tous les enfants devraient être physiquement actifs, de façon régulière, pour améliorer leurs processus cognitifs, leurs fonctions cérébrales et leur santé mentale – accompagne le bulletin. Les enfants qui bougent « ont de plus longues périodes de concentration » que ceux qui sont moins actifs, souligne Participaction. Cette corrélation s’applique à tous, y compris à ceux qui présentent un trouble déficitaire de l’attention ou un trouble du spectre de l’autisme.

FAITS SAILLANTS DU BULLETIN

Mouvement sur 24 heures

F

À peine 15 % des enfants et adolescents occupent bien les 24 heures dont ils disposent chaque jour. « Autrement dit, ils bougent assez, dorment assez et ne regardent pas trop les écrans », décrypte Pierre Morin. Chez les tout-petits de 3 et 4 ans, cette proportion baisse à 13 %.

Temps d’écran

D

L’un des gobe-temps qui nuisent aux enfants, ce sont les écrans. Les enfants de 5 à 11 ans passent 2,3 heures de temps de loisir (excluant les heures de classe) par jour devant un écran, tandis que les ados de 12 à 17 ans y consacrent 4,1 heures par jour. C’est trop. « Le maximum est de 2 heures, rappelle Pierre Morin. Chez les adolescents, il n’y a aucun respect de ça. »

Sport organisé

B

Bonne nouvelle, 77 % des jeunes de 5 à 19 ans sont inscrits à du sport ou à des activités physiques organisées. Ils font de la natation, de la danse ou du badminton une ou deux heures par semaine. C’est bien, mais nettement insuffisant. « Il faut bouger tous les jours, souligne Pierre Morin. Il faut inclure l’activité physique dans notre quotidien. Sinon, on ne bouge pas assez. Il faut aussi que les parents donnent l’exemple aux enfants. » Selon les directives canadiennes, les enfants de 5 à 17 ans doivent faire au moins 60 minutes d’activités physiques d’intensité moyenne à élevée par jour.

Transport inactif

D-

Une façon futée de bouger, c’est par l’entremise du transport actif – à pied, à trottinette, en planche à roulettes ou à vélo – vers la garderie, l’école ou le camp de jour. Or, seuls 21 % des jeunes de 5 à 19 ans utilisent habituellement des modes de transport actifs. « Est-ce que nous conduisons nos enfants vers une mauvaise santé ? demande Pierre Morin. Oui. On utilise maintenant l’auto pour aller reconduire les enfants à l’école. Il y a beaucoup de minutes d’activité physique qui pouvaient se faire à ce moment-là et qui ne se font plus. »

Jeu et loisir actifs

D

Seulement 20 % des jeunes de 5 à 11 ans consacrent au moins deux heures par jour à faire de l’activité physique non organisée – des jeux spontanés au parc, dans la ruelle ou dans la cour de récréation, qui étaient le quotidien des enfants il n’y a pas si longtemps. « Ça veut dire, par exemple, jouer au hockey dans la rue, illustre Pierre Morin. J’en profite pour féliciter toutes les villes qui le permettent, c’est super ! Ça veut aussi dire de laisser son enfant de 7 ou 8 ans aller au parc, alors qu’aujourd’hui, les gens ont des craintes. »

Littératie physique

D+

Une maigre part de 35 % des jeunes de 8 à 12 ans atteint le niveau minimal recommandé en matière de littératie physique. Qu’est-ce que ce nouveau concept ? Savoir courir, lancer et attraper un ballon, se mouvoir dans l’espace, faire des feintes, etc. Bref, maîtriser la base des sports. « C’est le fait qu’un enfant développe tout ce qu’il faut autant sur le plan physique que sur le plan de la motivation, pour qu’il puisse bouger et qu’il ait le goût de bouger, pour le reste de sa vie », décrit Pierre Morin.

Sommeil

B+

Note encourageante pour la fin : environ les trois quarts des enfants et jeunes canadiens dorment suffisamment. Chez les tout-petits de 3 et 4 ans, ce taux grimpe à 84 %. « Ça s’est amélioré par rapport au passé », note Pierre Morin.

Les autres notes du Bulletin de l’activité physique chez les jeunes

Éducation physique : C-

Condition cardiorespiratoire : D

Famille et pairs : C+

École : B-

Communauté et environnement : B+

Stratégie et investissements gouvernementaux : C+

Source : Bulletin de Participaction sur l’activité physique chez les enfants et les jeunes 2018

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.