Chronique

On a failli voir Demain des hommes 2 !

Autre tentative de prolongation, autre mise en échec pour la deuxième saison de Demain des hommes, que Bell Média espérait ressusciter sur sa plateforme numérique Crave. Plusieurs fans des Draveurs de Montferrand hueront (encore) dans leur salon.

Et ça se comprend. Cette série acclamée par la critique a compté plusieurs buts dans le cœur des amateurs et sa distribution digne d’un match des Étoiles a brillé sur la glace. Deux minutes de pénalité ici pour abus d’analogies sportives.

« Les discussions avec Bell ont débuté en août. L’intérêt était là. [Bell] s’était même entendu avec Radio-Canada pour mettre la première saison de Demain des hommes sur Crave, même si Radio-Canada détenait les droits pour une rediffusion à la télé traditionnelle », m’explique le producteur de Demain des hommes, Richard Goudreau, de la boîte Melenny.

Comme il s’agit d’une série de hockey d’hiver, le tournage devait s’enclencher au plus tard en mars 2021. Guillaume Vigneault avait pondu cinq des dix épisodes d’une heure et le réalisateur Yves-Christian Fournier avait dégagé son agenda professionnel.

« J’ai lu les cinq épisodes. C’était aussi bon que la première saison. Ce show-là est respecté dans toute l’industrie, mais on n’est pas capables de le faire. »

— Yves-Christian Fournier, réalisateur de Demain des hommes

Il ajoute que le temps file et que les jeunes acteurs du premier chapitre vieillissent, eux aussi.

Et pourquoi Demain des hommes 2 a-t-elle été renvoyée au banc des pénalités ? « On est arrivés à la conclusion qu’avec la COVID, il aurait été difficile de tourner cet hiver comme souhaité. On a donc laissé tomber l’idée », répond le chef principal des communications de Bell Média, Michaël Majeau.

Radio-Canada a relayé Demain des hommes à l’automne 2018 et sa cote d’écoute finale a été estimée à 686 000 téléspectateurs, en excluant les visionnements sur l’Extra d’ICI Tou.tv. Cette télésérie chorale raconte le passage à l’âge adulte de hockeyeurs juniors d’une ville industrielle en région. J’ai adoré.

Dans ses budgets de 2019-2020, Radio-Canada ne disposait de fonds que pour financer une seule série entre Demain des hommes 2 et la suite de Faits divers. C’est la policière Constance Forest (Isabelle Blais) qui a remporté le match.

La facture de Demain des hommes, qui oscille entre 700 000 $ et 750 000 $ l’épisode, rebute certains diffuseurs, il faut le dire.

En ce moment, la plupart des téléromans (comme 5e Rang ou L’échappée) se fabriquent à environ 450 000 $ l’heure et les séries dites événementielles (du genre Fragile), autour de 600 000 $ l’heure.

« On a essayé de baisser le prix », précise le producteur Richard Goudreau, qui a soumis la version anglaise de Demain des hommes, One Game, One Dream, à Netflix cet automne. Il n’a toujours pas obtenu de refus ou de feu vert du géant américain.

La CBC a passé son tour pour One Game, One Dream. Même chose pour la chaîne américaine Showtime. « TVA était intéressée pour son Club illico, mais notre budget était gros pour eux. Ils se tiennent autour du 500 000 $ l’épisode », note Richard Goudreau.

Bref, les chances de Demain des hommes 2 de participer aux séries éliminatoires ressemblent à celles du Canadien de Montréal en temps normal.

Deux finales, plein de questions !

J’ai reçu plusieurs questions à propos des finales de C’est comme ça que je t’aime et de Fragile, que des lecteurs ont peut-être mal comprises.

Commençons par Fragile. Il y a des paris dans les chaumières du Québec à propos de ceci : Dominic (Pier-Luc Funk) serait-il le fils de Bazou (Martin Drainville) ?

La réponse ? Bien sûr que non. Si Bazou avait été le père biologique de Dom, il aurait connu son « secret » et n’aurait donc pas demandé à Kim (Juliette Gosselin) de mentir à propos du bébé qu’il lui a fait.

Passons maintenant à C’est comme ça que je t’aime. Comme nos quatre bandits de Sainte-Foy n’ont pas été tués à la fin de la première saison, quels étaient donc les quatre corps qui flottaient dans la piscine de Serge (Patrice Robitaille) au tout premier épisode ?

Il s’agit bien des cadavres de Serge, Huguette, Gaétan et Micheline, sauf que la date de leur mort n’a pas été précisée. Ça pourrait être 1976 ou 1977, par exemple.

La première saison de C’est comme ça que je t’aime se déroulait en 1974. François Létourneau planche actuellement sur la suite, qui se passera à l’été 1975. On sait donc que le quatuor adoré mourra au bout de son sang, mais on ne sait juste pas quand exactement.

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