Tout le monde en parle

La renaissance d’une mère

Le témoignage de Marie-Pier Savaria, mère d’un enfant mort après un jeu qui a mal tourné chez un ami, a ému tout les gens sur le plateau de Tout le monde en parle.

Fou du roi d’un soir à Tout le monde en parle dimanche, Mehdi Bousaidan s’est montré plus effacé que ses prédécesseurs, n’intervenant qu’à quelques occasions et s’intégrant aux conversations plus sérieusement. Il faut dire que plusieurs sujets ne portaient pas au gag dans cette émission, qui s’est conclue par un hommage au grand Michel Louvain.

Tout le monde sur le plateau était très ému durant l’entrevue avec Marie-Pier Savaria, mère du petit Justin, mort le 18 juin 2017 après un jeu qui a mal tourné chez un ami, alors que la journée s’annonçait si joyeuse. En retenant son souffle sous l’eau, l’enfant a été pris d’hyperventilation, au point d’en perdre la vie, une épreuve terrible pour les parents et les deux frères de Justin.

Mme Savaria raconte l’histoire dans un livre intitulé Justin n’avait que 8 ans – Revivre après le deuil de son enfant. Elle a mis deux bonnes années à sortir du mode survie dans lequel elle a été plongée après la mort de son fils. Contrairement à ce qui peut souvent arriver, son couple n’a pas souffert de cette épreuve, bien au contraire.

Le plus beau de l’histoire, c’est que Justin a fait don de ses organes à quatre enfants, une fierté pour la mère, qui reçoit régulièrement des nouvelles de ces enfants dont la vie a été sauvée.

Autre réconfort : la Fondation Justin Lefebvre a été créée pour soutenir l’accès aux sports et à l’éducation pour les familles à plus faible revenu et pour encourager le don d’organes.

J’ai rarement entendu une conversation aussi positive et proactive sur la diversité à la télé ; Mélissa Bédard et Mariana Mazza n’étaient pas là pour se plaindre, mais pour souligner l’importance de montrer le Québec tel qu’il est, partout, tout le temps. Pour Mariana Mazza, la diversité, c’est aussi le poids, l’âge, les tatouages. Même si ça s’est beaucoup amélioré depuis quelques années, « il ne faut pas tomber dans l’oubli et le confort de nos choix », a affirmé l’humoriste, qui souhaite ultimement qu’on cesse d’engager des artistes pour leurs origines, mais pour ce qu’ils sont.

Mélissa Bédard a raconté qu’elle était la seule Noire à son école. « Ce n’est plus le cas du tout », a souligné la chanteuse et comédienne, qui y est retournée pour un documentaire. Elle constate que les jeunes issus de communautés culturelles ont besoin de voir des modèles d’ici, qui existent pourtant.

Elle est revenue sur cette chanson si émouvante qu’elle a interprétée pour Michel Louvain aux Enfants de la télé, une invitation qu’elle avait d’abord refusée, stressée de chanter devant cette légende. Heureusement, elle a changé d’idée.

Très intéressante discussion sur le fléau de la pornographie juvénile, en forte croissance depuis le début de la pandémie. C’est pour donner une voix aux victimes que la sergente-détective du Service de police de la Ville de Montréal, Mélodie Leclerc, s’astreint à regarder des images difficiles pour ensuite épingler les coupables. « Je côtoie au quotidien ce qu’internet a de plus laid à offrir », a admis cette mère de trois enfants. Pour illustrer sa motivation, elle cite le cas d’un garçon de 5 ans agressé par sa mère et le conjoint de sa mère, qu’elle a réussi à sortir de ce milieu en 48 heures.

Accompagnée par le professeur à l’École de criminologie à l’Université de Montréal, Francis Fortin, elle a rappelé que les consommateurs de pornographie juvénile n’ont pas de visages particuliers : ce sont des hommes d’affaires, des pères de famille, des étudiants, des adolescents. « On est loin de cette image de l’homme reclus et lugubre qui vit dans un endroit miteux et qui ne parle à personne. » Laisser un enfant sans surveillance devant le web, c’est comme le laisser sans surveillance dans un parc, juge-t-elle, invitant les parents à leur apprendre à développer leur sens critique.

Michel Charette a changé de look pour Le vrai monde ?, pièce dans laquelle il jouera le père du jeune dramaturge, dès mardi au Rideau Vert. « Mon look pornstar des années 1980 », a dit à la blague le Bruno Gagné de District 31. Il rêvait de monter cette pièce de Michel Tremblay, qu’il a vue à l’âge de 17 ans, dans le même théâtre, et qui l’a beaucoup marqué. Il aurait aimé pouvoir dire à son père, maintenant décédé, ce que le fils de la pièce dit au sien dans « un grand monologue de la dramaturgie québécoise ». « Je me reconnais là-dedans. »

« Tu penses qu’il s’en va à droite, mais il va virer à gauche », a-t-il dit au sujet de la finale de District 31, qui s’en vient jeudi, nous prévenant que nous allons nous poser des questions durant tout l’été.

Il fallait sûrement avoir écouté Big Brother Célébrités pour apprécier l’entrevue avec le grand gagnant Jean-Thomas Jobin et le finaliste François Lambert, désigné meilleur méchant de l’année. « On s’entend que la seule vraie célébrité là-dedans, c’était l’animatrice ! », a blagué Guy A., évoquant Marie-Mai. Surtout amateur de Survivor, Jean-Thomas Jobin croit que le défi de Big Brother est plus complexe. « C’est interminable, 92 jours. Le coefficient de difficulté de la latitude, la monotonie, fait partie de la complexité du jeu. »

Mariana Mazza a eu ces éloges pour François Lambert : « Je te trouvais trou de cul, là, t’es un trou de cul sympathique ! » Mehdi Bousaidan admet avoir refusé de participer à la téléréalité de Noovo parce qu’il avait peur pour sa carrière. Au contraire, Jean-Thomas Jobin a accepté sans réfléchir. « Ça ne pouvait pas être à la TV et que je ne sois pas là », s’est-il dit. Les deux invités ne se sont pas trop étendus sur les propos jugés racistes et homophobes de Marie-Chantal Toupin ; Jean-Thomas Jobin a mis ça un peu sur le dos du mélange d’alcool et de médicaments, condamnant néanmoins les propos.

En guise d’hommage à Michel Louvain, on a revu les meilleurs moments de ses quatre passages à l’émission, en 2005, 2009, 2011 et 2014. Très craintif à sa première visite, la légende est devenue très à l’aise à travers les années. Il y avait beaucoup de rires dans ces extraits. Mais on l’a aussi vu confier avoir un pincement au cœur d’être boudé par l’ADISQ, puis très ému des années plus tard, sachant qu’il serait honoré et reconnu par ses pairs au gala.

« Avec cette carte chouchou, tu pourras enfin faire ce que t’aimes le plus au monde : tu repasses quand tu veux ! », lui avait alors adressé Dany Turcotte. On a aussi entendu Michel Louvain dire qu’il souhaitait ne jamais arrêter de chanter et « devenir le Charles Trenet ou le Maurice Chevalier du Québec ». Sur la mort, il confiait vouloir une fin rapide, sans trop de souffrances, des mots qui prennent tout leur sens aujourd’hui.

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