port du couvre-visage

La Santé publique interpelle les jeunes

Devant le relâchement des mesures de distanciation physique, constaté particulièrement chez les jeunes, le DHoracio Arruda envisage de faire appel une fois de plus aux artistes et aux leaders d’opinion pour créer un climat social favorable au port du couvre-visage.

« Il faut que ça devienne une norme, que ça fasse partie de l’étiquette pour les jeunes de se dire : “Je porte le couvre-visage pour te protéger ; je m’attends à ce que tu le portes aussi pour me protéger aussi” », a indiqué le directeur national de santé publique vendredi.

« Je le dis entre guillemets : il faut que ça devienne “cool” de le faire. »

Dans les 16 États américains qui connaissent actuellement une hausse du nombre de cas, la moitié des infections touche désormais des personnes âgées de 35 ans et moins.

La situation est moins problématique chez nous, mais le DArruda constate que les jeunes « ont plus de contacts à moins de deux mètres » que le reste de la population et risquent de devenir des vecteurs de propagation importants.

« Les jeunes ont besoin de socialiser et ils ont été, pendant la période de confinement, très collaborateurs, même s’il y a eu des exceptions. Il va falloir maintenant adopter une stratégie pour insister de nouveau auprès d’eux. »

— Le DHoracio Arruda, directeur de santé publique du Québec

Pas question toutefois d’imposer des mesures coercitives, du moins pas pour le moment. « Les approches coercitives ont parfois des effets pervers auprès des jeunes. On verra, tout dépendamment s’il y a de la délinquance importante », précise le directeur national de santé publique du Québec.

« On a eu l’aide de plusieurs artistes et leaders d’opinion pour eux. Il va falloir revenir à ce genre d’approche pour qu’ils prennent conscience [de l’enjeu]. On va faire appel à leur sens civique et social », ajoute-t-il.

89 nouveaux cas au Québec

Dans l’ensemble, la situation continue d’être favorable au Québec. Les autorités ont rapporté 89 nouveaux cas au cours des 24 dernières heures. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport à la moyenne de 73 des cinq derniers jours. Le nombre d’hospitalisations continue cependant de chuter, avec 19 cas de moins par rapport à la veille.

On dénombre 19 morts de plus, dont 12 survenues avant le 25 juin.

« Nous sommes à une période charnière, insiste cependant le DArruda. Même s’il ne s’exprime pas, le virus est toujours présent » et pourrait provoquer une deuxième vague si la vigilance baissait. C’est pourquoi le port du couvre-visage doit devenir « un réflexe, comme prendre ses clés en sortant de la maison ».

« J’aimerais vraiment ça que, d’ici quelques semaines, 85 ou 90 % des gens qu’on voit dans la rue portent le masque. »

La situation en Montérégie

Le directeur national de santé publique était de passage en Montérégie, où 7800 cas et 570 morts ont été rapportés jusqu’à maintenant. La moitié des cas ont été enregistrés dans l’agglomération de Longueuil, plus densément peuplée.

La région a recensé 100 nouveaux cas entre le 24 juin et le 1er juillet. « Je dois noter qu’en me promenant, je constate qu’il y a un relâchement » des mesures de distanciation physique, souligne la Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie.

« Si on veut reprendre notre vie normale, il ne faut pas perdre les acquis, il faut maintenir les efforts. Il y a des gains immenses à faire en ce qui a trait au port du couvre-visage en Montérégie. »

— La Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie

« On a vu dans les dernières semaines une hausse de nos taux d’infections transmissibles sexuellement. Oui, il faut se protéger contre la COVID-19, mais il faut aussi se protéger contre les autres infections », ajoute-t-elle.

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