Élections provinciales

Couillard sort les gants contre la réforme du mode de scrutin

Philippe Couillard sort les gants et prévient ses adversaires : s’il perd l’élection et que les autres partis tentent de réformer le mode de scrutin, il faudra l’unanimité des parlementaires pour le faire. Et pour les libéraux, il n’en est tout simplement pas question.

« Ça prend au minimum un vote unanime. Ce qui est sur la table ne recueillera pas le soutien de mon parti », a réitéré hier le chef du Parti libéral. 

La Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) ont signé une déclaration commune en 2016 s’engageant à transformer le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour en un modèle proportionnel mixte compensatoire. 

En entrevue hier matin au Devoir, M. Couillard a dit qu’il « faut avoir l’assentiment des partis politiques ou […] demander au peuple de se prononcer sur une chose aussi fondamentale » par référendum.

Mais lors d’un point de presse quelques heures plus tard, le chef libéral n’a pas répété ce qu’il avait suggéré en matinée. Il a alors dit vouloir laisser les référendums aux péquistes et a réitéré qu’il fallait l’unanimité des partis avant de procéder à une telle réforme.

« Les régions sont toujours les laissés pour compte [dans ces réformes]. Tous ces grands schémas [sont pensés] à Montréal. On ne parle pas des régions éloignées comme la mienne », a-t-il déploré. 

Un engagement ferme de la CAQ

Plus tôt en campagne, son principal adversaire, François Legault, s’est formellement engagé à réformer le mode de scrutin au début d’un premier mandat de la CAQ. « On ne fera pas comme Justin Trudeau », a-t-il dit, assurant ainsi que son engagement était ferme. 

« Il n’y a pas de droit de veto pour le Parti libéral du Québec sur le mode de scrutin. Actuellement, trois partis sur quatre sont d’accord pour transformer le mode de scrutin vers un mode de scrutin proportionnel mixte. S’il y a une majorité de députés de l’Assemblée nationale qui appuie ce changement, il sera fait », a dit M. Legault hier.

« Les Québécois vont se prononcer le 1er octobre […]. Je vous le dis, si vous votez pour la CAQ, vous votez pour transformer le mode de scrutin vers un mode de scrutin proportionnel mixte. »

— François Legault

« Le système [actuel] sert bien le Parti libéral, alors ils ne veulent pas le changer. […] Il veut garder le pouvoir et ne pas avoir le référendum. Et si, comme je l’espère, il est renversé le 1er octobre, depuis l’opposition, il va faire une guérilla pour empêcher un système qui a servi les libéraux d’être modifié », a pour sa part affirmé le chef péquiste Jean-François Lisée.

Comment ça marche ?

Avec le mode de scrutin actuel, les Québécois votent pour le candidat d’un parti dans une circonscription. Le parti qui réussit à faire élire le plus de députés est appelé à former le gouvernement. C’est ce qu’on appelle le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour. 

Or, par le passé, la formation politique qui a obtenu le plus grand pourcentage du vote populaire n’a pas toujours formé le gouvernement. Du côté des partis plus marginaux, ils ne sont pour leur part pas toujours représentés de façon proportionnelle à l’Assemblée nationale, comparativement au pourcentage national des votes qu’ils reçoivent. C’est pourquoi certains proposent un nouveau mode de scrutin. 

Ce qui est défendu par la CAQ, le PQ et QS est un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire. Dans ce modèle, les électeurs votent toujours pour un député dans leur circonscription, mais il y aurait aussi des candidats proposés par les partis sur des listes régionales. Ces derniers seraient élus en fonction du pourcentage des votes obtenu par chacune des formations pour que l’Assemblée nationale, au final, reflète la répartition proportionnelle du vote populaire. 

— Avec Tommy Chouinard et Martin Croteau, La Presse, ainsi que La Presse canadienne

Démonstration de force à Laval

Une semaine jour pour jour avant la soirée électorale, les libéraux ont fait une démonstration de force, hier à Laval, rassemblant en soirée quelques centaines de militants. Devant un parterre énergique, dans une salle décorée aux allures de bal des finissants, ministres, députés sortants et candidats libéraux ont déclaré leur amour du Québec et du Canada, commençant leurs discours (tous bilingues) par un « Je suis libéral ». « Contrairement à la CAQ qui utilise [ce pays] comme stationnement temporaire en attendant des sondages meilleurs », a dit par exemple Christine St-Pierre. « La CAQ propose des idées brouillonnes », a plus tard renchéri Marc Tanguay, alors que d’autres députés ont même sorti des lignes contre Québec solidaire. « Ça sent la victoire majoritaire dans cette salle-là », a plus tard dit Philippe Couillard devant ses militants.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse

Protection des milieux humides

Legault veut assouplir les règles

Amos — François Legault veut assouplir les règles de protection des milieux humides qui « manquent de bon sens » et qui représentent un « problème » pour le développement des villes.

Le chef caquiste a été appelé à se prononcer sur le sujet lors de son passage à la mine d’Eldorado Gold à Val-d’Or, hier. Il expliquait alors qu’attirer des travailleurs est difficile en raison du manque de logements. Un gouvernement caquiste investirait dans l’immobilier et financerait la construction de maisons, a-t-il proposé. Les travailleurs loueraient les maisons « plutôt que de prendre le risque de les construire eux-mêmes ».

« Je suis certain que le gouvernement du Québec, sur cinq ans, ne perdrait pas d’argent » dans l’opération, a-t-il soutenu. 

« On parle d’ajouter des centaines, peut-être même des milliers d’emplois payants à Val-d’Or, mais il manque de logements. Il me semble que le gouvernement du Québec pourrait prendre une partie du risque immobilier pour y arriver. »

— François Legault, chef de la Coalition avenir Québec

Un journaliste local lui a alors fait remarquer que le problème du développement résidentiel dans la ville était lié aux milieux humides.

« Ça, c’est un autre problème aussi, est-ce que les règlements manquent de bon sens quand il s’agit des milieux humides ? Actuellement, tout le monde m’en parle dans à peu près toutes les villes du Québec. Donc, il y a peut-être des ajustements à faire du côté des milieux humides », a affirmé M. Legault lors d’une mêlée de presse, sans préciser davantage sa pensée.

Le chef caquiste se contente d’ailleurs de mêlées de presse depuis jeudi, des exercices expéditifs et peu propices au traitement approfondi des enjeux. Sa dernière conférence de presse en bonne et due forme remonte à mardi dernier.

« Un frein au développement »

En soirée, après un discours devant une quarantaine de militants à Amos, François Legault est allé à la rencontre de deux maires présents sur place et leur a suggéré de parler aux médias du dossier des milieux humides. La Presse venait de mettre en ligne, vers 17 h, un texte sur ses intentions à ce sujet.

La réglementation actuelle est « un frein au développement résidentiel, commercial et industriel », a déclaré le maire de La Sarre, Yves Dubé. Selon la catégorisation du sol en vigueur, « presque l’entièreté » de la municipalité « est en milieux humides ou potentiellement humides ».

Il déplore les « montants exorbitants » exigés à titre de compensation lorsque l’on sacrifie un milieu humide.

« On a lancé un développement de petites maisons. Et pour 22 terrains, ça nous coûtait 104 000 $ en compensations [pour les milieux humides]. Vous comprenez qu’il faut vendre les terrains pas mal plus cher. »

— Yves Dubé, maire de La Sarre

Puis M. Legault a invité le maire d’Amos, Sébastien D’Astous, ex-candidat de la CAQ, à s’exprimer devant les caméras.

« Le régime de compensation vient mettre un coup de barre sur nos entrepreneurs, a-t-il affirmé. On a beaucoup de projets, et je ne suis pas capable d’agrandir mon périmètre urbain. » Il estime qu’en vertu d’une nouvelle réglementation adoptée récemment, « on tombe à 6 $ du mètre carré, et c’est encore trop élevé ». « J’ai un parc industriel qui me coûterait 850 000 $ juste en compensation. »

La catégorisation du sol pose également problème, selon lui. « Un petit peu de terre noire, un fossé créé par l’homme, tout devient un milieu humide ! »

« Réduire les délais »

Par ailleurs, François Legault s’est plaint des délais d’autorisation en matière environnementale lors de son passage à Val-d’Or. Il compte remédier à la situation s’il est porté au pouvoir.

« Quand je rencontre les compagnies minières, c’est unanime. Si on leur demande un changement qu’on peut faire pour les aider, c’est de réduire les délais d’autorisation en environnement et avoir des réponses plus rapides du ministère des Ressources naturelles », a-t-il dit. Il veut transférer dans la région des fonctionnaires des Mines et de l’Environnement « pour être certain que les gens qui viennent répondre aux questions des entreprises, bien qu’ils sachent de quoi ils parlent ».

« On ne parle pas de réduire les exigences, on parle de réduire les délais, a-t-il insisté. Dans le secteur minier, les délais, ça se compte en années au Québec alors qu’ailleurs dans le monde, ça se compte en nombre de mois. […] Il y a un projet ici pour créer 250 jobs de plus, des jobs à 96 000 piastres par année, ce n’est pas vrai qu’on va laisser les ministères et les fonctionnaires traîner ça pendant des années. »

Minoritaire, Legault « ne ferait pas » comme Marois

S’il se retrouve à la tête d’un gouvernement minoritaire, François Legault assure qu’il respecterait la Loi sur les élections à date fixe et qu’il ne provoquerait pas la tenue d’élections générales. « Quand un gouvernement est défait, il est défait. Mais on ne ferait pas ce que Mme Marois a fait. Mme Marois, c’est elle qui a décidé d’aller en élection », a affirmé le chef caquiste lors d’une mêlée de presse à Mont-Laurier, dans la circonscription de Labelle. Élue en septembre 2012, la première ministre avait déclenché des élections 18 mois plus tard. M. Legault entend « absolument » se conformer à la Loi sur les élections à date fixe, qui prévoit un scrutin tous les quatre ans. Le prochain serait en 2022.

Legault épargne Québec solidaire

Contrairement à MM. Lisée et Couillard, François Legault épargne Québec solidaire (QS) dans la dernière ligne droite de la campagne électorale. Depuis le débat des chefs de jeudi dernier, le chef péquiste mène une charge à fond de train contre le parti de Manon Massé, « un courant sectaire, dogmatique, ancré dans le marxisme ». Son adversaire libéral s’est mis de la partie, soutenant que le programme de QS allait entraîner une décote du Québec par les agences de notation. Alors, M. Legault, QS est-il un parti dont il faut se méfier ? lui a-t-on demandé. « Moi, je sais que le seul parti qui peut battre les libéraux, c’est la CAQ. Donc, je me concentre sur un parti. Mon adversaire, c’est le Parti libéral », a-t-il répondu lors d’une mêlée de presse à Mont-Laurier. 

Le chef caquiste a martelé cette réponse à toutes les questions lui demandant son avis sur Québec solidaire. Il a tout au plus observé qu’« il y a une grosse, grosse, grosse volonté de changement. Après 15 années de gouvernement libéral, les gens veulent essayer autre chose. Et le PQ est là depuis 50 ans ». Par ailleurs, « je ne veux pas faire d’analyse pourquoi certains votent pour certains partis ». La montée de Québec solidaire, qui s’accompagne d’une glissade du Parti québécois, serait attribuable en bonne partie aux jeunes. « Je ne pense pas que ce soit à cause de la souveraineté si c’est le cas, a précisé M. Legault. Je sens que beaucoup de jeunes vont vers la CAQ. »

Élections provinciales

QS appuierait un gouvernement minoritaire de la CAQ « à la pièce »

Québec solidaire (QS) évaluerait « à la pièce » son appui à un gouvernement minoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), si le parti devait détenir la balance du pouvoir au lendemain des élections.

« Québec solidaire a toujours collaboré sur des projets de loi ou de règlements qui prennent soin des gens, de la planète. Ça, M. Legault le sait », a répondu la co-porte-parole solidaire Manon Massé, questionnée sur une éventuelle collaboration avec un gouvernement caquiste minoritaire.

Alors que les sondages prévoient que la formation de François Legault pourrait former un gouvernement minoritaire le 1er octobre, QS pourrait du coup se retrouver avec la balance du pouvoir entre ses mains. Manon Massé a dit que sa formation évaluerait son appui au mérite des projets présentés.

La co-porte-parole solidaire a reconnu que la collaboration de son parti serait difficile à acquérir pour certains projets, comme l’exploitation des hydrocarbures à laquelle la CAQ est favorable. Pour Manon Massé, la priorité serait d’implanter une réforme du mode de scrutin, proposition que tant sa formation que la CAQ et le Parti québécois se sont engagés à réaliser.

« Pour nous, ce qui est important, c’est qu’il y ait cette réforme du scrutin. Pour les autres dossiers, on va les traiter à la pièce. »

— Manon Massé

Elle a par ailleurs accusé le chef libéral Philippe Couillard de faire preuve de « démagogie » en avançant que la réforme du mode de scrutin ferait perdre du pouvoir aux régions du Québec. « C’est bien mal connaître c’est quoi un mode de scrutin mixte proportionnel à répartition régionale », a-t-elle lancé. Et quant à son affirmation qu’un tel système entraînerait l’instabilité au gouvernement, « allez voir ce qui se passe en Allemagne et vous allez voir qu’ils ne sont pas trop instables », a-t-elle répliqué.

Droit à l’autodétermination des Premières Nations

Manon Massé a par ailleurs répondu aux critiques du chef péquiste Jean-François Lisée selon qui QS ouvre la porte à la partition du Québec avec son projet d’indépendance. « Le droit que je me donne de m’autodéterminer, je ne le donnerais pas aux autres ? C’est un non-sens », a-t-elle dit.

Québec solidaire assure vouloir faire l’indépendance selon les frontières actuelles du Québec. C’est seulement après qu’elle serait prête à laisser les Premières Nations décider si elles souhaitent rester dans un Québec indépendant. « Le processus [d’indépendance], on le ferait avec les Premières Nations. Si, après, des Premières Nations veulent faire un processus d’autodétermination, je ne vais pas les mettre en prison », a-t-elle dit.

Un tel scénario est toutefois peu probable, a jugé Mme Massé. « Aucun peuple autochtone actuellement ne demande la partition, ne demande d’être responsable de leur coin de terre et ne rien faire. Ce qu’ils souhaitent, c’est qu’on gère de façon intelligente les ressources, qu’on prenne soin – pour reprendre leurs mots – de la Terre-Mère, qu’on laisse aux sept générations à venir une planète viable. »

Élections provinciales

Manon Massé promet 1,8 milliard en habitation pour Montréal

Quadrupler les investissements pour les logements sociaux. Relancer la construction d’habitations à loyer modique (HLM). Québec solidaire (QS) promet d’accorder 1,8 milliard au secteur de l’habitation à Montréal s’il est porté au pouvoir le 1er octobre.  La co-porte-parole Manon Massé a rencontré la mairesse Valérie Plante hier après-midi. Les deux femmes ont abordé de nombreux dossiers, mais principalement les besoins en habitation pour les ménages vulnérables de la métropole. Québec solidaire s’est ainsi engagé à porter à 388 millions les fonds confiés à Montréal pour le programme Accès logis, dont la responsabilité a récemment été transférée à la Ville. C’est près de quatre fois plus que les 103,9 millions accordés à la métropole cette année par le gouvernement. La leader solidaire estime que cet investissement permettrait de construire une importante partie des milliers de logements jugés nécessaires. — Pierre-André Normandin, La Presse

Québec solidaire

Plus d’autonomie aux hygiénistes dentaires

Québec solidaire a proposé hier de réformer le Code des professions du Québec afin d’accorder plus d’autonomie aux hygiénistes dentaires. Le parti a expliqué qu’il souhaitait ainsi « en finir avec la mainmise des dentistes sur les hygiénistes dentaires ». Les hygiénistes pourraient ainsi travailler sans la supervision d’un dentiste, a expliqué la co-porte-parole Manon Massé. Dans la majorité des provinces canadiennes, explique Québec solidaire, les hygiénistes dentaires peuvent effectuer des actes non médicaux comme les examens d’évaluation sommaires, la prévention, les nettoyages ou la pose de scellants sans la supervision d’un dentiste. Ce n’est qu’au Québec et à l’Île-du-Prince-Édouard que les hygiénistes dentaires doivent être supervisées par un dentiste, affirme le parti, qui estime que cette approche réduit l’accès de la population aux soins dentaires en plus de faire augmenter le prix des services. Québec solidaire estime que cette réforme aurait dû être faite depuis longtemps.

— La Presse canadienne

Élections provinciales

Les chefs des partis dévoilent leurs actifs financiers

Il aura fallu attendre jusqu’à la dernière semaine du marathon électoral, mais les chefs des principaux partis ont finalement dévoilé, hier, les détails entourant leurs finances personnelles.

Philippe  Couillard

Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, a été le dernier à mettre ses documents – audités – en ligne, déclarant des actifs, au 31 décembre, évalués à 659 402 $ et un avoir net d’environ 442 000 $.

« Vous allez voir qu’on ne s’enrichit pas avec la politique », avait lancé le leader libéral, lundi matin, en point de presse à Montréal, avant de dévoiler son bilan.

M. Couillard a notamment 230 512 $ dans un régime enregistré d’épargne-retraite et détient des actions à droits de vote multiples dans une société dont la valeur est estimée à 149 445 $.

Sa conjointe, Suzanne Pilote, a déclaré des actifs plus élevés, à quelque 1,1 million, ce qui est essentiellement attribuable à des participations dans des propriétés valant au total 638 500 $.

L’an dernier, M. Couillard a déclaré un revenu d’emploi de 198 000 $ pour sa fonction de premier ministre ainsi que des gains en capital imposables de 814,56 $.

Par ailleurs, le compte de taxes municipales du couple Couillard-Pilote a totalisé 6150 $ en 2017. La valeur totale inscrite – la somme de la valeur du bâtiment et du terrain – pour la résidence du chef libéral à Saint-Félicien, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, est de 490 000 $.

François  Legault

C’est le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, qui a été le premier à bouger, admettant toutefois se plier à l’exercice à contrecoeur. Il a chiffré ses actifs à 9,866 millions.

« Ça ne me plaît pas particulièrement de dévoiler mes actifs, mais je pense que c’est comme une obligation que je me donne, pour être transparent », a-t-il affirmé en mêlée de presse.

Le dirigeant caquiste estime cependant « que c’est rendu une norme de dévoiler les actifs, d’être complètement transparent » et que « les Québécois ont le droit de savoir ».

Selon les documents dévoilés hier matin, François Legault et sa conjointe Isabelle Brais possèdent une seule propriété – à Outremont – et ils paient 36 629,75 $ par année en taxes municipales.

La valeur de leur résidence montréalaise est de 4 556 000 $, d’après l’évaluation municipale.

Par ailleurs, selon les informations fournies par le parti, le couple Legault-Brais n’a aucune somme d’argent placée à l’extérieur du pays. La déclaration de revenus de Mme Brais chiffre à 0 $ son salaire annuel.

Jean-François  Lisée

De son côté, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a chiffré des actifs avoisinant 1,95 million.

Sa plus récente facture de taxes municipales a été de 3771,87 $, où l’on peut constater que la valeur imposable de la propriété du chef péquiste située dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou, à Québec, était de 379 000 $.

Il détient également 40 % d’une propriété située à Montréal dont l’estimation est chiffrée à 468 000 $. Les états financiers de M. Lisée font également état d’un passif d’environ 71 000 $ sur une marge de crédit.

En mêlée de presse à Sainte-Agathe-des-Monts, le chef péquiste a expliqué qu’il avait acquis ces actifs en vendant des livres, en offrant de la pige, des conférences et en étant « économe ».

« Je pense que mes avoirs sont sains. Il me reste une hypothèque à payer, j’ai une marge de crédit, j’ai beaucoup d’argent dans les régimes d’épargne-études pour les enfants, ça c’est un gros morceau », a-t-il expliqué.

M. Lisée a aussi dit avoir reçu un héritage de son père au début des années 90.

Manon  Massé

Pour sa part, la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, ne possède aucun actif.

La formation a fourni sa déclaration de revenus pour 2017. Selon celle-ci, elle a fait au cours de cette année financière des dons totalisant 3150 $, dont 2300 $ à la Fédération des femmes du Québec.

Lors de la campagne de 2014, les chefs de tous les partis avaient dévoilé leurs actifs, à l’exception de la chef du Parti québécois, Pauline Marois. Celle-ci avait seulement divulgué sa déclaration de revenus.

Élections provinciales

Les principaux partis timides sur les enjeux miniers

Le Parti libéral (PLQ) ne répond à pratiquement aucune des attentes de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, qui dévoile aujourd’hui les réponses des partis politiques à son questionnaire sur les enjeux miniers. Le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) font légèrement mieux, avec une majorité d’engagements qui répondent « en partie » aux préoccupations soulevées. Seul Québec solidaire (QS) obtient la note de passage. Aperçu des réponses offertes par les partis présents à l’Assemblée nationale.

Pouvoir des municipalités

« Il y a une évolution de tous les partis sur les enjeux miniers », mais c’est encore insuffisant, estime Ugo Lapointe, cofondateur de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, qui regroupe une trentaine d’organisations diverses, que ce soit des associations de médecins, des syndicats ou des groupes écologistes. La coalition « se bat » depuis longtemps avec les associations municipales pour « donner plus de moyens aux municipalités pour protéger les zones sensibles de leur territoire », explique-t-il. Or, il faudrait pour ce faire modifier la Loi sur l’aménagement du territoire, ce que le PLQ et la CAQ ne s’engagent pas à faire.

Le parti répond-il aux préoccupations soulevées ?

CAQ : non

PLQ : non

PQ : partiellement

QS : oui

Zones tampons

« Tous les partis sont d’accord avec le concept de zone tampon », mais tous ne la voient pas de la même façon, souligne Ugo Lapointe. La Coalition demande aux partis de s’engager à modifier les lois afin d’exiger une zone de protection de deux kilomètres autour des projets miniers situés dans des milieux sensibles ou habités. Québec solidaire propose une zone minimale de un kilomètre, tandis que les autres partis ne proposent pas de distance précise. Ugo Lapointe souligne cependant l’engagement du PQ à revoir les normes actuelles de bruit et de poussière, qui sont « un enjeu majeur pour les mines à ciel ouvert ».

Le parti répond-il aux préoccupations soulevées ?

CAQ : partiellement

PLQ : partiellement

PQ : partiellement

QS : partiellement

Évaluation environnementale

L’évaluation environnementale des projets miniers au Québec est un « système de deux poids, deux mesures », déplore la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, car seuls les projets qui excèdent 2000 tonnes par jour y sont soumis. « On constate que des compagnies font du limbo » en présentant des projets qui sont tout juste sous ce seuil, ce qui génère tout de même « des millions de tonnes de déchets miniers », déplore Ugo Lapointe. Seul Québec solidaire s’engage à soumettre tous les projets miniers à une évaluation environnementale.

Le parti répond-il aux préoccupations soulevées ?

CAQ : non

PLQ : non

PQ : non

QS : oui

Recommandations obligatoires

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine voudrait que les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) deviennent obligatoires. Seul Québec solidaire s’y engage. Le PQ et le PLQ soulignent tous les deux qu’une telle mesure pourrait s’avérer une arme à double tranchant. « Le processus serait profondément modifié et ouvrirait la porte à une judiciarisation du BAPE, comme c’est le cas à la Régie de l’énergie, [et] ceci limiterait la participation citoyenne », écrit le PQ dans sa réponse.

Le parti répond-il aux préoccupations soulevées ?

CAQ : partiellement

PLQ : non

PQ : partiellement

QS : oui

Redevances minières

« Le Québec tire des miettes de ses ressources non renouvelables », s’insurge Ugo Lapointe, mais la demande de la Coalition de s’engager à accroître les redevances minières n’a pas eu l’effet escompté. Seul Québec solidaire le ferait s’il était porté au pouvoir. Dans sa réponse, la formation explique qu’elle exigerait une redevance de 5 % sur la valeur brute, qui serait « le prix de base », puisqu’elle « ne serait soumise à aucune déduction ». QS maintiendrait en outre le « droit minier actuel » de 16 % sur les profits et ajouterait des « paliers pouvant atteindre 50 % sur les suprofits ».

Le parti répond-il aux préoccupations soulevées ?

CAQ : non

PLQ : non

PQ : non

QS : oui

Craintes de représailles

L’envoi récent de mises en demeure par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) à des groupes de la société civile qui se sont livré à des exercices similaires, comme Équiterre, fait craindre à la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine de subir le même sort. Ainsi, l’organisation hésite encore à publier sur ses plateformes les réponses des partis politiques à ses préoccupations concernant les enjeux miniers. « Il y a un effet DGEQ, un effet de refroidissement », affirme le cofondateur de la Coalition, Ugo Lapointe, qui considère que le DGEQ applique la Loi électorale de façon « trop restrictive ». Il rappelle que la Coalition avait fait le même exercice lors des scrutins de 2014 et de 2012 et n’avait « jamais eu de problème » avec les autorités électorales.

Élection provinciales

Les écologistes abasourdis par des propos de Couillard

Les principaux mouvements écologistes québécois dénoncent à l’unisson les propos tenus par Philippe Couillard sur l’environnement lors d’une entrevue éditoriale à La Presse. Le chef libéral a affirmé que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ne devait pas se faire au détriment de l’économie, se disant irrité de voir le mouvement écologiste « minimiser les conséquences sociales de leurs actions », a rapporté La Presse samedi. « Il n’y a plus personne qui oppose l’économie et l’environnement comme il l’a fait », s’est étonné Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki. « L’économie du Québec se porterait mieux », même, si les groupes environnementalistes avaient été davantage écoutés, renchérit Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada. M. Bonin cite en exemple les « 2 milliards de dollars que ça coûte aux Québécois pour garder fermée la centrale [au gaz naturel] de Bécancour » et les « dizaines de millions » engloutis dans l’aventure pétrolière avortée de l’île d’Anticosti. « C’est absurde de dire que les écologistes ne se préoccupent pas de l’emploi », s’est quant à lui indigné Sidney Ribaux, cofondateur et directeur général d’Équiterre.

— Jean-Thomas Léveillé, La Presse

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