Le combat de Madame Labriski

Le jour où elle s’est qualifiée première parmi toutes les participantes québécoises au marathon de Chicago, Mériane Labrie s’est dit que rien ne pouvait plus l’arrêter. Quatre semaines plus tard, elle lançait le blogue qui l’a propulsée dans l’univers de la cuisine santé et enchaînait, dans les années suivantes, avec la parution de deux livres et le lancement de produits en épicerie.

« Je me suis dit : qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? Quel legs veux-tu laisser ? Peu importe ce que c’est, va le chercher ! », raconte la blogueuse derrière Madame Labriski, ces galettes dont tout le monde parle. Sa mission n’a pas pris de temps à se définir : améliorer la santé des Terriens (car Madame Labriski, doit-on préciser, aurait été kidnappée par E.T., l’extraterrestre, pour faire une différence sur Terre).

Le ton est énergique, les propos débordants d’enthousiasme. La Madame ne manque pas d’humour et d’autodérision. Mais il ne faut pas s’y méprendre : ses deux pieds sont sur terre. Maman de deux jeunes enfants de 7 ans et 2 ans, marathonienne, entrepreneure et cofondatrice de l’agence 21 grammes, Mériane Labrie se décrit comme une athlète de l’idéation.

Des limites ? Connaît pas. « Je suis de ceux qui croient que tout est possible dans la vie », dit celle qui carbure à la course à pied, aux défis et à la purée de dattes, l’ingrédient qui fait la particularité de la marque parce que, contrairement aux autres sucrants naturels, il est bourré de fibres.

Un ingrédient (pas du tout) secret

Paru en 2016, son premier livre, qui porte le nom de son blogue, s’est vendu à plus de 120 000 exemplaires : un exploit pour une auteure qui n’est ni chef, ni nutritionniste, ni vedette de la télévision. Madame Labriski vend maintenant aussi des galettes chez Rachelle-Béry, ainsi que sa gamme de purées de dattes, déclinées en quatre parfums – nature, vanille, chocolat et caramel – chez IGA.

Avec ce deuxième livre, Madame Labriski compte faire exploser les possibilités de cuisine avec la purée de dattes : recettes pour les sportifs, de déjeuners, boissons, tartinades et classiques québécois revisités à la sauce « ski », jargon développé par l’ancienne publicitaire qui en met à toutes les sauceski !

« Moi, je crois profondément – et c’est pas une joke ! – qu’on va pulvériser l’industrie culinaire. Il faut arrêter de cuisiner comme dans les années 50. On connaît maintenant d’autres façons de cuisiner plus santé. Mais il faut avoir du fun. »

— Madame Labriski

Ses desserts combinent plaisir, réconfort et facilité d’exécution, souligne-t-elle, en précisant qu’elle ne fait aucune concession sur le goût. C’est d’ailleurs en cherchant des recettes de collations savoureuses et vraiment santé qu’elle a décidé de se lancer dans l’aventure et de créer ses propres gourmandises.

Manger et bouger

La purée de dattes, oui, c’est plus cher que le sucre raffiné, mais ce n’est pas du bonbon, soutient la Madame. « Y’a plein de gens qui mettent de l’essence super dans leur voiture, mais de la camelote dans leur corps. C’est sûr que manger santé, ça coûte plus cher, mais tu es censé avoir un meilleur rendement. »

Mais ce n’est pas tout de bien manger : il faut aussi bouger. Chaque année, en septembre, Madame Labriski organise le MégaRelais dans la région de Québec, une course à relais sur 287 km qui se fait en équipe.

« Moi, j’ai pas besoin de mon “vin-dredi”. »

— Madame Labriski

« Un esprit sain dans un corps sain, je crois énormément à ça. Ça devrait être la base, insiste la marathonienne. Je crois que le bonheur et le bien-être, c’est une décision que tu prends dans la vie. Et quand tu bouges et que tu manges bien, ça te rend la vie plus facile. »

Armée de sa purée de dattes, de son énergie et de son enthousiasme, Madame Labriski est prête pour son combat contre le sucre raffiné et ne vise (entre autres) rien de moins que les Jeux olympiques. « Je sais qu’un jour, je vais y aller. Madame Labriski va propulser les athlètes, j’en suis persuadée. C’est fou, mais j’y crois. Je crois au potentiel de ce que je fais. »

Passionnée ? « Complètement ! Moi, je ne connais pas d’autres façons de faire. Je ne fais rien à moitié. » Et ce n’est pas à moitié qu’elle entend changer le monde, une galette à la fois !

Bye-bye sucre raffiné, bonjour purée de dattes!

Par Madame Labriski,

Les Éditions de l’Homme,

2018,

200 pages

Le Corottkèque

Pourquoi cuisiner comme dans les années 50  ? Viva l’évolutionnnne ! propose Madame Labriski.

Quantité : de 6 à 8 portions

Premier mélange :

225 g (3/4 de tasse) de purée de dattes

75 g (1/4 de tasse) de compote de pommes non sucrée

2 œufs

1 c. à soupe d’extrait de vanille pur

2 c. à thé de poudre à pâte

1/2 c. à thé de cannelle moulue

1/4 de c. à thé de muscade moulue

1/8 de c. à thé de curcuma

Une pincée de sel

Deuxième mélange :

240 g (2 tasses) de farine tout usage sans gluten ou ordinaire

150 g (2 tasses) de carottes pelées et râpées

120 g (1 tasse) de noix de Grenoble en morceaux

90 g (2/3 de tasse) de raisins de Corinthe secs

50 à 100 g (1/4 à 1/2 tasse) de pépites de chocolat blanc (facultatif)

Déco : noix, raisins secs et pépites de chocolat blanc

Préparation :

Préchauffer le four à 180 °C (350 °F).

Dans un bol, bien mélanger tous les ingrédients du premier mélange.

Incorporer les ingrédients du deuxième mélange dans le premier.

Recouvrir un moule tubulaire de 23 cm (9 po) de diamètre de papier parchemin ou l’enduire d’un léger corps gras, sinon tout va coller.

Verser la pâte dans le moule. Décorer avec des noix, des raisins secs et quelques pépites de chocolat blanc.

Cuire au four environ 1 heure 10 minutes.