Mon clin d'œil

Nos bras vaccinés vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut.

Réplique

Détournement d’indignation

En réplique au texte « Étudier en français pour rêver grand »*, publié le 4 juin

Chers professeurs de français indignés de « l’argumentaire mobilisé » ( !) par le directeur général du Collège Marianapolis** et moi*** pour remettre en question des aspects du projet de loi 96, ne le soyez plus, c’est faux. Au sens des dictionnaires courants, il apparaît plutôt que les « mobilisés » sont les défenseurs signataires de l’application de la loi 101 au collégial.

La cause est belle, mais le point de départ est faux. Ai-je écrit quelque part que « la préoccupation pour le cégep français » relève de « l’identitaire » ? Non. Ai-je qualifié cette grande langue d’obscur dialecte ou sous-estimé la valeur des cours de français au collégial ? Absolument pas. Ai-je contesté le choix de poursuivre ses études en français à l’enseignement supérieur ? Bien sûr que non. Ai-je même méprisé ceux et celles qui veulent en faire une obligation ? Non plus. Et en quoi mon intervention du 24 mai donne-t-elle une image négative des « études collégiales » ? On se le demande.

Mais comme beaucoup d’amants de cette belle langue, je ne crois pas qu’on va la « sauver » par un interdit de plus.

Je crois toujours que l’ouverture au monde, tant prisée par nos professeurs de français, commande le respect du choix des jeunes citoyens adultes, majeurs et vaccinés, quant à la poursuite de leurs études au niveau de l’enseignement supérieur.

On peut dire que le choix de poursuivre en français ses études au niveau supérieur est le meilleur « choix », pourvu que ça reste un choix et ne devienne pas une obligation. On peut discuter de la pertinence de cette décision, ça fait partie du débat et ne doit pas justifier un combat sans merci entre le bien et le mal.

Les bonnes causes méritent d’être défendues, mais il n’est pas nécessaire de déformer la pensée et les écrits des opposants pour y parvenir. La défense et l’illustration de la langue française est une noble entreprise ; elle commande de bons arguments et non de vils procédés. Comme ce qui fut fait au collège Jean-de-Brébeuf dans les années 1990 à l’occasion de la mise à jour de l’énoncé de mission de cette institution. J’y étais alors directeur général et fut un contributeur important de cette mise à jour.

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