Billets d’avion

voyager au meilleur prix

Après bien des recherches, ceux qui magasinent leurs billets hésitent souvent avant de « passer à l’acte », de crainte que de meilleures offres soient affichées le lendemain ou la semaine suivante. Mais alors, comment s’y prendre pour faire de bonnes affaires ?

Un dossier de Nathaëlle Morissette

Savoir trouver le meilleur prix

La destination et le prix. Dans l’ordre ou dans le désordre. Voilà ce qui préoccupe ceux qui désirent partir en voyage. À ce chapitre, il y aura toujours un collègue ou une amie qui se targuera d’avoir des trucs infaillibles pour dénicher les meilleures aubaines. Erreurs de prix commises par les compagnies aériennes, flexibilité, recherches intensives ; s’il n’existe pas de formule magique, certaines astuces permettent effectivement de voyager à bas prix.

Aller-retour Montréal-Paris à 200 $

Trop beau pour être vrai ? Air Canada a pourtant affiché ce prix à la fin du mois d’août. Il s’agissait bien sûr d’une erreur. Et c’est parfois ce qui permet à certains voyageurs d’économiser, souligne Jennifer Doré Dallas, fondatrice du blogue de voyage Moi, mes souliers. « Je pars en Grèce justement à cause d’une erreur de prix », indique-t-elle. Un problème d’algorithmes a fait en sorte que British Airways a annoncé des billets aller-retour pour Athènes en partance de la métropole à environ 480 $. La blogueuse a sauté sur l’occasion. Dans ce genre de situation, il faut toutefois attendre avant de sabler le champagne. Il arrive en effet que le transporteur décide de ne pas honorer son prix. Jennifer Doré Dallas conseille d’avoir en main son numéro de billet avant de réserver son hôtel, par exemple. Des clients d’Air Transat l’ont appris à leurs dépens au début du mois de septembre lorsque le transporteur a affiché des prix anormalement bas, comme une liaison Montréal-Paris à 150 $. Leur achat a par la suite été annulé. 

Destination et moment du voyage à déterminer

« Pour voyager moins cher, voici la règle numéro un : il ne faut pas avoir de destination et il ne faut pas avoir de date, affirme sans détour Frédéric Prévost-Leboeuf, fondateur de Yulair, site qui diffuse les meilleurs prix de billets d’avion au départ de Montréal. Si tu décides d’aller en Italie l’été prochain, c’est sûr que tu vas payer cher. Il faut se laisser surprendre par la destination », ajoute-t-il.

Flexibilité

Être flexible sur ses dates peut influer sur le coût du billet. S’envoler pour la Ville Lumière le 30 octobre au lieu du 1er novembre permet par exemple d’économiser 170 $. Au cours d’une recherche effectuée en août, la compagnie aérienne Wow Air proposait un billet aller-retour Montréal-Paris du 1er au 8 novembre à 640 $. Toutefois, pour un départ deux jours plus tôt – et retour le 8 novembre – , les passagers n’auront qu’à débourser 470 $ pour voyager sur les ailes du même transporteur.

Être à l’affût

S’abonner à des groupes sur Facebook et à des listes d’envoi, télécharger des applications de voyage et suivre les alertes sont autant de façons de connaître les aubaines et de « magasiner » ses prochains billets. Ce sont à tous les moins les principaux trucs utilisés par Jennifer Doré Dallas.

21 jours… un chiffre magique ?

Peut-être, à tout le moins pour les départs aux États-Unis, précise André Desmarais, président de la section Québec de l’Association canadienne des agents de voyages (ACTA), également propriétaire de l’agence Aéroport Voyage. Près de 14 jours avant le voyage, le prix augmente, et la hausse se poursuit jusqu’au jour J. « C’est de cette façon que fonctionnent les bases tarifaires. » Et les réservations de dernière minute permettent-elles de faire des économies ? « Non, ce n’est pas vrai, répond M. Desmarais. C’est un mensonge. » Alain Winter, responsable des services aux entreprises et enseignant en tourisme au Collège Merici, partage cet avis. Il a réservé récemment ses billets d’avion pour un voyage personnel en Islande prévu à l’été 2018. « C’est la meilleure façon de faire, estime-t-il. Le prix ne peut qu’augmenter. » À noter toutefois : dans le cas de forfaits dans le Sud, il arrive que les réservations de dernière minute soient avantageuses.

Décollez à partir des États-Unis

L’aéroport international de Plattsburgh est situé à un peu plus d’une heure du centre-ville de Montréal. De là, des compagnies aériennes comme Spirit ou Allegiant offrent des prix alléchants pour les voyageurs désireux de s’envoler pour la Floride, par exemple. Ainsi, au cours d’une recherche effectuée à la fin de l’été, le site de Spirit affichait un billet aller-retour entre Plattsburgh et Fort Lauderdale à 167 $. À partir de Montréal pour la même destination, le prix le moins élevé était de 289 $. À noter toutefois qu’en décollant de Plattsburgh, il peut arriver que les voyageurs doivent prévoir une nuit à l’hôtel. Il faut donc en tenir compte dans le calcul. 

Septembre et janvier, des mois clés

À inscrire à son calendrier, le début des mois de septembre et janvier sont souvent de bonnes périodes pour réserver ses billets, fait remarquer André Desmarais. À ces moments de l’année, les transporteurs proposent des prix intéressants.

Deux voyages pour le prix d’un

Les nombreuses correspondances, qui vont souvent de pair avec les billets peu chers, peuvent devenir un avantage. C’est ce que fait Frédéric Prévost-Leboeuf, de Yulair. « Par exemple, si je vais à Los Angeles et que j’ai une correspondance à Chicago, je vais tenter de trouver le billet avec l’escale la plus longue », dit-il. Ainsi, avec huit heures devant lui, il a le temps de sortir de l’aéroport et d’aller visiter la ville avant de reprendre son vol en direction de sa destination finale. Il a ainsi l’occasion de visiter deux villes américaines pour le prix d’une.

Des économies de façade

Le fait de vouloir épargner de l’argent à tout prix peut parfois jouer des tours à certains voyageurs qui, en fin de compte, finissent par payer leur billet d’avion beaucoup plus cher que ce qu’ils avaient prévu au départ.

Le prix et la destination sont les principaux éléments qui influencent les gens voulant voyager à bas prix. « Souvent, on lit juste ce qui nous accroche », souligne Alain Winter, responsable des services aux entreprises et enseignant en tourisme au Collège Merici. Pourtant, selon lui, au moment de terminer l’achat de sièges, il faut avoir lu « tout ce qui n’est pas écrit ». 

« J’en ai vu des clients qui sont arrivés dans mon bureau en pleurant [après avoir acheté des billets à bas prix] », ajoute pour sa part André Desmarais, président de la section Québec de l’Association canadienne des agents de voyages (ACTA), également propriétaire de l’agence Aéroport Voyage.

Il raconte par exemple l’histoire de voyageurs qui n’avaient pas réalisé que leur escale – de courte durée – comprenait un changement d’aéroport. Rappelons que souvent, les billets peu chers comportent une ou plusieurs correspondances. À cet égard, il est important de remarquer le temps que l’on a pour attraper son prochain vol. « Disposer de seulement 1 h 30 min pour une correspondance à Chicago, surtout l’hiver, on n’aime pas ça », illustre M. Desmarais.

Avant de sortir sa carte de crédit pour conclure une vente, il faut aussi vérifier le nom de l’aéroport à l’arrivée. « Les billets moins chers impliquent souvent un atterrissage dans un aéroport secondaire », précise Jennifer Doré Dallas, fondatrice du blogue Moi, mes souliers. Arriver à Paris en posant le pied à Charles-de-Gaulle rime avec facilité. Les transports en commun sont offerts jour et nuit à une fréquence régulière. Par contre, les passagers qui débarquent à l’aéroport Beauvais, situé à environ 70 km de la Ville Lumière, devront calculer des frais de déplacement. Et les petites aérogares ne sont pas toujours bien desservies par le réseau de transport collectif.

Une valise à fort prix

Avis à ceux qui ne voyagent pas léger : vos quatre paires de chaussures et vos nombreux vêtements risquent de gonfler votre facture, même si, au départ vous aviez l’impression d’avoir mis la main sur des billets vendus à prix d’ami.

Plusieurs compagnies, notamment les transporteurs au rabais (low cost), ajoutent en effet des frais aux voyageurs qui enregistrent leur bagage. Il arrive même parfois que l’on doive payer pour son sac de cabine.

Par exemple, au cours d’une recherche effectuée la semaine dernière, un billet d’avion aller-retour, du 1er au 8 novembre, entre Montréal et Reykjavik sur les ailes de Wow Air se vendait 319,98 $. Or, si les voyageurs ajoutent un bagage à main de la dimension d’une petite valise à roulettes ainsi qu’un autre sac en soute (pour l’aller et le retour), ils doivent payer un supplément de 229,96 $. La somme sera plus élevée pour ceux qui attendront d’enregistrer leurs bagages au comptoir avant le vol. En tenant compte des bagages de cabine, le prix des sièges revient donc à 549,94 $ (taxes incluses).

Vous pensez avoir un petit creux ? Mieux vaut monter à bord avec une collation. De moins en moins de compagnies aériennes offrent des repas gratuits. Elles ont bien sûr un service de restauration, mais la facture de votre dîner risque d’être salée.

Lorsque l’on achète à bas prix, « il faut savoir à quoi s’attendre, rappelle Jennifer Doré Dallas. Moi, j’ai du temps, mais pas d’argent », ajoute-t-elle en riant.

moins cher, mais...

470 $

Le meilleur prix trouvé pour un vol aller-retour entre Montréal et Paris du 30 octobre au 8 novembre. À noter que ce voyage sur les ailes de Wow Air comporte une escale. Recherche effectuée en août.

540 $

Le nouveau prix affiché lors d’une recherche effectuée 15 jours plus tard par Wow Air pour une liaison entre Montréal et Paris du 30 octobre au 8 novembre. Ce qui semble confirmer la théorie voulant que les prix augmentent lorsqu’on s’approche de la date de départ. Le prix était le même lors d’une recherche effectuée le 13 octobre.

2 escales

C’est le nombre de correspondances affichées sur le billet d’avion le moins cher pour faire l’aller-retour entre Montréal et Mexico. Le prix ? 446 $. Le vol s’effectue sur les ailes de United pour un séjour prévu du 27 octobre au 3 novembre. On parle ici de 13 heures de vol. Normalement, il faut compter six heures pour une liaison directe entre la métropole et la capitale mexicaine. Il existe également un billet au même prix ne comportant qu’un seul arrêt. Le trajet est toutefois encore plus long avec un total de 16 heures… Recherche effectuée le 13 octobre.

229 $

Voilà la somme qu’il faut ajouter – sur les ailes de Wow Air – si l’on veut enregistrer une valise et monter à bord de l’appareil avec un bagage qui surpasse les dimensions d’un sac à main. Ces frais s’appliquent sur un vol aller-retour entre Montréal et Reykjavik. Le prix des bagages peut varier selon la destination.

490 $

Alerte reçue de Yulair – site qui diffuse les meilleurs prix de billets d’avion – indiquant que des billets aller-retour entre Montréal et Bogotá étaient offerts au prix de 490 $ en février sur les ailes de Delta. Voilà une bonne façon de se laisser surprendre par une destination. En janvier, le meilleur tarif est de 580 $, alors qu’il s’élève à 608 $ en avril.

705$

C'est le prix trouvé grâce à l'application Hopper pour un vol entre avec escale Montréal et Paris du 19 au 25 novembre avec Turkish Airlines. Le meilleur tarif déniché sur googleflight s'élevait à 781$ sur les ailes d'Air France (pour un vol direct, en revanche).

Des sites à consulter : 

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