Birmanie

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Nombre d’années dans l’armée que devront servir les Birmans de 18 à 35 ans et les Birmanes de 18 à 27 ans. La junte militaire, au pouvoir depuis trois ans, a annoncé samedi l’instauration d’un service militaire, alors qu’elle peine à réprimer la résistance armée à son coup d’État.

Présidentielle de 2024

Trump menace de ne pas défendre les pays de l’OTAN

Donald Trump s’est félicité samedi de l’échec du projet de loi sur l’aide à l’Ukraine et l’immigration. En cas de réélection, il a menacé de ne plus garantir la protection de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) face à la Russie et promis une vague massive d’expulsions à la frontière. L’ancien président américain reproche régulièrement à ses alliés de l’OTAN de ne pas financer suffisamment l’institution. Lors d’un rassemblement en Caroline du Sud, M. Trump a rapporté une conversation avec un des chefs d’État de l’OTAN, sans le nommer. « Un des présidents d’un gros pays s’est levé et a dit : “Eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu’on est attaqués par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?” », raconte le milliardaire avant de révéler sa réponse : « Non, je ne vous protégerais pas. En fait, je l’encouragerais [la Russie] à vous faire ce qu’elle veut. Vous devez payer vos dettes. » « Encourager l’invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé », a réagi le porte-parole de la Maison-Blanche, Andrew Bates, dans un communiqué publié samedi soir. M. Trump s’est aussi de nouveau emparé du dossier brûlant de l’immigration. « Nous lancerons la plus grande opération d’expulsion nationale de l’histoire des États-Unis », a-t-il affirmé.

— Agence France-Presse

Guerre en Ukraine

« Une rivière de feu » fait sept morts à Kharkiv

Sept personnes, dont trois enfants (6 mois, 4 ans, 7 ans), ont été tuées samedi lors d’une frappe nocturne de drones russes sur une station-service à Kharkiv, qui a déversé une « rivière de feu » dans une rue et détruit une quinzaine de maisons. Selon les autorités locales, cette attaque a touché une station-service et provoqué le déversement de carburant enflammé, l’incendie couvrant rapidement un large périmètre et conduisant à l’évacuation d’une cinquantaine de personnes. « Ma belle-mère a appelé, elle a dit que ça brûlait […] Puis elle a rappelé et a commencé à crier que les flammes s’étaient propagées à la maison. Nous avons entendu les derniers cris et c’est tout, elle n’a plus donné signe de vie », a raconté Natalia, une proche de victimes. Oleksandre Lagoutine est lui resté en vie en parvenant à fuir les flammes. « Il y a eu un boum, ça a pris feu, et en cinq minutes nous avons eu une rivière de feu », témoigne-t-il. Ailleurs en Ukraine, deux personnes ont été tuées et deux autres blessées lors d’une frappe russe sur le village de Veletenske, à quelques kilomètres au sud-est de Kherson. — Agence France-Presse

Sénégal

Deux jeunes tués dans la violente répression des manifestations

Le Sénégal, secoué depuis plusieurs jours par le report sine die controversé de l’élection présidentielle, s’est enfoncé samedi dans la crise après la répression de manifestations au cours desquelles deux jeunes hommes ont été tués. La répression violente des manifestations d’ampleur contre le report des élections vendredi a suscité une vague d’indignation dans l’opposition. Le pays a d’abord été vivement ému par la mort, dans la ville historique de Saint-Louis (Nord), d’Alpha Yoro Tounkara, 22 ans, étudiant en deuxième année de licence de géographie. Des centaines d’étudiants de l’Université Gaston Berger, où il étudiait, ont veillé dans la nuit de vendredi à samedi, priant pour lui. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues, mais une enquête a été ouverte. Puis la dispersion des manifestations a fait une deuxième victime : Modou Gueye, 23 ans. Il était marchand ambulant à Colobane, un quartier animé de Dakar, où il vendait des maillots et des drapeaux. Dans la capitale, la police a fait un usage abondant de gaz lacrymogènes pour tenir à distance les personnes qui cherchaient à se rassembler sur la place de la Nation et a même utilisé des balles réelles. — Agence France-Presse

Hongrie

Une grâce controversée fait tomber la présidente Novák

Séisme politique en Hongrie : la présidente Katalin Novák, une proche de Viktor Orbán, a démissionné samedi après l’indignation provoquée par sa décision de gracier un condamné impliqué dans une affaire de pédocriminalité. Quasiment au même moment, Judit Varga, une autre alliée du premier ministre Orbán, a annoncé son « retrait de la vie publique » pour avoir donné son aval à la décision en tant que ministre de la Justice. La polémique a été provoquée par le pardon accordé en avril 2023, à l’occasion de la visite du pape François à Budapest, à un ancien directeur adjoint d’un foyer pour enfants, condamné en 2022 à plus de trois ans de prison pour avoir couvert les agissements de son supérieur. Depuis cette révélation la semaine dernière par le site d’investigation 444, la colère montait dans le pays. Des manifestants s’étaient rassemblés vendredi soir, à l’appel de l’opposition devant le palais présidentiel, et trois des conseillers présidentiels avaient quitté leur poste. Katalin Novák, provisoirement remplacée par le président du Parlement, Lászlo Kövér, était « la femme la plus influente de la vie publique » du pays l’an dernier, selon le magazine Forbes. — Agence France-Presse

République démocratique du Congo

Conflit au Nord-Kivu : 17 morts chez les forces progouvernement

Au moins 17 personnes dans les rangs des forces gouvernementales et de leurs alliés – locaux et étrangers – ont été tuées mercredi dans des combats contre les rebelles du Mouvement du 23 mars dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La province du Nord-Kivu est le théâtre depuis plus de deux ans d’une rébellion menée par le M23 qui, avec le soutien d’unités de l’armée du Rwanda voisin, s’est emparé de vastes pans de territoire. Les forces armées de la RDC (FARDC), alliées à des groupes armés dits patriotes et à deux sociétés militaires privées étrangères, tentent de reprendre les zones occupées. Une intensification des combats depuis le début de la semaine a poussé des milliers de civils paniqués à fuir Sake, cité considérée comme stratégique, pour échapper aux bombardements. Selon un rapport des FARDC, 13 de leurs hommes y ont été tués et 15 autres y ont été blessés mercredi. Ce rapport fait aussi état de « deux morts » chez les groupes patriotes et d’« au moins deux morts » chez les mercenaires. Ce bilan est largement sous-évalué, selon ce même document. — Agence France-Presse

Pakistan

Une victoire surprise de l’opposition plonge le pays dans le chaos

Le parti de l’ancien premier ministre pakistanais emprisonné Imran Khan a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections législatives de la semaine dernière, infligeant une sévère réprimande aux puissants généraux du pays et plongeant le système politique dans le chaos.

Alors que les dirigeants militaires espéraient que ces élections mettent un terme aux troubles politiques qui agitent le pays depuis l’éviction de M. Khan en 2022, elles l’ont au contraire plongé dans une crise encore plus profonde, selon les analystes.

Jamais auparavant dans l’histoire du pays un homme politique n’avait connu un tel succès lors d’une élection sans le soutien des généraux et encore moins après avoir affronté leur poigne de fer.

Au terme du scrutin de jeudi, les candidats du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), semblaient remporter environ 97 sièges à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement, a rapporté samedi la commission électorale du pays.

Le parti préféré des militaires, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), dirigée par Nawaz Sharif, trois fois premier ministre, a remporté au moins 73 sièges, selon la commission. Seuls sept sièges n’ont pas été comptabilisés, ce qui n’est pas suffisant pour modifier les résultats tels qu’ils ont été annoncés par la commission.

Vers un gouvernement de coalition

Alors que les candidats alignés sur M. Khan devaient constituer le groupe le plus important au Parlement, ils n’ont pas obtenu la majorité simple, ce qui a déclenché une course entre les partis de MM. Khan et Sharif pour gagner d’autres législateurs et mettre en place un gouvernement de coalition.

Le succès du parti de M. Khan a été un bouleversement dans une élection que les militaires pensaient être une victoire facile pour M. Sharif. Avant les élections de la semaine dernière, les puissants généraux pakistanais avaient emprisonné Khan, arrêté les candidats qui lui étaient alliés et intimidé ses partisans afin d’éliminer son parti de la compétition ; c’est du moins ce qu’ils pensaient.

Au contraire, les résultats des élections ont confirmé que M. Khan reste une force redoutable dans la politique pakistanaise, malgré son éviction de la course et l’emprisonnement qui a suivi.

Le scrutin a également montré que la stratégie de M. Khan, qui consiste à prêcher la réforme et à s’en prendre à l’armée, a trouvé un écho profond auprès des Pakistanais, en particulier des jeunes, qui sont désillusionnés par le système politique.

Imran Khan, ancienne vedette du cricket devenue politicien populiste, a été condamné à 34 ans de prison au total après avoir été reconnu coupable dans quatre affaires distinctes, notamment de divulgation de secrets d’État et de mariage illégal, des accusations qu’il a qualifiées de politiquement motivées.

— The New York Times

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