Horloge de l’apocalypse

90 secondes

Il est minuit moins 90 secondes et cela signifie que l’humanité n’a jamais été aussi proche d’un cataclysme planétaire : c’est ce qu’a annoncé mardi, en citant notamment la guerre en Ukraine, le groupe de scientifiques gérant l’horloge de l’apocalypse, qui surveille non pas le temps mais la fin des temps. (AFP)

Cameroun

« Les processus de paix sont toujours compliqués »

Le gouvernement du Cameroun affirme n’avoir jamais demandé l’aide du Canada, mais la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, n’en démord pas : Ottawa a été bel et bien été « approché » pour organiser des pourparlers de paix, et veut toujours négocier un accord. « Les processus de paix sont toujours compliqués […] notre objectif est de faire en sorte de jouer un rôle positif et d’appeler les parties à la table de négociation », a indiqué lundi la ministre en marge d’une retraite du Cabinet fédéral, à Hamilton. « Nous avons été approchés par le gouvernement camerounais, et nous avions également un représentant de l’ONU présent lors de la médiation », a ajouté Mme Joly. Pourtant, René Sadi, ministre camerounais de la Communication, a indiqué que le Cameroun « n’a confié à aucun pays ou entité extérieurs, un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise ». Des années de combats ont déplacé près de 800 000 Camerounais, alors que l'on dénombre plus de 6000 personnes tuées depuis 2017.

— D’après La Presse Canadienne

Royaume-Uni

Londres perd la trace de 200 mineurs non accompagnés

Deux cents migrants mineurs non accompagnés qui étaient hébergés dans des hôtels par le gouvernement britannique restent portés disparus, a déclaré mardi le gouvernement britannique, accusé par un parti de l’opposition de les avoir « abandonnés ». Le secrétaire d’État à l’Immigration, Robert Jenrick, a été interrogé au Parlement à la suite d’informations du journal The Observer citant un lanceur d’alerte évoquant des enlèvements de mineurs devant un hôtel d’hébergement d’urgence à Brighton, sur la côte sud de l’Angleterre. M. Jenrick a indiqué que 4600 mineurs non accompagnés avaient été accueillis dans des hôtels depuis juillet 2021, alors que le nombre record de traversées illégales de la Manche met le système d’asile britannique sous une intense pression. Il a précisé que 440 signalements de disparitions avaient été effectués, et « 200 enfants » manquent toujours à l’appel; 13 d’entre eux ont moins de 16 ans, et une seule est une fille. — Agence France-Presse

Brésil

Ouverture d’une enquête pour « génocide » contre les Yanomami

La police brésilienne a ouvert une enquête pour « génocide » après la publication de données officielles faisant état de la mort en 2022 d’une centaine d’enfants de moins de 5 ans dans le territoire indigène yanomami, a annoncé mardi le ministre de la Justice. « Nous considérons qu’il y a des indications très fortes d’un refus d’assistance alimentaire et sanitaire à ces populations indigènes », a affirmé le ministre Flavio Dino à CNN Brésil. L’enquête, qui vise des agents publics et des responsables du secteur de la santé dans le territoire indigène, portera également sur des allégations de crimes environnementaux et de détournement de ressources publiques. Parmi les causes de décès, des pneumonies, des diarrhées et des gastro-entérites, probablement d’origine infectieuse, ainsi que des hémorragies ou une malnutrition sévère. Par ailleurs, le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva a limogé 43 militaires de la Funai (Fondation nationale des peuples indigènes) qui avaient été nommés sous l’administration Bolsonaro et sont soupçonnés d’avoir failli à leur tâche de protéger les droits des peuples autochtones. Quelque 30 400 autochtones vivent dans les terres yanomami, à cheval sur les États Roraima et Amazonas, mais également dans une partie du Venezuela voisin. — Agence France-Presse

France

47 ressortissants détenus dans des camps en Syrie rapatriés

La France, sous pression d’organisations internationales et des familles, a procédé mardi au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants qui étaient détenus dans les camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie, mettant définitivement fin à sa politique du « cas par cas ». « Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médico-social », a précisé le ministère français des Affaires étrangères, qui a piloté cette opération. Et les adultes sont désormais aux mains des autorités judiciaires compétentes. Il s’agit du troisième rapatriement d’ampleur après celui du 5 juillet 2022, quand la France avait rapatrié 16 mères et 35 mineurs, et celui du 20 octobre, qui avait permis le retour de 15 femmes et 40 enfants. Les femmes et enfants rapatriés mardi, proches de djihadistes du groupe État islamique (EI), se trouvaient dans le camp de Roj sous administration kurde, à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque. — Agence France-Presse

Mauritanie

L’ex-président arrêté à la veille de son procès

La justice mauritanienne a fait arrêter mardi après-midi l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à la veille du procès où il devra répondre d’accusations d’avoir abusé du pouvoir afin d’amasser une fortune immense, a indiqué un de ses avocats. Après lui avoir demandé de se présenter à la police, ce que ses avocats ont refusé, les policiers « sont venus le chercher chez lui » à Nouakchott avec un mandat, a dit à l’AFP Me Ciré Cledor Ly. Il devait donc passer la nuit en détention avant l’ouverture de son procès mercredi matin, a ajouté l’avocat. Son arrestation a eu lieu sans incident, a-t-il dit. Une dizaine d’anciens premiers ministres et ministres et des hommes d’affaires, co-accusés dans cette affaire, ont également été convoqués à la police, ce qui laisse supposer que tous les mis en cause devaient être placés en détention en vue du procès, a indiqué un responsable sécuritaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat selon la pratique dans des affaires judiciaires. — Agence France-Presse

Haïti

La violence des gangs au plus haut depuis des décennies, s’alarme l’ONU

La violence des gangs et l’urgence humanitaire ont atteint des niveaux « jamais vus depuis des décennies » en Haïti, s’est alarmée mardi l’ONU, insistant sur la nécessité d’envoyer une force internationale, requête sur table du Conseil de sécurité depuis trois mois sans résultat.

« La violence liée aux gangs a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les meurtres et les kidnappings ont augmenté pour la quatrième année consécutive », a déclaré Helen La Lime, émissaire de l’ONU dans ce pays pauvre des Caraïbes, en présentant devant le Conseil de sécurité le dernier rapport du secrétaire général Antonio Guterres.

« En 2022, 1359 kidnappings ont été enregistrés, plus du double de 2021, une moyenne de 4 par jour. Les meurtres ont également augmenté d’un tiers en un an, avec un total de 2183 », a-t-il ajouté.

La violence des gangs « fait partie de stratégies bien définies conçues pour asservir la population et étendre leurs territoires », a-t-elle souligné, dénonçant l’utilisation des viols de femmes et d’enfants comme « tactique pour répandre la peur ».

La police haïtienne est certes équipée de nouveaux véhicules blindés, notamment fournis par le Canada, mais « débordée et en manque cruel de personnel et de ressources », elle « n’a pas été en mesure, à elle seule, d’empêcher la montée alarmante de la violence des bandes organisées », souligne Antonio Guterres dans son rapport.

Violence quotidienne

Par exemple, à Cité-Soleil, dans la banlieue de la capitale, « il ne se passe pour ainsi dire pas une journée sans que des tireurs d’élite armés de fusils d’assaut tirent sans discernement sur les habitants, y compris les femmes et les enfants, que ce soit dans la rue ou dans les maisons », ajoute-t-il.

Alors « je réaffirme qu’il faut de toute urgence déployer une force armée spécialisée internationale », insiste le secrétaire général.

Une demande répétée également par l’ambassadeur d’Haïti à l’ONU Antonio Rodrigue. « L’heure est grave, il nous faut beaucoup plus d’action, il n’y a pas de place pour la lassitude », a-t-il déclaré devant le Conseil, notant que « sans sécurité, on ne peut prétendre à des élections honnêtes, transparentes et démocratiques ».

En octobre, le secrétaire général avait relayé un appel à l’aide du premier ministre Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité d’envoyer cette force. Mais sans résultat depuis : si quelques pays ont indiqué être prêts à y participer, aucun ne semble vouloir en prendre la tête.

Le Conseil a en revanche mis en place un régime de sanctions visant des chefs de gangs. Un des éléments qui peuvent « contribuer à surmonter la crise », selon Helen La Lime.

— Agence France-Presse

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