Immigration irrégulière

Kamala Harris plaide pour l’entraide et l’espoir

Guatemala — « La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison », mais le font parce qu’« ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux », a assuré lundi au Guatemala la vice-présidente américaine Kamala Harris, appelant le pays à collaborer pour s’attaquer aux causes de l’émigration irrégulière vers les États-Unis.

« Il est dans notre intérêt collectif que nous travaillions ensemble là où nous pouvons trouver la possibilité de résoudre des problèmes de longue date », a déclaré Mme Harris lors d’une table ronde avec le président guatémaltèque Alejandro Giammattei.

« La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison, ils ne veulent pas quitter l’endroit où leur grand-mère a grandi, l’endroit où ils prient, l’endroit où ils parlent leur langue et où leur culture est familière ».

— Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis

Ceux qui migrent sont « en train de fuir un danger ou parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas satisfaire leurs besoins fondamentaux », a-t-elle ajouté, soulignant le besoin de donner « un sentiment d’espoir, que l’aide est en route » dans une région durement touchée par la COVID-19 et où la violence et la pauvreté ont été exacerbées en 2020 par le passage de deux ouragans.

« L’espoir n’existe pas en soi »

Or selon Mme Harris, « l’espoir n’existe pas en soi. Il doit être associé à des relations de confiance, il doit être associé à des résultats tangibles » afin de « convaincre les gens qu’il y a une raison d’espérer en leur avenir ».

Dans un pays où près de 60 % des 17 millions d’habitants vivent dans la pauvreté, M. Giammattei a souligné la « nécessité de construire des murs de prospérité, en particulier dans les départements proches de la frontière avec le Mexique », en créant des emplois.

La première tournée internationale de la vice-présidente américaine, chargée du dossier de l’immigration irrégulière, s’inscrit dans le cadre de la promesse du président démocrate Joe Biden d’adopter une politique migratoire plus « humaine » que celle de son prédécesseur républicain Donald Trump.

Elle a ensuite adressé un message aux candidats au voyage : « Ne venez pas. Ne venez pas. Les États-Unis continueront à appliquer leurs lois et à sécuriser leurs frontières… Si vous venez à notre frontière, vous serez refoulés », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse commune.

Elle a également annoncé la création d’un groupe de travail commun sur la contrebande et la traite des êtres humains, la mise en place d’un programme visant à augmenter les possibilités économiques pour les femmes, ainsi qu’un groupe de travail anticorruption destiné à former les procureurs guatémaltèques à retracer l’itinéraire de l’argent de la corruption transnationale.

« Nous avons parlé de l’importance de lutter contre la corruption et d’avoir un système judiciaire indépendant », a souligné Mme Harris, annonçant par ailleurs l’envoi par les États-Unis de 500 000 doses de vaccins contre la COVID-19 au Guatemala.  

Le nombre de migrants sans papiers arrêtés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis a atteint en avril son plus haut niveau depuis 15 ans. 

Parmi ces plus de 178 600 migrants, dont des mineurs arrivés seuls, 82 % venaient du Mexique et du « triangle nord » de l’Amérique centrale – Guatemala, Honduras et Salvador.

Mardi, la vice-présidente sera au Mexique pour rencontrer le président Andrés Manuel López Obrador.

Maladie d’Alzheimer

Un nouveau médicament autorisé

Washington — Le régulateur américain a annoncé lundi autoriser un nouveau médicament contre la maladie d’Alzheimer, pour la première fois en près de deux décennies.

Nommé Aduhelm et produit par l’entreprise pharmaceutique Biogen, il s’agit du « premier traitement approuvé contre la maladie d’Alzheimer depuis 2003 », a souligné l’Agence américaine des médicaments (FDA) dans un communiqué.

Surtout, c’est le premier dirigé contre le mécanisme de la maladie même, « la présence de plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau », et non seulement les symptômes qu’elle entraîne, a-t-elle ajouté.

« Nous nous réjouissons de cette décision historique », a réagi l’organisation américaine Alzheimer Association. « C’est le premier médicament approuvé par la FDA qui ralentit le déclin dû à la maladie », a déclaré dans un communiqué son président, Harry Johns.  

En novembre, un comité d’experts s’était pourtant prononcé contre une autorisation de ce traitement, jugeant qu’il n’avait pas suffisamment fait preuve de son efficacité. Un avis non contraignant, mais dont il est rare que la FDA s’affranchisse.

Le comité avait étudié les données de deux études : un grand essai clinique avait conclu que le médicament des laboratoires Biogen était efficace, tandis qu’un autre avait donné des résultats négatifs.

Mais « la FDA a déterminé qu’il existe des preuves substantielles que l’Aduhelm réduise les plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau et que la réduction de ces plaques soit raisonnablement susceptible d’entraîner d’importants bénéfices pour les patients », a-t-elle déclaré.

L’Agence a ainsi « conclu que les bénéfices […] surpassent les risques » de la prise de ce médicament, a-t-elle ajouté.

La FDA a par ailleurs utilisé une procédure accélérée qui ne confère au produit qu’une autorisation conditionnelle, une possibilité qui n’avait pas été étudiée par le comité.

« La FDA demande à Biogen de conduire des essais cliniques post-autorisation pour vérifier les bénéfices cliniques du médicament », a ainsi précisé le régulateur américain. « Si le médicament ne fonctionne pas comme prévu, nous pourrons prendre des mesures pour le retirer du marché. »

Lueur d’espoir

Près de 6 millions d’Américains vivent avec l’alzheimer, qui constitue la sixième cause de décès aux États-Unis. La maladie vole peu à peu la mémoire aux patients atteints, qui lors des dernières phases de la maladie ne peuvent plus effectuer les tâches quotidiennes ou tenir de conversations.

« Le besoin de traitement est urgent », a martelé la FDA. « Je pense que nous avons clairement entendu de la part des patients qu’ils sont prêts à accepter une certaine incertitude pour avoir accès à un médicament qui pourrait produire des effets significatifs », a argumenté lors d’un point de presse Peter Stein, responsable au sein de l’Agence.

Le coût du produit reviendra à environ 56 000 $ US (67 500 CAN) par an pour un Américain de poids moyen, a annoncé l’entreprise lundi, et son remboursement dépendra de la couverture santé à laquelle chaque patient a souscrit.  

Le médicament utilise une molécule baptisée aducanumab. Il s’agit d’anticorps monoclonaux qui visent à dissoudre les agrégats de cette protéine, la bêta-amyloïde, qui s’accumule et crée des plaques dans les tissus cérébraux des patients atteints d’alzheimer.

Cette cible est l’une des principales pistes explorées par la recherche contre cette pathologie dégénérative.

Mais les études sur des traitements ont subi ces dernières années revers sur revers, et aucun remède permettant une guérison n’existe à ce jour.

C’est pourquoi ce médicament, administré toutes les quatre semaines par intraveineuse, a été vu comme une lueur d’espoir.  

Mais conformément au grand débat qui agite la communauté scientifique autour de ce traitement, certains experts ont lundi tempéré l’enthousiasme.  

« Si je suis heureux que l’aducanumab ait reçu une autorisation, nous devons être clairs sur le fait qu’au mieux, ce médicament aura un bénéfice marginal qui aidera uniquement certains patients choisis avec soin », a déclaré John Hardy, professeur en neuroscience au University College de Londres. « Nous aurons besoin de meilleurs médicaments à l’avenir. »

Pour la responsable scientifique de la Alzheimer Association, c’est justement ce vers quoi l’autorisation de la FDA va permettre de tendre : « L’histoire a montré qu’une autorisation d’un premier médicament d’une nouvelle catégorie stimulait le secteur, augmentait les investissements dans de nouveaux traitements et encourageait l’innovation », a déclaré Maria Carrillo, citée dans le communiqué de l’organisation.  

L’action de Biogen a bondi en Bourse lundi, montant de + 38,34 % après la clôture de Wall Street. Elle avait temporairement été suspendue dans la matinée pour éviter une trop grande volatilité.  

Traité sur le nucléaire

Washington dit ignorer les véritables intentions de l’Iran

Les États-Unis, qui négocient de manière indirecte avec l’Iran depuis deux mois pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, ont affirmé lundi ne pas savoir si Téhéran voulait vraiment revenir au respect de ses engagements. « Nous sommes toujours en train de tenter de savoir si c’est le cas », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’une audition parlementaire à Washington. L’accord international sur le nucléaire iranien a été conclu entre la République islamique et le groupe dit P5+1 – Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne – à Vienne en 2015. Il offre à Téhéran un allègement des sanctions internationales le visant en échange de garanties prouvant que l’Iran ne cherche pas à acquérir l’arme atomique. Joe Biden s’est dit prêt à revenir dans l’accord, moribond depuis que les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement en 2018, si l’Iran revient dans les clous des restrictions nucléaires. — Agence France-Presse

Mesure de l’observatoire d’Hawaii

Une concentration de CO2 dans l’air record

Malgré la pandémie de coronavirus, le taux de CO2 dans l’atmosphère a atteint en mai un sommet depuis qu’il a commencé à être mesuré il y a 63 ans par un observatoire à Hawaii, ont annoncé lundi des scientifiques en sonnant l’alarme. En mai 2021, la barre des 419 parties par million (ppm), unité de mesure utilisée pour quantifier la pollution dans l’air, a été franchie, selon l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA). Ces mesures ont été effectuées à l’observatoire de Mauna Loa, à Hawaii, dont l’emplacement en hauteur sur un volcan est idéal, où elles sont relevées depuis 1958. L’année dernière, en mai 2020, le taux relevé était de 417 ppm. « Il n’y a pas eu de signe observable dans les données des perturbations économiques mondiales causées par la pandémie de coronavirus », a souligné l’institution. Par ailleurs, d’autres preuves scientifiques indiquent que ce taux n’avait en réalité pas été atteint depuis des millions d’années.

— Agence France-Presse

Le président ukrainien invité à la Maison-Blanche

Le président américain Joe Biden a invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, a annoncé lundi son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Lors d’un échange téléphonique, M. Biden a réaffirmé à son homologue « son engagement sans faille envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face aux agressions continues de la Russie dans le Donbass et en Crimée », a déclaré dans la soirée la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki. Les deux dirigeants « ont discuté du partenariat stratégique en soutien au plan du président Zelensky pour lutter contre la corruption et mettre en œuvre un [programme] de réformes, sur la base de nos valeurs démocratiques partagées et des aspirations euroatlantiques de l’Ukraine », a-t-elle également affirmé dans un communiqué. Cette annonce survient quelques jours avant le sommet entre le président américain et le président russe Vladimir Poutine, prévu le 16 juin à Genève. — Agence France-Presse

« Renaissance » post-COVID-19

Festivités et concert géant à Central Park

New York prévoit organiser un concert géant en août, à Central Park, pour célébrer « la renaissance de New York » après la pandémie, a annoncé lundi le maire de la ville, Bill de Blasio. « On peut déjà voir la reprise […], mais nous voulons l’amplifier », a-t-il indiqué dans une vidéo, en annonçant une semaine d’évènements pour « rassembler les New-Yorkais, célébrer et soutenir notre ville ». Le « clou » de cette semaine sera « un concert géant à Central Park », a-t-il ajouté. Le maire n’a pas confirmé la date de ce concert, mais la date visée est le 21 août, selon le New York Times. Le maire a chargé le producteur Clive Davis, octogénaire qui a travaillé avec des vedettes comme Janis Joplin, Bruce Springsteen et Whitney Houston, d’organiser l’évènement, précise le journal. M. de Blasio espère pouvoir compter sur huit grandes vedettes pour un concert de trois heures présenté devant quelque 60 000 personnes.

— Agence France-Presse

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