L’entrée en vigueur lundi d’une loi en Écosse destinée à lutter contre l’incitation à la haine notamment envers les personnes transgenres a donné lieu à une polémique impliquant l’autrice J. K. Rowling, fervente opposante au texte, qui a reçu le soutien du premier ministre Rishi Sunak.
La nouvelle loi vient renforcer la législation existante et élargit le délit d’incitation à la haine notamment à la transidentité.
Les femmes ne sont pas concernées par le nouveau texte, mais le gouvernement indépendantiste a promis une prochaine loi dédiée pour lutter contre la misogynie.
Au premier jour de son entrée en vigueur lundi, les détracteurs de la loi ont mis en avant les risques qu’elle représente, selon eux, pour la liberté d’expression.
Liberté d’expression
Le premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak a estimé que nul ne doit être poursuivi pour « énoncer de simple faits sur la biologie ». « Nous croyons en la liberté d’expression dans ce pays, et les conservateurs la protègeront toujours », a-t-il déclaré auprès du quotidien Daily Telegraph.
L’autrice de la saga Harry Potter a estimé que « la législation est grand ouverte aux abus de la part de militants qui veulent réduire au silence celles d’entre nous qui dénoncent les dangers de supprimer les espaces réservés aux femmes », dans une série de messages sur X où elle cite des cas de personnes transgenres condamnées pour viol ou agression sexuelle sur des femmes ou des jeunes filles.
« Il est impossible de décrire précisément ou s’attaquer à la réalité de la violence et de la violence sexuelle commise à l’encontre des femmes […] sauf si on a le droit d’appeler un homme un homme », a poursuivi J. K. Rowling, qui s’est exprimée ces dernières années de manière très virulente en faveur des droits des femmes, qu’elle a opposés parfois à la cause des militants transgenres.
« Liberté d’expression et de croyance sont terminées en Écosse si la description précise du sexe biologique » est vue comme une infraction pénale, a-t-elle ajouté, disant son impatience d’être arrêtée si ces propos sont jugés comme tombant sous le coup de la nouvelle loi.
Le premier ministre écossais dénonce la « désinformation »
« Très fier » du texte, le premier ministre écossais Humza Yousaf s’est quant à lui dit « très confiant dans la capacité de la police écossaise » à le mettre en œuvre « comme il se doit », face aux craintes exprimées.
Le dirigeant écossais a en outre dénoncé de manière répétée la « désinformation » qui règne, selon lui, autour de cette législation, dont il met en avant les garanties pour protéger la liberté d’expression et lutter contre les poursuites abusives.
— Agence France-Presse