COMMANDITÉ
Carnet de voyage

Le Portugal à vélo

Rouler entre vignobles et oliveraies, puis entre palais médiévaux et collines verdoyantes : c’est ce que l’arrière-pays portugais réserve aux adeptes de bikepacking et de cyclotourisme. Récit d’un périple de vélo — entre filles — dans la superbe région de l'Alentejo.

Ariane Archambault a de la chance d’avoir trouvé chez Julie de la Rocq une complice d’aventures, et vice-versa. « On adore toutes les deux le plein air et, surtout, on a le même niveau d’habiletés physiques, mentionne Ariane. On a le même niveau en vélo, en rando ; on n’a jamais fait de la course ensemble, mais je suis sûre qu’on court à la même vitesse ! »

Lorsque Julie a lancé l’idée — un peu sur un coup de tête — de faire un voyage de cyclotourisme au Portugal, il n’en fallait pas plus pour convaincre son amie de réserver son billet d’avion elle aussi.

Itinéraire

450 km | 3500 m de dénivelé | 6 jours

Pédaler matin, midi et soir

Pendant plusieurs mois, les cyclistes se sont préparées à relever le défi. « Du mois d’avril jusqu’à notre départ, en novembre, on se rendait au travail à vélo ; on allait rouler sur Camillien-Houde ; on faisait des entraînements et de longues sorties la fin de semaine », se rappelle Julie. En vue du voyage, les deux mordues de vélo ont bâti leur endurance, se mesurant à des distances et à des dénivelés de plus en plus exigeants.

Or, malgré cette préparation physique, le Portugal et sa topographie allaient leur réserver quelques surprises…

Portugal, terre de vélo

Destination vélo exceptionnelle, le cœur du Portugal combine paysages pittoresques et villages charmants. Si les côtes portugaises n’atteignent pas les hauteurs des fameux cols français, elles promettent néanmoins des montées qui « piquent ».

Le premier jour, le peloton formé d’une vingtaine de cyclotouristes, appartenant au collectif Les Limettes, s’est élancé sur un interminable faux plat de gravelle. « Nous nous étions essentiellement entraînées sur route; pas sur le sable, la boue, la gravelle et les pavés », relate Julie. Ces quelques dizaines de kilomètres initiatiques dans les terres portugaises se présentaient donc comme une courbe d’apprentissage.

« Tu tombes, tu as les genoux en sang, les jambes écorchées, et là, tu te dis : c’est la première journée. Comment je vais passer à travers les cinq prochaines ? »

— Julie de la Rocq

Repousser ses limites

C’est peut-être ça, justement, la beauté d’un tel voyage : chaque étape apporte un tout autre lot de paysages, de défis… et d’accomplissements. « C’est ultraquétaine ce que je vais dire ! dit Ariane en riant. Mais il y a quelque chose de tellement beau qui vient avec la sortie de sa zone de confort, avec le dépassement de soi… » Étant diabétique de type 1, la sportive a dû composer sur la route avec les aléas de ce problème de santé : « Pour moi, c’était la preuve que je suis capable d’accomplir tout ce que je veux. »

C’est dans cet état d’esprit que les deux grandes amies ont franchi, ensemble, les derniers kilomètres de l’aventure. « Après avoir roulé dans la ruralité portugaise pendant des jours, entre les fermes et loin des foules, on s’est retrouvées à Evora, en ville, entre les voitures, pour les derniers kilomètres de l’itinéraire » raconte Ariane.

Voyager autrement

Malgré les chutes, les ascensions qui font chauffer les cuisses et les routes pavées qui deviennent presque meurtrières sous la pluie, Julie et Ariane gardent de l’expédition un souvenir mémorable.

« Je dirais même que ça redéfinit ma façon de voyager. À vélo, tu voyages autrement, tu empruntes les petites routes et tu arrêtes à des endroits que les grands circuits touristiques ne te permettent pas de voir. »

— Ariane Archambault

Ville coup de cœur

Julie : Monsaraz, une ville tout en hauteur où on est arrivées juste à temps pour voir le coucher de soleil. On le méritait, après la journée qu’on avait eue !

Meilleur souvenir culinaire

Ariane : Les olives ! (rires) On mange tard au Portugal, on était toujours les premières arrivées au resto. Dès que les olives et les petites assiettes à partager arrivaient, on se lançait.

Plus gros fou rire du voyage

Ariane : Il y en a eu tellement ! Mais je pense que c’était ça, la beauté de le faire ensemble : le faire avec quelqu’un qui est capable d’insuffler de la légèreté à l’expérience… même quand tu sens que tu es au bout de ta vie.

Un conseil à l’intention du ou de la cyclotouriste novice

Julie : Julie : Le voyage de vélo organisé est une bonne porte d’entrée. Avec notre guide, Fiona, de Paradise Cycling Club, on a été prises en charge de A à Z. C’était le gros luxe ! C’est rassurant, pour une première expérience.

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