Opinion

Appui de six ex-premiers ministres à la motion unanime sur la loi 101

Le 24 novembre dernier, l’Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité une motion qui réaffirmait que la protection de la langue française est essentielle et prioritaire en tout temps et que la Charte de la langue française doit s’appliquer aux entreprises de compétence fédérale au Québec. Aujourd’hui, au moment où nous traversons une grave crise sanitaire dont les conséquences culturelles, sociales et économiques marqueront l’avenir, nous voulons joindre nos voix à celles des élus de l’Assemblée nationale. Les fonctions que nous avons occupées nous ont placés au cœur de la promotion et de la défense de la francophonie en Amérique, une responsabilité unique et une situation fragile qui exigeront de tous les élus une vigilance de tous les instants.

Pierre Marc Johnson

Daniel Johnson

Lucien Bouchard

Jean Charest

Pauline Marois

Philippe Couillard

Motion adoptée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale le 24 novembre 2020

« Que l’Assemblée nationale rappelle que la seule langue officielle du Québec est le français ;

« Qu’elle rappelle également que la cohésion de la nation québécoise passe avant tout par la vitalité de notre langue commune, le français ;

« Qu’elle reconnaisse que la langue française est en déclin au Québec ;

« Qu’elle constate que ce déclin s’observe dans plusieurs sphères de la société, notamment sur le marché du travail, dans les commerces ou au sein de nos établissements d’enseignement supérieur ;

« Qu’elle réitère que l’État du Québec doit être exemplaire en matière d’utilisation du français, notamment les entités de l’Administration, comme les ministères et organismes, ainsi que les municipalités ;

« Qu’elle trouve absolument inacceptable qu’il soit de plus en plus difficile pour les Québécoises et les Québécois de faire respecter leurs droits fondamentaux garantis par la Charte de la langue française, comme le droit d’être servi et informé en français ou le droit de travailler en français ;

« Qu’elle réaffirme que la langue française est un vecteur fondamental d’intégration des nouveaux arrivants et que l’État québécois doit intégrer, en français, les personnes immigrantes ;

« Qu’elle prenne acte du fait que la protection et la promotion de la langue française sont des responsabilités historiques du gouvernement du Québec ;

« Qu’elle reconnaisse que ces constats commandent des actions fortes de la part du gouvernement du Québec, lesquelles passent notamment par la réouverture de la Charte de la langue française, par son actualisation et par le renforcement de plusieurs de ses dispositions ;

« Qu’elle affirme que ces actions doivent nécessairement se faire dans le respect des droits des Québécois d’expression anglaise, qui sont des citoyens à part entière, et sans mener à une réduction des services qui leur sont offerts dans leur langue ;

« Qu’elle affirme que la Charte de la langue française doit s’appliquer aux entreprises de compétence fédérale au Québec et exige du gouvernement du Canada qu’il s’engage formellement à travailler avec le Québec afin d’assurer la mise en œuvre de ce changement ;

« Enfin, considérant la situation de la langue française au Québec, que l’Assemblée nationale appuie la volonté du gouvernement du Québec de procéder à une importante réforme de la Charte de la langue française afin d’assurer la protection et le rayonnement de notre langue nationale. »

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