Tarifs d’électricité

Pas de garantie de la part de Legault

Le gouvernement de François Legault a refusé de prendre l’engagement que le contrat conclu par Hydro-Québec avec l’État de New York ne fera pas augmenter les tarifs d’électricité au Québec. Le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault, voulait faire ajouter cette assurance à la motion présentée par le gouvernement à l’Assemblée nationale pour souligner cette entente historique, ce qui a été refusé. À la suite de cette annonce, Hydro-Québec a dit qu’elle n’écarte pas la possibilité de construire d’autres centrales et admet que tout nouvel approvisionnement a un impact sur ses tarifs, s’inquiète le député. Hydro-Québec s’est engagée à fournir 10,5 térawattheures d’électricité à New York pendant 25 ans, ce qui constitue le plus important contrat d’exportation de son histoire. — Hélène Baril, La Presse

Biotechnologies en santé animale

Québec accorde un prêt de 5 millions à EVAH Corp.

L’entreprise de biotechnologies québécoise en santé animale EVAH Corp. obtient l’appui du gouvernement du Québec pour développer des vaccins destinés aux porcs et à la volaille qui, espère-t-elle, remplaceront l’utilisation massive des antibiotiques.

EVAH Corp. a reçu un prêt de 5 millions de dollars par l’entremise du programme BioMed Propulsion qui lui permettra de développer non pas une, mais bien quatre technologies en santé animale.

« C’est rare, les sociétés capables de développer des technologies en parallèle et qui ont une approche internationale », raconte avec enthousiasme en vidéoconférence le président de l’entreprise, Michel Fortin, alors qu’il se trouve en Europe pour rencontrer des investisseurs. « Ça prend de grandes ressources, et le soutien que nous avons du gouvernement va nous permettre de devenir à long terme un moulin à technologies. »

Avec le campus de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe, le positionnement international du Québec en santé animale est appréciable, a expliqué au téléphone le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon. Les sciences de la vie font partie des créneaux importants du Québec, a-t-il ajouté.

« J’étais déçu quand je suis arrivé au gouvernement de voir qu’on avait perdu le momentum depuis plusieurs années. Aujourd’hui, je suis intéressé par les sciences de la vie, car il y a beaucoup de médecine personnalisée pour les humains et les animaux. Et on a aussi l’intelligence artificielle qui va jouer un rôle. On a donc les ingrédients qui nous permettent de reprendre le terrain perdu. »

Diminuer les antibiotiques

Fondée en 2020, EVAH Corp. développe des solutions de rechange aux antibiotiques qui pourront contrer la résistance aux médicaments et améliorer la santé des animaux destinés à l’alimentation.

Des chercheurs de l’entreprise travaillent actuellement à Saint-Hyacinthe sur un vaccin contre une forme de diarrhée chez les porcs ainsi qu’au développement d’un additif alimentaire qui remplacerait les antibiotiques. En collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), à Québec, d’autres employés se concentrent sur un vaccin qui est destiné à la volaille et qui vise à prévenir les maladies de type E. coli pendant qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, on développe un nouveau traitement qui tue les parasites chez les saumons.

Ancien président du conseil de BIOQuébec, Michel Fortin a une vaste expérience dans le domaine de la santé animale, une industrie mondiale en forte croissance. Pendant 15 ans, ce comptable de formation a été à la tête de Prevtec Microbia, qu’il a vendue pour 100 millions de dollars en 2019 à l’entreprise américaine Elanco.

« C’est sûr que les technologies scientifiques sont au cœur de nos activités, mais les contacts qu’on a pu développer avec les années, les liens que nous avons avec cinq multinationales, qui ont 80 % du marché dans notre industrie, font en sorte qu’aujourd’hui, on peut aller beaucoup plus loin. C’est ce qui fait de nous un partenaire que les gens vont vouloir avoir. »

—  Michel Fortin, ex-président du conseil de BIOQuébec

Michel Fortin explique que ces multinationales (Zoetis, Elanco, Boehringer Ingelheim Animal Health, Merck Animal Health et Ceva) font appel à des collaborateurs à l’externe pour la recherche et le développement de produits qui pourront éventuellement leur servir.

Or, l’entrepreneur ne s’en cache pas. Son modèle d’affaires vise à multiplier les technologies, à amener ses produits en phase 3, à les faire approuver au Canada pour ensuite les vendre à une grande société. Le long chemin vers les approbations mondiales, qu’il a déjà expérimenté avec son autre entreprise, est risqué et coûteux, soutient-il.

Les quatre technologies actuellement en phase 2 seront prêtes dans cinq à sept ans, estime l’entrepreneur. Il souhaite en ajouter de nouvelles à son portefeuille dès l’an prochain.

Des fonds de 20 millions

Pour l’instant, l’entreprise québécoise a réussi à obtenir 17 millions en financement, dont les 5 millions de BioMed Propulsion, 3 millions investis par les fondateurs et proches collaborateurs, ainsi que d’autres sommes provenant d’un investisseur privé, de partenaires stratégiques comme le producteur de veau Jafaco et le producteur espagnol de porc Grupo Fuertes. Un engagement de 3 millions supplémentaires devrait être conclu au cours du quatrième trimestre 2021.

Le programme BioMed Propulsion, créé en 2017, a pour objectif d’appuyer les entreprises à fort potentiel de croissance du secteur des sciences de la vie.

Le premier volet avait permis d’aider une dizaine d’entreprises. EVAH Corp. est la première entreprise qui bénéficie de ce deuxième volet du programme annoncé en 2020. Au moins sept projets sont actuellement étudiés par des experts, a expliqué le ministre Fitzgibbon lors de l’entretien téléphonique.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.