COVID-19

La pandémie s'accélère dans le monde

La pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 650 000 morts, poursuivait inexorablement son accélération lundi, obligeant toujours plus de pays à durcir les restrictions et à multiplier les dépistages, notamment en Europe, où la saison touristique bat son plein.

Si l’Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la région la plus touchée, devant l’Amérique du Nord, l’inquiétude est mondiale face à la COVID-19, qui continue de se répandre sur la planète avec plus de 5 millions de nouveaux cas détectés depuis le 1er juillet.

Le Fonds monétaire international a approuvé lundi une aide d’urgence de 4,3 milliards de dollars en faveur de l’Afrique du Sud, dont l’économie fragile est mise à l’épreuve par cette maladie. Ce pays compte le plus grand nombre de cas en Afrique subsaharienne (plus de 445 430, dont près de 6770 mortels).

La Belgique, un des pays qui compte le plus de morts de la COVID-19 par rapport à sa population (85 pour 100 000 habitants), a encore durci ses mesures sanitaires.

À partir de mercredi, et pour quatre semaines, le nombre des personnes que les Belges sont autorisés à voir de manière régulière passe de 15 à 5. Les évènements publics sont limités à 100 personnes à l’intérieur (contre 200) et à 200 à l’extérieur (contre 400).

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a annoncé lundi qu’il allait imposer des tests de dépistage aux voyageurs revenant de régions à risque.

Londres a de son côté décidé de soumettre depuis dimanche les passagers en provenance d’Espagne à une période d’isolement, suscitant une vive réaction des autorités espagnoles. L’Espagne est la deuxième destination touristique mondiale, derrière la France, et a clamé haut et fort être « un pays sûr ».

« C’est un coup très dur », alors que le secteur touristique « avait un espoir de pouvoir sauver les meubles en août », résumait lundi le président de la région méditerranéenne de Valence, Ximo Puig.

Certaines stations balnéaires de cette zone, comme Benidorm, comptent jusqu’à 40 % de clients britanniques.

Plages fermées

En France, les autorités, inquiètes là aussi d’un rebond des contaminations, ont ordonné la fermeture de lieux de rassemblement comme les plages, les parcs et les jardins publics la nuit dans la ville touristique de Quiberon, sur l’Atlantique.

La pandémie de COVID-19 a fait 17 morts supplémentaires depuis vendredi en France et la circulation du virus reste « soutenue », a annoncé lundi la Direction générale de la santé, qui invite les Français à rester « mobilisés » pour éviter « une reprise ».

La fédération des cinémas français a appelé le gouvernement à l’aide face au faible nombre de films distribués pour l’instant en salle. En revanche, les foires et les salons professionnels, annulés ou reportés, vont pouvoir reprendre à partir du 1er septembre en France.

Le trafic aérien à Paris ne retrouvera son niveau de 2019 qu’« entre 2024 et 2027 », a fait savoir lundi le PDG d’ADP, le gestionnaire des aéroports parisiens.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les mesures restreignant les voyages « doivent être prises en conjonction avec d’autres mesures ». Pour le DMichael Ryan, directeur des situations d’urgence à l’OMS, « seules en tant que telles, elles ne sont pas efficaces pour limiter les mouvements du virus, qui est partout ».

« Les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre », a-t-il estimé.

Au total, la pandémie a fait au moins 650 011 morts dans le monde, sur un total de 16 323 558 cas déclarés, selon un bilan établi lundi par l’AFP.

Le hajj en format réduit

Pour la première fois de l’histoire moderne, le grand pèlerinage à La Mecque, en Arabie saoudite, se fera à partir de mercredi avec un nombre de fidèles très réduit. Seuls 10 000 Saoudiens et étrangers habitant dans ce royaume sont autorisés cette année à effectuer le hajj, contre 2,5 millions l’an dernier.

En Papouasie–Nouvelle-Guinée, le gouvernement a ordonné lundi le confinement de la capitale, Port Moresby, après la première mort confirmée due au virus.

D’autres pays comme le Venezuela et l’Algérie ont décidé de reconduire des mesures de confinement local. Au Kenya, le président Uhuru Kenyatta a annoncé l’interdiction de la vente d’alcool dans les restaurants et la prolongation d’un mois du couvre-feu nocturne pour enrayer la propagation « agressive » de la COVID-19.

L’Asie elle aussi s’inquiète d’une résurgence de l’épidémie.

Ainsi, le Viêtnam, qui pensait avoir éradiqué le virus, va suspendre les vols intérieurs ainsi que les transports publics terrestres et maritimes à destination et en provenance de la ville touristique de Da Nang, où ont été récemment signalés les premiers cas de coronavirus sur le territoire vietnamien depuis des mois.

Le port du masque en public est devenu obligatoire à Hong Kong, où les rassemblements en public de plus de deux personnes vont être interdits.

Et la Chine a fait état lundi de 61 nouveaux malades en 24 heures, la plus importante augmentation quotidienne depuis la mi-avril.

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