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Édition du 18 août 2018,
section ACTUALITÉS, écran 2
Parler d’immigration de façon responsable
Julien Nepveu-Villeneuve
Vice-président aux relations publiques et gouvernementales à l’Association du jeune Montréal
Explication
Nous croyons que les politiciens doivent utiliser l’espace public pour être la voix de groupes marginalisés et vulnérables. En tant qu’organisation, nous nous préoccupons de la manière dont on traite la question de l’immigration. Nous croyons que les immigrants ne doivent pas être utilisés comme des marchepieds pour se propulser et pour diviser dans le cadre d’une campagne électorale. Au contraire, les politiciens doivent user de leur aura pour parler de ce genre d’enjeu de façon responsable.
S’attaquer à la détresse psychologique sur les campus
Guillaume Lecorps
Président de l’Union étudiante du Québec
Explication
Nous souhaitons que les politiciens s’engagent à développer une stratégie panquébécoise pour prévenir et combattre les problèmes de santé psychologique que vivent des étudiants pendant leur parcours scolaire. Nous menons actuellement une étude à ce sujet, mais des chiffres préliminaires qui émanent d’un sondage mené à l’Université de Montréal indiquent que les troubles dépressifs et les idées suicidaires sont parfois plus élevés chez les étudiants que dans la population en général. L’isolement et la charge de travail élevée des étudiants sont des facteurs qui expliquent en partie ce phénomène.
Favoriser l’appétit pour le « repreneuriat » chez les jeunes
Pierre Graff
Président de la Jeune chambre de commerce de Québec
Explication
Avec la retraite des baby-boomers, il y aura au cours des prochaines années au Québec près de 90 000 entreprises qui devront être cédées. Le problème, c’est qu’on a seulement identifié actuellement 40 000 entrepreneurs pour racheter ces compagnies. Il y a donc un énorme manque à gagner pour la société québécoise puisque toutes ces entreprises sont créatrices de richesse, mais risquent de ne trouver personne pour les diriger. Il faut donc sensibiliser les jeunes entrepreneurs au « repreneuriat », soit prendre quelque chose d’existant et l’amener ailleurs.
Promouvoir la médecine familiale auprès de la relève
Guillaume Roy
Délégué aux affaires politiques de la Fédération médicale étudiante du Québec
Explication
Actuellement au Québec, 55 % des postes de résidence qui sont mis à la disposition des étudiants en médecine sont en médecine familiale. Malheureusement, en 2018, seulement 32 % des étudiants avaient inscrit cette spécialité comme leur premier choix. Historiquement, ce qui a toujours été gagnant pour promouvoir la médecine familiale, c’est la diversité de pratique. Les 20 dernières années ont mené les médecins de famille à faire de plus en plus un travail monotone de bureau, alors qu’ils avaient autrefois beaucoup plus de diversité de pratique et de responsabilités en milieu hospitalier, entre autres.
Favoriser le dialogue et la diversité
Clarisse Émond-Larochelle
Présidente du conseil d’administration du Parlement jeunesse du Québec (PJQ)
Explication
Les notions de diversité et de dialogue sont très importantes pour nos membres. En tant que jeunes qui travaillent à stimuler l’engagement citoyen, nous avons des attentes très élevées envers les politiciens pour qu’ils s’écoutent parler lorsqu’ils débattent et qu’ils prennent le temps d’écouter la jeunesse.
Mettre fin au sous-financement des organismes communautaires
Johanie Bouffard
Présidente de GRIS-Québec
Explication
Nous accueillons à L’Accès [en quelque sorte une maison des jeunes LGBTQ, à Québec] des jeunes émotionnellement vulnérables qui exigent parfois des soins spécialisés, notamment avec la croissance des jeunes qui se questionnent sur leur identité de genre. Nos bénévoles sont formés pour offrir un milieu de vie sain, positif et agréable, mais ils ne peuvent pas apporter de soins. Le sous-financement des organismes communautaires nous empêche d’embaucher un travailleur social, ce qui serait bien utile.
Favoriser l’accès aux terres agricoles
Julie Bissonnette
Présidente du conseil d’administration de la Fédération de la relève agricole du Québec
Explication
Le prix des terres agricoles est rendu très élevé au Québec. Pour un jeune qui veut faire grandir son entreprise, ou même en démarrer une, c’est un grand problème. En 2013, la valeur moyenne des terres était d’environ 12 000 $ l’hectare. En 2017, c’était rendu à plus de 21 000 $. L’urbanisation et l’étalement urbain font en sorte que les villes développent des projets et achètent, pour les réaliser, les plus belles terres agricoles du Québec. Ce faisant, les prix augmentent partout. Avec les spéculateurs qui se mettent également de la partie, ça devient un enjeu important pour la relève.
Investir davantage en prévention
Nicholas Legault
Directeur du Regroupement des maisons des jeunes du Québec
Explication
La prévention est un cheval de bataille pour les maisons des jeunes qui travaillent à outiller les jeunes pour qu’ils soient actifs et responsables. On parle ici de prévention tant sur le plan de la consommation que sur celui du développement de relations interpersonnelles saines. Nous croyons qu’il est temps de réinjecter de l’argent dans la prévention pour nous aider à consolider les services que nous offrons. Les maisons des jeunes sont parmi les organismes les plus sollicités, mais nous sommes placés dans une situation de sous-financement.
Mettre fin aux clauses de disparité de traitement
Daye Diallo
Président de Force Jeunesse
Explication
Force Jeunesse milite depuis sa création pour défendre les intérêts des jeunes travailleurs et pour promouvoir la notion d’équité intergénérationnelle. Encore une fois, c’est le principal enjeu que nous mettrons de l’avant au cours des prochaines semaines. Nous souhaitons notamment que les politiciens débattent de l’abolition des clauses de disparité de traitement qui existent toujours dans certaines entreprises.
Réformer le système d’aide juridique
Jonathan Pierre-Étienne
Président du Jeune Barreau de Montréal
Explication
L’accès à la justice passe par un système juridique efficace dans lequel les jeunes avocats veulent s’impliquer. Nos élus doivent investir dans le secteur public et dans le secteur privé pour réformer en profondeur le système d’aide juridique. Pour inciter les avocats à prendre des mandats, il faut revoir les tarifs et simplifier le processus de facturation.
Premier constat
Les jeunes ne pensent pas tous de la même manière
On parle souvent « des jeunes », comme s’ils formaient un groupe d’individus qui pensent tous de la même façon. Bien sûr, ce n’est pas le cas. Catherine Fournier – qui a visité 15 des 17 régions administratives du Québec pour présenter devant plus de 2000 élèves et étudiants son livre, L’audace d’agir – le dit d’emblée : il existe « une certaine conscience nationale générationnelle, [mais] elle s’exprime dans un éventail d’opinions ».
Or, ce qui unit peut-être les jeunes aux autres cohortes générationnelles, c’est le cynisme qu’ils nourrissent envers la classe politique.
« La perception que les politiciens ne respectent pas leurs promesses une fois au pouvoir pèse également très lourd dans la perception qu’entretiennent les jeunes à l’égard des élus », écrit Mme Fournier dans son rapport de tournée.
Deuxième constat
Les jeunes comprennent mal la joute politique
Quel est le travail des députés ? Peuvent-ils exprimer leurs idées ou sont-ils entièrement muselés par la ligne de parti ? Les jeunes comprennent mal des concepts clés de la vie parlementaire, estime Catherine Fournier. « C’est clair qu’il y a de la pédagogie à faire, c’est manifeste », dit-elle.
Très portés sur le numérique, ils voudraient que les partis les rejoignent davantage là où ils sont : sur les réseaux sociaux.
« [De nombreux jeunes soulignent] l’importance que les politiciens utilisent davantage les réseaux sociaux, comme Facebook, pour les rejoindre dans leur quotidien. »
« Certains proposent par exemple, poursuit-elle, un usage plus fréquent des publications sponsorisées “pour annoncer certaines nouvelles importantes” », explique la députée, qui affirme aussi qu’on lui a confié qu’il serait bien pratique de pouvoir voter par une application mobile.
Troisième constat
Les jeunes se sentent mal représentés
Où sont les jeunes à l’Assemblée nationale ? Voilà la question que se posent bien des jeunes qui se sentent exclus de la vie politique, explique Catherine Fournier.
« Quand je leur disais combien nous étions peu nombreux au parlement, ils étaient étonnés », raconte la députée.
À Montréal, « les jeunes étudiants montréalais étaient quant à eux nombreux à déplorer la faiblesse de la représentation de la diversité québécoise dans nos institutions démocratiques », écrit-elle dans son rapport.
« Certains jeunes m’ont même confié une impression voulant que “les Québécois blancs refusent de partager les postes politiques avec les Québécois d’autres origines” pour “se garder plus de pouvoir”, ce qui démontre bien “l’injustice” perçue et le potentiel de division qu’elle peut entraîner », poursuit la jeune députée.
Quatrième constat
Les jeunes sont préoccupés par l’environnement
La santé, l’éducation, l’économie, certes, mais les jeunes veulent aussi discuter d’environnement. « Ils déplorent par conséquent que l’environnement ne semble pas figurer parmi les priorités de la classe politique et que cet enjeu prend trop peu de place dans les campagnes électorales, alors que c’est leur avenir qui est en jeu », explique Catherine Fournier.
« Les fois où j’ai entendu les jeunes rencontrés au cours de ma tournée déplorer la vision à courte vue des politiciens sur les enjeux sociaux sont nombreuses. »
« La même déception, souligne-t-elle, s’est déclinée à travers les souhaits politiques exprimés. Les jeunes ont parfois l’impression que la classe politique parle beaucoup mais agit peu, le plus souvent avec une vision à court terme plutôt qu’à long terme », poursuit-elle.