« Nous voulons résoudre l’intelligence artificielle »
Pourquoi avez-vous choisi Montréal pour la suite de votre carrière ?
Je suis très excité de voir que Montréal est en train de devenir un pôle de l’intelligence artificielle. Il est assez évident qu’il y a déjà une convergence des acteurs de l’IA ici, à Montréal, et ça s’accélère à un rythme incroyable. Et je suis tellement enthousiaste à l’idée de faire partie de ce mouvement.
Quelles seront les priorités de votre laboratoire ? Sur quoi allez-vous concentrer les recherches ?
Nous plaçons la barre très haut : nous voulons résoudre l’IA. Nous voulons résoudre la question des machines qui pensent, appréhendent des problèmes, voient et communiquent. Il y a déjà une bonne concentration d’experts ici au moment où je me joins au labo, qui est déjà ouvert. Ç’a commencé avec l’acquisition [en janvier 2017] de Maluuba.
Quand on pense IA et Microsoft, on pense évidemment à l’assistant vocal Cortana. Y a-t-il d’autres utilisations que pourrait faire Microsoft des travaux de son laboratoire montréalais ?
Eh bien… Il est trop tôt pour annoncer des produits [rires] ! Mais dès que vous voyez un ordinateur être inflexible, vous avez une occasion où l’IA peut vous aider. Et je vois des ordinateurs inflexibles bien trop souvent, ce qui signifie que j’ai beaucoup de pain sur la planche.
Quel est l’état actuel de l’intelligence artificielle ? Certains experts disent que nos ordinateurs ne sont pas plus intelligents que des insectes…
C’est un mélange étrange. Il y a des tâches où l’IA est surhumaine, comme la reconnaissance d’images, où une machine fait beaucoup plus facilement ce qui demande beaucoup d’efforts à un humain. D’un autre côté, il y a des tâches simples que les machines ne peuvent faire, pas encore. Ce n’est pas qu’elles sont au niveau d’un chat ou d’un insecte, mais elles montrent un mélange fou de niveaux.
Les recherches qui seront effectuées par Microsoft à Montréal seront-elles rendues publiques ou ne serviront-elles qu’aux besoins de l’entreprise ?
Non ! C’est ce que j’appellerais des recherches de style universitaire. Ce qui signifie que vous partagez les résultats et que vous dépendez des autres.
Vous serez donc autorisés à publier des résultats ?
Absolument, pas seulement autorisés, mais encouragés. Je déménagerai moi-même à Montréal à l’été, avec ma famille. Le seul défaut de ce plan, c’est que je dois en ce moment faire des allers-retours entre Montréal et Pittsburgh et que les avions sont sans cesse en retard à cause de l’hiver…