« Manger varié », qu’est-ce que ça veut dire ?

La semaine dernière, sur à peu près toutes les tribunes médiatiques où j’ai eu la chance de m’exprimer, j’ai martelé un certain nombre de messages. D’abord, « bien manger » est vraiment plus simple que ce qu’on croit généralement. Ensuite, pour ce faire, il importe de manger le plus varié possible. Or, plusieurs m’ont écrit pour me demander comment « manger varié » se traduit concrètement. Penchons-nous donc sur la variété alimentaire et sur son intérêt pour notre santé.

Pour ne manquer de rien

D’abord, il est important de comprendre qu’on ne connaît pas toutes les molécules qui composent les aliments ni leur effet sur notre corps lorsque nous les consommons en même temps. On sait que les molécules interagissent entre elles, mais nous sommes encore aux balbutiements de ce domaine de connaissances. On peut donc croire qu’on ne connaît pas encore tous les nutriments dont nous avons besoin pour vivre en santé.

Ainsi, manger une variété d’aliments nous permet d’absorber un éventail de molécules différentes, qu’on les connaisse ou non. C’est donc la meilleure façon de s’assurer de consommer tout ce dont on a besoin et d’éviter les carences.

Pour n’abuser de rien

À l’inverse, varier notre alimentation fait en sorte qu’on évite de manger de trop grandes quantités, trop souvent, de certains composants qui pourraient être néfastes. Le dicton « C’est la dose qui fait le poison » s’avère particulièrement pertinent ici. Par exemple, on sait que le thon peut contenir du mercure, une molécule toxique chez l’être humain lorsqu’elle est consommée en trop grande quantité. Quelqu’un qui mange de ce poisson chaque jour est ainsi plus à risque qu’une personne qui en consomme une fois par semaine.

Que veut dire « variété » ?

Donc, qu’entend-on par « manger varié » ? Non, ce n’est pas de manger des croustilles au ketchup le lundi, des croustilles sel et vinaigre le mardi, des croustilles barbecue le mercredi… C’est plutôt de constituer la majorité de nos repas avec un assortiment varié d’aliments frais et peu transformés.

Les aliments ultratransformés, comme les craquelins, les croustilles, les barres tendres, les céréales à déjeuner, les boissons gazeuses, les biscuits, les gâteaux, les bonbons ou la margarine sont généralement constitués des quelques mêmes ingrédients et de leurs dérivés : maïs, blé, soya, pomme de terre, canola, canne à sucre, palmier à huile… La « diversité » de ces produits relève davantage des techniques de transformation, des additifs et des emballages.

Est-ce qu’il y a un nombre miracle pour savoir qu’on mange varié ? Non. Le but n’est pas de commencer à compter les sortes d’aliments consommés, mais plutôt de partir d’où vous êtes et d’augmenter graduellement la diversité dans votre assiette. Qui sait, vous prendrez peut-être plaisir à découvrir de nouveaux aliments !

Comment manger plus varié ?

Voici quelques trucs pour varier un peu plus le contenu de votre assiette. Cette liste n’est aucunement exhaustive, alors n’hésitez pas à me transmettre vos propres astuces !

Mangez le plus coloré possible. On veut du rouge, de l’orangé, du jaune, du vert, du mauve, etc. Ces couleurs doivent être naturelles et non provenir de colorants !

Consommez des aliments préparés selon diverses méthodes : crus, cuits à la vapeur, bouillis, rôtis, grillés, etc.

Concoctez-vous des repas différents chaque jour.

Chaque semaine, essayez de cuisiner une nouvelle recette. Si elle vous plaît, vous pourrez l’ajouter à votre banque de recettes hebdomadaires.

Inspirez-vous des cultures culinaires d’ailleurs. Ces cuisines mettent souvent à l’honneur des aliments moins communs chez nous.

Achetez un nouvel aliment que vous n’avez jamais mangé chaque semaine. Vous aurez essayé 52 nouveaux aliments à la fin de votre année. Je suis prêt à parier qu’au moins quelques-uns d’entre eux vous auront suffisamment charmé pour être intégrés à votre menu plus régulièrement.

Remplissez votre panier d’épicerie d’un échantillon d’aliments diversifiés. Par exemple, si votre famille se compose de quatre personnes, plutôt que d’acheter un gros sac d’oranges pour la semaine, vous pourriez acheter quatre oranges, quatre bananes, quatre pommes, quatre poires, quatre prunes, etc. Avec ce joli assortiment d’aliments, vous n’aurez pas le temps de vous en lasser !