Départ de Louis Robitaille

Les Olympiques tiennent à séparer les pouvoirs

Gatineau — Difficile d’en savoir plus sur les motifs qui ont mené au départ de Louis Robitaille chez les Olympiques de Gatineau après une conférence de presse où deux délégués de l’organisation se sont surtout excusés pour la confusion engendrée par les informations contradictoires des dernières semaines.

Norm MacMillan est le président et porte-parole du conseil d’administration des propriétaires du club. Daniel Brunet est le directeur des opérations.

Ils n’avaient pas tous les outils pour répondre aux nombreuses questions des médias, mercredi. Ce qu’il faut dégager de leur conférence de presse, c’est que Robitaille exerçait un pouvoir démesuré par rapport au reste de l’organigramme du club en occupant deux postes névralgiques au sein de l’organisation. Il était entraîneur-chef et directeur général, mais il avait des tentacules sur tous les départements.

Depuis trois ans, il était devenu le visage des Olympiques. Il était au centre de toutes les décisions hockey. Son départ a inévitablement provoqué un vide instantané, en plus de créer un sentiment de désorganisation chez les Olympiques.

Essentiellement, c’est pour éviter de répéter ce modèle de dépendance envers une seule personne que les Olympiques tiennent maintenant à séparer les postes de directeur général et d’entraîneur-chef.

« J’ai assisté au processus d’embauche de Louis à l’époque, a indiqué MacMillan. Nous avions rencontré 9 ou 10 personnes et nous recherchions un directeur général, mais Louis avait été tellement impressionnant en entrevue avec ses réponses et son plan. Il avait été une star. Ça avait amené les actionnaires à lui offrir les deux postes. »

« Pourquoi on veut changer ça maintenant ? Ce n’était pas une mauvaise expérience. Louis a fait du bon travail, mais quand venait le temps de prendre des décisions, il manquait un intermédiaire entre les propriétaires et les opérations hockey. »

— Norm MacMillan, président et porte-parole du conseil d’administration des propriétaires des Olympiques de Gatineau

Plusieurs contestent encore les véritables raisons du départ de Robitaille après une saison exceptionnelle qui s’est terminée dans la déception totale avec seulement huit victoires durant les séries éliminatoires.

Robitaille aurait-il conservé son poste s’il n’avait pas été balayé par les Remparts de Québec ?

« Gagne ou perds, il restait une saison au contrat de Louis Robitaille, a dit Brunet. S’il avait gagné, ça aurait pesé dans la balance. C’est sûr que d’avoir perdu en quatre matchs, c’était difficile à digérer. »

Robitaille sous le choc

Brunet a aussi déclaré qu’il était présent au Centre Slush Puppie avec l’actionnaire Jocelyn Cayer quand ils ont négocié leur « séparation mutuelle » avec Robitaille mardi matin.

« J’étais au bureau avec Jocelyn Cayer. Ce n’était pas facile comme situation. Je suis un gars de famille et un gars émotif. Quand Louis s’est fait dire qu’on se séparait de lui, il était étourdi. Il ne s’attendait pas à ça, mais tout a été fait dans les règles de l’art. Il va être payé et nous allons passer à autre chose. »

« Jean-François Fortin a été nommé directeur général par intérim et à moins que nous nommions un nouveau directeur général, c’est lui qui va choisir son entraîneur. »

— Daniel Brunet, directeur des opérations des Olympiques de Gatineau

Dans ce contexte, avec le repêchage de la LHJMQ qui se tiendra dans trois semaines à Sherbrooke, on peut deviner que Fortin obtiendra probablement une promotion. Il est plutôt rare qu’un directeur général par intérim ait le pouvoir d’embaucher un entraîneur-chef.

Dans le meilleur des mondes, les Olympiques auraient un entraîneur-chef en place d’ici au repêchage.

« Ç’a été un point soulevé dans nos réunions. Les parents, les joueurs et leurs agents aiment savoir qui sera leur prochain entraîneur quand ils sont repêchés. Nous allons en tenir compte », a suggéré Brunet.

Fortin, ancien bras droit de Robitaille, a beau porter l’étiquette intérimaire, il semble que son mandat sera d’amorcer la reconstruction, selon Brunet.

« On va s’entendre, l’année prochaine sera la première d’un cycle. Ça nous plaçait dans une mauvaise position d’avoir un gars qui commençait sa quatrième année de contrat et qui n’était pas certain d’être ici dans deux ans. Dans le cas de Louis, il y avait deux options. Pour mettre l’organisation en bonne posture, il fallait lui accorder une prolongation de contrat ou nous séparer. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.