Une thèse d’investissement qui rapporte
On a terminé le premier semestre de notre exercice 2021-2022 avec un rendement de 6,5 % et de 17 % sur les 12 derniers mois. Mais plus important encore, on cumule maintenant un rendement de 9 % sur 5 ans et de 5,9 % sur 10 ans, sans tenir compte du crédit d’impôt qu’on offre aux investisseurs.
Au cours de la dernière année, on a enregistré une hausse de 14 000 nouveaux investisseurs, ce qui porte à 195 000 le nombre de nos actionnaires. Nos actifs ont franchi la marque des 3 milliards pour passer de 2,9 à 3,3 milliards. Enfin, on a investi dans 15 nouvelles entreprises, ce qui porte à 188 le nombre de nos investissements directs dans les entreprises québécoises.
On investit principalement du capital de risque, que ce soit directement dans les entreprises ou par des fonds spécialisés. Au total, on a investi dans 87 fonds et 188 entreprises, et ce portefeuille de placements a généré un rendement de 10,4 % au cours du premier semestre, alors que nos placements dans les marchés financiers ont rapporté 4,9 %.
L’an passé, on a fait un rendement de 22,7 % pour l’ensemble de 2020 et on a profité de la bonne tenue des marchés boursiers. Mais là, il y a quelque chose qui se passe. On a un portefeuille de plus en plus solide et on a un contexte économique qui démontre que lorsque l’on prend en compte les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance, on est sur des secteurs gagnants et on réussit à tirer notre épingle du jeu.
C’est l’expertise qu’on a créée au fil des ans. On investit dans l’optique de la transformation de l’économie, sans compromis de rendement. On a créé un beau portefeuille de changements climatiques qui performe bien. Notre job comme financier, c’est d’investir dans le futur. On est dans une période de transformation économique, et on est en plein dedans.
J’ai eu la chance de participer à la conférence de Glasgow et j’ai vu toute l’importance que cette transformation apporte. J’ai assisté à une journée de la finance où il y avait 130 000 milliards de dollars d’investissements qui souhaitent devenir carboneutres. Cette compréhension-là est devenue extrêmement forte auprès des financiers. Le concept que j’aime mieux avoir des énergies renouvelables dans mon portefeuille que du pétrole, tout le monde a compris ça.
Absolument, cela fait depuis 2009 que l’on a exclu totalement les énergies fossiles de notre portefeuille d’investissements dans les marchés et depuis 2016 dans les investissements directs en entreprise. Aujourd’hui, notre empreinte carbone est de 22,6 millions de tonnes par million d’actifs sous gestion, contre 72,7 millions de tonnes par million pour l’indice TSX.
On a investi 30 millions dans le lancement avec la firme Econoler de la SOFIAC, la Société de financement et d’accompagnement en efficacité énergétique. Il s’agit d’un fonds qui permet aux entreprises de réduire leur empreinte carbone et d’augmenter leur efficacité énergétique, et qui se finance à même les économies de coûts en énergie qu’elle permet.
C’est un projet rassembleur et qui marche au point où la Banque fédérale de l’Infrastructure a décidé d’y investir 100 millions et Fiera infrastructure, d’y injecter 60 millions.
On a lancé le fonds au printemps dernier en travaillant en collaboration avec RECYC-Québec et la Ville de Montréal pour utiliser les sous-produits d’entreprises alimentaires matures pour les valoriser, comme l’okara du soya ou la drêche de la bière, qui sont jetés alors qu’ils sont pleins de protéines. On va financer des entreprises qui veulent valoriser ces sous-produits.
On n’a pas eu de limite cette année. L’an dernier, Québec avait plafonné à 275 millions les souscriptions, mais cette année, on ne nous a pas fixé de plafond. On a toutefois décidé de limiter à 350 millions le nouveau capital. On a d’ailleurs arrêté en décembre d’accepter de nouvelles souscriptions parce qu’on va atteindre nos objectifs avec les prélèvements à la source.
En bonne financière, je vous dirai que je ne peux pas répondre à cette question. Les rendements annuels, c’est quelque chose, mais ce qui compte, c’est la durée dans le temps. On est très satisfaits des rendements de 9 % sur 5 ans et de 5,9 % sur 10 ans. Je pense que notre thèse d’investissement peut nous permettre de reproduire de tels rendements.